Chapitre 10.

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J'aime le contact de ses doigts contre ma joue. Mon corps est envahi par une sensation agréable. Mais mon coeur lui bat rapidement. J'ai peur, vraiment peur. Après tout j'ai raison, il a quelque chose à me dire, il avait insisté sur le fait que ce soit important et puis sa moue attristé n'annonce rien de bon. Il ferme les yeux, poussant un long soupir avant que je ne sente ses boucles venir chatouiller mon cou.


« Je... Louis, quand je suis parti de chez toi j'étais heureux de t'avoir donné ma première fois, vraiment mais maintenant j'ai quelques doutes. Pas sur le fait d'avoir fait ça avec toi, non pas du tout mais sur ma... ma vie. »


Mon estomac est traversé par une tornade, ma gorge est nouée. C'est comme si on me poignardait une fois mais encore ce n'est rien, la suite de ses paroles me font tomber encore plus bas.


« Louis, je vais prendre quelques affaires et je vais aller vivre chez mes parents. Pas longtemps, enfin je ne sais pas, du moins le temps de comprendre ce qu'il m'arrive, j'en ai vraiment besoin Louis. »


Il se lève, baissant la tête. Une larme roule le long de ma joue. Si je savais qu'il n'allait pas partir longtemps j'irai bien, mais pas là. De plus, avec la suite de ses paroles, je comprends que je n'aurai pas de nouvelles, aucune.


« Je ne veux pas recevoir de messages, si j'en ai besoin, moi je t'en enverrai un. Maintenant je vais partir, mes affaires sont prêtes. S'il te plaît, rends moi service, laisse moi partir sans même m'adresser un mot, j'aurai trop mal. »


Voyant mes larmes couler, ses yeux en laissent échapper aussi quelques unes. Il ne veut pas que je lui parle mais j'en ai besoin moi, j'ai besoin de lui dire à quel point je me suis attaché à lui en peu de temps. J'ai besoin de lui tout simplement. Je me lève, mon corps titubant puis je sors en même temps que lui, mais le bouclé a une valise et pas moi. Je rentre en courant chez moi, n'arrivant pas à le regarder partir. Je ne peux pas lui adresser un dernier mot mais je ne veux pas le regarder non plus, c'est trop dur. Je suis déchiré, je le sens bien, je suis détruit. J'ai l'impression d'être à terre et que je ne sais quoi me tient au sol pour m'empêcher de me relever. D'ailleurs, mon corps tombe à terre, un bruit sourd s'étend dans la pièce. Niall s'approche rapidement et attrape mes bras pour m'aider à me relever, partant m'installer sur le canapé alors que je n'arrive plus à marcher. J'ai l'impression d'être coupé du monde ou même bourré, que quand je fais un pas, je recule de trois. Je suis au fond du gouffre. C'est là que je comprends à quel point les autres jours vont être durs et surtout, à quel point il est devenu une drogue pour moi.


Ellipse d'un mois :


Déjà un mois que je ne l'ai pas vu, que je n'ai pas de nouvelles. Depuis une semaine Niall est en voyage, lui aussi il est allé voir sa famille. Mais il a le droit, lui. Moi je tourne en rond, chaque jours. Je regarde par la fenêtre toute la journée, quand je ne suis pas assis devant la demeure du bouclé comme chaque soirs jusqu'à sentir mon corps se détendre alors que je m'endors. Aujourd'hui je n'ai rien fait, mon corps était ici, sur le canapé, mais mon esprit était ailleurs, mort. Je ne fais rien de mes journées à part prendre mes douches et manger, quand la nourriture passe. Parfois je regarde les photos de Dake, histoire de bien déprimé encore plus. Je me sens seul en ce moment, j'ai l'impression de ne plus être dans le même monde. Alors que je suis dans mes pensées, devant la télévision que je n'écoute même pas, un bruit me fait sursauter. C'est peut-être Niall, il devait rentrer demain mais ça lui arrive de changer d'avis, comme si il se sent bien ici, ça fait peur. De base mon but était juste de le séparer de mon voisin, enfin ancien voisin. Je me lève, traînant des pieds alors que j'ouvre la porte, je m'en fiche d'être seulement en jogging, torse nu donc alors qu'il fait froid. Je regarde à peine face à moi que déjà il me saute dessus. Je n'y crois pas, il est là. Je le serra mais je ne saute pas de joie, non pas que je sois triste qu'il soit revenu, mais seulement parce que je n'ai plus de force, c'est lui ma force et il m'avait été enlevé il y a un mois. Je glisse mes mains dans son dos, sa valise tombant à terre alors qu'il saute pour accrocher ses jambes autour de mes hanches. C'est dur de le tenir alors que mon corps est faible. Je rentre donc dans le salon en fermant la porte puis je me laisse tomber sur le divan avec lui-le bouclé étant maintenant assis sur mes cuisses alors que je suis dans la même position mais en-dessous.

A devil in my smile.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant