Azhar - La syrienne et le voyou. { CORRECTION }

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AYA

Nassim est en colère. Les choses n'avancent pas assez vite pour lui. Je ne sais pas ce qu'Ibrahim a pu lui faire pour le mettre autant en colère. Il a soif de sang et de vengeance. Il veut absolument se venger par tous les moyens. Parfois, lorsqu'il se lance dans un de ses plans machiavélique, j'essaie de le raisonner. Cette fois-ci, je n'ai rien tenté. D'abord parce qu'il ne m'écoutera pas. Mais surtout car, moi aussi je veux qu'Ibrahim paie pour l'humiliation qu'il m'a fait subir.

Ce jour-là, Ibrahim est venu travailler que l'après-midi. Très occupé par l'ouverture de la nouvelle agence, monsieur se sent important. Tout le monde lui mange dans la main et Hassan le premier. Très joviale toute la journée, il s'est montré souriant et de bonne humeur avec tout le monde. Sauf avec moi. J'ai eu droit à des regards méprisants lorsqu'il ne m'ignore pas totalement. Cette humiliation je l'ai vécu tellement de fois que je peux endurer en silence. Au fond de moi, je bouillonne de rage. Je souhaite lui faire du mal pour m'avoir utilisée comme il l'a fait.

Les choses doivent s'être arrangées avec sa femme pour qu'il soit aussi heureux. Mais le bonheur sera de très courte durée. En fin d'après-midi, j'ai reçu un message de Nassim me demandant de venir à l'entrepôt. J'ai attendu que tout le monde parte avant de me rendre dans le bureau d'Ibrahim. Je voulais le confronter une dernière fois. Je voulais qu'il me présente au moins des excuses.

Assis à son bureau, il tape frénétiquement sur son ordinateur et ne relève même pas la tête lorsqu'il remarque ma présence.

« Il faut que tu signes ces documents.

- D'accord.

- Tu pourrais au moins me regarder quand je te parle.

- J'ai du travail. Il est l'heure pour toi de rentrer chez toi.

- Tu devrais au moins me présenter des excuses.

- Des excuses ? Et pourquoi ?!

- Tu m'as utilisée, tu t'es servi de moi pour assouvir tes besoins. Qu'est-ce qu'elle dira ta précieuse femme si elle l'apprend? Dis-je en attrapant le cadre avec la photo de sa femme. »

Immédiatement, son regard se fait plus menacent. Il ferme son ordinateur, se lève et fait le tour du bureau pour se tenir devant moi. Doucement, il reprend le cadre de mes mains et le pose sur son bureau. Puis, il m'attrape par les cheveux et tire.

« Je n'ai jamais frappé une femme Aya. Je n'ai pas envie de le faire alors fait très attention. Ne t'approche plus jamais de ma femme. Si jamais tu t'approches d'elle,  je n'hésiterais pas à faire en sorte que tu ne viennes plus travailler ici.

- Lâche-moi ! Tu me fais mal !

- J'espère que tu as bien compris. Ma femme ne te servira pas de caution pour me faire chanter. Tu n'y arriveras pas ! Jamais ! Maintenant dégage.

- Tu ne sais pas qui je suis Ibrahim. Tu vas me le payer. »

IBRAHIM

Azhar est sous la douche lorsque je rentre après ma dure journée. J'ai bien envie de la rejoindre pour me détendre et oublier ce qui s'est passé avec Aya. Mais, je me ravise. Elle doit être très fatiguée car je suis insatiable. Les images de la nuit tournent en boucle dans ma tête. Il faut que je me calme sinon, je ne vais pas pouvoir résister à l'envie de la rejoindre. Elle sort de la douche les cheveux mouillés et la serviette autour de la taille. La poitrine totalement dénudée. Lorsqu'elle remarque ma présence, elle sursaute et s'empresse de remonter sa serviette.

Je me demande comment elle peut être aussi pudique après toutes les choses que nous faisons. Elle est si innocente, si pure. Pourtant son innocence, je l'ai déjà prise. Chaque jour, elle disparaît un peu plus.

« Tu traines les seins à l'air ?

- Je me suis mise de la crème sur le corps. Mais il n'y a plus dans la salle de bain donc je suis venue chercher un autre tube donc j'ai...

- Tu es entrain de te justifier pourquoi ? Tu sais que ça ne me dérange pas, dis-je en riant.

- La crème est derrière toi. Tu me la donne ? »

Je saisi le tube de crème et lui tend. Elle essaie de l'attraper. J'en profite pour la tirer contre moi et l'embrasser partout. Je frotte mon nez contre son cou délicat. Son odeur, la douceur de sa peau encore humide. Je vais devenir fou. Non, je le suis déjà.

« Ibrahim ! Pas encore.

- Je ne peux pas embrasser ma femme en rentrant du travail ?

- Si, mais seulement embrasser. Qu'est-ce que tu veux manger ?

- J'ai mangé des cochonneries à midi. Je n'ai pas faim.

- Bah moi j'ai faim ! J'ai même hyper faim. Je peux commander à manger ?

- Pourquoi tu me demandes ? Mon porte monnaie est dans mon attaché-case. »

Je prends une douche à mon tour avant de la retrouver. Allongée sur le canapé, elle porte un long teeshirt à l'effigie d'une princesse disney et des chaussettes. Je m'allonge à ses côtés sur le canapé lorsque son téléphone sonne.

« Tu ne réponds pas ?

- Non, il a sonné toute la journée. Des numéros différents et personne ne répond !

- Bloque les numéros.

- Je l'ai fait. Mais les numéros ne sont jamais les mêmes. Je vais changer de puce. »

Je tente de masquer mon inquiétude. Je veux pas qu'elle ressente que je suis inquiet. Ce n'est pas normal.

AYA

« Tu as tout compris ? Me demande Nassim.

- Qu'est-ce que tu vas faire de sa femme ?

- Ce n'est pas ton problème. Contente-toi simplement de faire ce que je te demande.

- Tu vas la tuer ?

- Ne me pose pas de question !

- Fait-le ! Tue la.

- Tu me demandes de tuer ? Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que tu as contre elle ?

- Je veux qu'Ibrahim souffre. Il souffrira si elle meurt. Je veux que cette salope meurt.

- Tu laisses parler tes émotions.

- Pas toi ? Tu crois que je n'ai pas compris que t'essaies de venger Rabah. Ibrahim est responsable de ce qui est arrivé à ton frère. Tu es aussi émotif que moi.

- [...]

- Demain, je veux qu'elle meurt. »

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