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Je raccroche avec ma belle-mère, celle-ci est inquiète pour Azra. Elle attend des jumeaux et serait très fatiguée d'après Hatem son mari. Nous sommes dimanche et il est treize heures. Ibrahim est sorti il doit aider un ami à déménager. Je décide donc de me préparer rapidement avant d'aller rendre une visite à ma belle-sœur.

Je m'arrête sur le chemin pour acheter des pâtisseries. Elle semble surprise mais aussi très heureuse de me voir c'est vrai que son premier enfant n'a qu'un an et demi et elle attend encore des jumeaux. Elle doit être épuisée.

« - Tu n'aurais pas du te fatiguer.

- Ne dit pas, ce n'est pas grand chose.

- Je t'avoue que ça me fait quand même plaisir de te voir, je suis épuisée et Hatem fait de son mieux mais il a un travail contraignant.

- Ne t'inquiète pas. »

Je me suis occupée du linge à faire sécher et des vêtements à repasser. Puis, nous avons dégustés les pâtisseries que j'ai acheté et on s'est installées dans la cuisine. Je lui ai proposé de cuisiner pour quelques jours et de mettre la nourriture au congélateur. Cela devrait permettre qu'elle se repose au moins 3-4 jours.

« - Ibrahim a raison, me dit-elle.

- À quel propos ?

- Tu es la reine de l'organisation. Quand il vient ici il range tout il dit qu'il attrape ça de toi.

- Je ne savais pas qu'il venait souvent.

- Il vient de temps en temps. Il aime bien se réfugier ici.

- [...]

- Désolée je ne voulais pas utiliser ce mot. C'était pas approprié.

- Non ne t'excuse pas. Je sais que vous êtes très proches. »

C'est vrai qu'Ibrahim parle plus facilement à ce Azra que les autres. Mounir a tendance à le juger et le prendre pour un irresponsable et Kaina et Sofia sont ses petites sœurs donc il ne peut pas parler avec elles.

« - Il t'aime profondément. Je suis heureuse pour vous. Mais je sens qu'il ne va pas très bien c'est dernier temps.

- Il ne me parle pas. On a commencé une thérapie de couple.

- Oh ! Je lui ai souvent parlé de thérapie tu sais, pour son histoire mais il a toujours balayé l'idée.

- [...]

- C'est quelqu'un de bien. Il n'est pas facile à vivre mais une fois qu'il entre dans ta vie tu ne peux plus le laisser partir, me dit-elle. Il n'a pas l'air comme ça mais il est très sensible. Il a besoin de toi Azhar. »

[...]


Sur le chemin du retour je repense à ce que m'a dit Azra. Ibrahim lui parle beaucoup plus que je ne le pensais. D'un côté je me sens mise de côté car j'aimerais qu'il me parle à moi. Mais je suis aussi heureuse de savoir qu'il a quelqu'un sur qui se reposer quand il en a besoin. Même si visiblement, cette personne n'est pas moi.

Il m'appelle plusieurs fois pendant que je conduis. Je profite d'être a l'arrêt pour lui envoyer un message. Lorsque j'arrive enfin à la maison, il fait encore jour. Ça a été une belle journée. L'été s'installe peu à peu. J'aime cette saison car les journées se rallongent. Dans le hall de l'immeuble je croise le voisin de la dernière fois. Par politesse, je le salue. Il me répond et je sens son regard sur moi même de dos. Ne voulant pas prolonger ce moment gênant, je décide de ne pas attendre l'ascenseur et de prendre les escaliers. Cet homme me met tellement mal à l'aise.

Azhar - La syrienne et le voyou. { CORRECTION  }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant