Hadrien et le Bonheur

Leçon 24

« L'homme qui a le plus vécu n'est pas celui qui a compté le plus d'années, mais celui qui a le plus senti la vie. » Jean-Jacques Rousseau

Il ne faut pas passer trop de temps à se morfondre ou à s'angoisser. Ce qui veut dire, une fois de plus, qu'il n'est pas vraiment utile de regretter le passé ou de redouter l'avenir. Seul le présent compte, seul ce que nous faisons ici et maintenant nous permet de sentir la vie. Le temps file vite, nous avons tous cette sensation. Le but n'est pas de survivre un autre jour, puis encore un autre. Nous fantasmons sur notre propre éternité, la médecine tend à repousser l'âge de notre départ. Parallèlement, il faut se demander ce que nous allons faire de ce temps supplémentaire. Il ne sert à rien d'établir un record de longévité, juste pour la prouesse. Il faut vivre chaque instant comme le dernier et se réjouir d'avoir encore une nouvelle journée à consacrer au Bonheur.

Certaines personnes autour de moi donnent l'impression d'avoir eu une vie bien plus palpitante que la mienne. Sans doute parce que notre société se base sur de fausses preuves pour déterminer qui a réussi et qui a « échoué ». Nous considérons que quelqu'un a réussi sa vie lorsqu'il a un métier avec une bonne paie, lorsqu'il est propriétaire de sa maison ou de son appartement, lorsqu'il a beaucoup d'amis, lorsqu'il fréquente les soirées mondaines, lorsqu'il est célèbre. Est-ce que ces éléments sont vraiment la preuve d'une vie réussie ? Ce n'est pas si sûr que ça.

Il y a une grande différence entre vivre et survivre. À quoi sert-il de courir après l'argent sans prendre le temps d'en profiter ? À quoi sert la célébrité si l'on n'a plus une seule minute à soi ? Peu importe, finalement, que l'on soit jeune ou plus âgé, que l'on soit riche ou toujours stressé quand arrive la fin du mois. Chacun a la possibilité de vivre chaque journée pleinement. Et il faut se forcer à vivre au lieu de survivre, parce que ce n'est pas naturel. Comment y arriver ? En profitant des bonheurs simples, chaque jour.

Et les bonheurs simples sont assez faciles à atteindre. Cela peut prendre la forme d'un pain au chocolat à déguster au moment du petit déjeuner. Ou alors une promenade dans les rues de la ville, dans un parc ou en forêt. Prendre un bain relaxant pour se retrouver avec soi-même. C'est ça qui est important, finalement : prendre le temps de savourer le présent, être heureux d'être celui ou celle que nous sommes. Nous nous laissons trop facilement enfermer par toutes les tâches que nous voulons accomplir. Travailler, faire les courses, regarder des séries, jouer sur son iPad... tous ces éléments font partie de la survie, puisqu'il s'agit de s'occuper pour se donner l'impression de vivre. Vivre réellement, c'est s'accorder du temps pour prendre conscience du bonheur d'être soi !