01. _Seule jusqu'à lui._

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Le silence me rend parano, le bruit me rend parano, ce monde de fou m'a complètement rendu dingue. Je surveille mes arrières, je ne dors pratiquement plus et je ne mange plus à ma faim. J'ai perdu des être chers et me voilà seule. 

Est - ce normal de ne plus rien ressentir ? J'ai vu mon groupe se faire dévorer devant mes yeux et je n'ai même pas versé une seule larme. 

Nous avions trouvé une bonne planque.. Enfin, c'était ce que je pensais jusqu'à ce qu'on se fasse attaquer par cette horde. Nous avions pourtant barricadés toutes les portes, et toutes les fenêtres. Nous faisions en sorte de ne faire aucun bruit, comment ont - ils pu nous trouver ? 

Mon père m'a ordonné de courir le plus loin possible. Comment on peut penser à s'enfuir alors que notre famille et nos amis sont en train de se faire dévorer ? 

Je n'ai pas tenu tête à mon père, je suis partie en courant le plus vite possible, comme il me l'avait demandé.. Mais était - ce la meilleure des solutions ? Je me retrouve seule, maintenant. Et tous les survivants savent que seule, on ne va pas bien loin.. 

Quelques jours plus tard.

Je n'ai pas quitté la forêt dans laquelle je me suis enfuis. Je n'ai rien mangé depuis des heures et pas dormis depuis des jours. Chaque jour qui se lève me donne l'espoir qu'un jour, moi et d'autres survivants quelque part dans le monde, pourrions revivre en paix. 

Le bruit du bois qui craque me fait revenir à la réalité. Il n'y aura plus de vie tranquille, de train train quotidien. Je dois apprendre à vivre dans ce monde là. 

Je me lève et sors mon couteau en regardant les alentours. Il n'y a personne. Ni survivant, ni mort.. Enfin, revenant..

Je m'abaisse pour prendre mon sac et continuer mon chemin dans l'espoir de croiser d'autres survivants. Comment vous l'auriez remarqué.. Je garde beaucoup espoir malgré toutes les choses merdiques qui me sont arrivées. 

Le temps me paraît long, je n'ai personne à qui parler et j'aimerais hurler mon chagrin.. C'est déroutant de se retrouver seule du jour au lendemain. J'avais tout. Des êtres chers, un abri, de la nourriture et malgré ce monde, du bonheur. J'étais heureuse parce que j'étais avec des personnes qui représentaient tout pour moi.

Aujourd'hui je suis malheureuse parce que je suis seule, parce que je regrette de n'avoir rien fait pour les aider, au risque de me faire dévorer moi aussi. C'est horrible de survivre seule, c'est horrible de se dire que j'aurais pu y passer, moi aussi. Pourquoi moi, d'ailleurs ? Pour vouloir que je survive ? Je ne sais même pas me servir de mon couteau, je me sens juste mieux de l'avoir en main quand j'entend un bruit. Pourquoi vouloir qu'une gamine de 19 ans survive dans un monde apocalyptique ? 

J'accélère le pas quand je me remarque de la présence de revenants. J'ai marché des heures sans savoir où ça allait me mener. Je voulais juste ne pas croiser de revenants, je voulais juste pouvoir rester tranquille quelques heures. Même minutes.. Comme si le Seigneur m'avait entendu, je tombe nez à nez avec un chalet. Je me précipite vers la porte et l'ouvre en essayant de faire le moins de bruit possible. Je referme la porte derrière moi et inspecte les lieux. Il n'y a personne. Je pose mon sac sur la table et ferme toutes les portes. En regardant mieux, je peux en déduire que des gens sont passé là avant moi. Les armoires sont vide, je n'ai trouvé qu'une barre chocolaté et du riz. C'est mieux que rien, vous me direz. Je barricade la porte d'entrée et m'installe sur le sol, sous la fenêtre, avec mon sac à mes côtés. J'avais une issue de secours au cas où il se passerait quelque chose et elle n'était pas bien loin de moi. Je pousse un grand soupire en regardant autour de moi. Je vais enfin pouvoir dormir un peu et manger un bout. 

Quelques heures plus tard.

Je me réveille en sursaut lorsque j'entend qu'on tambourine à la porte. Je l'ai fixait de longue minutes.. Trop longue peut - être. La porte et la misérable chaise posé devant finissent par céder. Je n'ai pas le temps d'attraper mon sac, je cours jusqu'à mon issue de secours. J'ouvre la porte et la referme derrière moi. Je prend soin de mettre le verrou, même si ça ne les retiendra que quelques minutes. J'ouvre la fenêtre et saute pour atterrir dehors. Je n'ai pas le temps de reprendre mon souffle, il y en a d'autres dehors. Je cours à l'opposé, encore une fois, à l'aveuglette. 

Est - ce qu'un jour je pourrais passer une journée sans avoir à les voir ? 

Je m'arrête de courir et m'adosse contre un énorme tronc d'arbre. J'essayais de reprendre mon souffle du mieux que je pouvais.. Je dois avouer que je n'avais jamais couru autant de toute ma vie. Ça aurait presque pu me plaire si tout ça ne serait pas réel.

« - AAAAAHHHHHHH !!!! »

Je redresse la tête et recommence à courir dans la direction des cris. Enfin, des survivants..! Je me suis vite retrouvée face à une petite fille.. Et son couteau. Elle avait du sang plein les mains, ses cheveux étaient aussi décoiffés que les miens et elle avait elle aussi des cernes. Elle devait avoir 10-11 ans, pas plus. 

Nous nous sommes longuement regardé sans dire un seul mot. Un homme est apparu quelques temps après derrière elle. Ses yeux passaient de la petite fille à moi. Je respirais fort, j'étais à bout de souffle, j'avais besoin d'avoir un groupe.. Une femme arrive quelques secondes après et prend la main de la petite fille. 

« - Tu es seule ? _Me demande l'homme._ »

Je hoche la tête avec de grand yeux. La femme s'éloigne avec la petite fille. L'homme s'approche doucement de moi.

« - Suis nous. _Me dit - il._ »

Je les ai suivit sans dire un mot. J'étais soulagée de ne plus être seule. Nous n'avions pas marché longtemps. Ils m'ont fait rentrer dans leur planque, un genre de vieux hangar. J'ai balayé du regard les lieux avant de faire retomber mes yeux sur l'homme. 

Allait - il me faire passer des tests ? Je me sens soudainement mal à l'aise, et je n'avais pas remarqué jusqu'à maintenant, qu'il n'y a que des femmes et des enfants, dans cette planque. 







Seule jusqu'à lui.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant