As the Shadow Comes

Chapitre 20 : La croisée des chemins

Allongée dans l'obscurité de la nuit, Célia ne trouvait plus le sommeil. Elle profitait du faible rayon de lumière qu'offrait la lune pour observer Remus qui dormait à ses côtés. Les beaux jours étaient arrivés, annonçant un été très chaud, et, bien que la nuit fut douce, Remus n'était que très peu recouvert de ses draps. Le regard de Célia parcourait son torse nu qu'elle avait déjà pu observer plusieurs fois. Toujours ces mêmes questions lui revenaient à l'esprit : d'où venaient toutes ces cicatrices ? Que lui était-il arrivé pour qu'il se retrouve dans un tel état ?

Bien entendu, la jeune Serdaigle avait souvent posé ces questions, mais en vain. Les seules réponses qu'elle avait pu obtenir du jeune homme restaient vagues. Il semblait esquiver toute réponse. Tout ce que Célia avait pu comprendre, c'était que quelque chose lui était arrivé dans son enfance et qu'il ne voulait pas en parler. Remus trouvait toujours un moyen de changer de conversation et Célia restait seule avec ses questions. Elle sentait bien qu'elle pouvait avoir confiance en lui et qu'il comptait sur elle ; mais ce détail la gênait. Pourquoi était-ce si dur pour lui de s'expliquer ?

Le pire dans cette histoire, c'était qu'elle avait l'impression d'être la seule à ne pas savoir. Elle avait l'étrange sentiment que les autres Maraudeurs savaient. Célia avait du coup la sensation de passer après ses amis. La jeune fille avait donc cessé de poser des questions en espérant que la vérité finirait par éclater d'elle-même.

Célia continua son observation. Elle avait parfois l'impression que certaines cicatrices étaient nouvellement apparues. Mais la jeune fille ôta cette idée de la tête. Comment un événement du passé pouvait procurer de nouvelles blessures ? C'était tout bonnement ridicule. Elle aimait Remus. Elle se sentait bien auprès de lui et c'était tout ce qui comptait à ses yeux.

Ayant l'esprit encore ensommeillé, Lowyn se dirigea vers la salle de bain. Elle jeta un coup d'œil dans le miroir et se trouva encore plus pâle que d'ordinaire. Elle eut soudain un haut-le-cœur. Sans perdre une seconde, elle s'approcha des toilettes pour se soulager. Relevant la tête ; sentant toujours aussi nauséeuse, la jeune fille se dit qu'elle connaissait beaucoup trop de stress ces derniers temps, finissant par l'en rendre malade. Pourtant, elle n'avait pas le souvenir de s'être déjà sentie aussi mal. A la réflexion, elle ne se souvenait même pas avoir été malade ces dernières années.

Elle se releva brusquement, se regardant une nouvelle fois dans le miroir. Elle resta immobile pendant quelques secondes. D'une main tremblante, la jeune fille fit apparaître sa baguette. Elle connaissait le sortilège même si elle n'avait jamais eu à l'utiliser. Lowyn tourna lentement sa baguette, d'un moulinet de poignet. Une épaisse fumée jaune en sortit et commença à tourner autour de la Gryffondor. La main de Lowyn trembla de nouveau au moment où la fumée passa du jaune au bleu. Un fils.

La baguette magique lui glissa de la main et son regard resta fixé sur la fumée qui s'estompait au fur et à mesure que les interminables secondes s'écoulaient. Un enfant. Lowyn allait être maman. Une peur effroyable la paralysa. Elle avait toujours su qu'il lui faudrait assurer la survie de sa famille. Même si elle s'était crue la dernière des White, et même si elle vivait des heures sombres, jamais elle ne s'était imaginée être mère. Elle avait toujours vu ce rôle dans une partie encore bien lointaine de sa vie. Comment pourrait-elle s'en sortir en cette période de guerre ? La fuite était, lui sembla-t-il, sa seule issue. Vivre caché était sa seule chance de survivre. Leur seule chance de survivre.

Lowyn eut un sourire. Sirius serait sûrement heureux de cette nouvelle. Lowyn avait bien compris ces derniers temps qu'il souhaitait plus que tout faire partie intégrante de la famille White. Il semblait vouloir prouver qu'il était à la hauteur de la situation. Prêt à tout pour protéger le secret.