Le plancher ? Est-ce bien cela que j'entends craquer ? Je ne comprends plus vraiment ce qu'il se passe. Je tourne alors le regard vers la cuisine puis je m'empresse d'attraper un couteau avant de m'avancer vers le couloir, les bruit provenant de cet endroit. Mes yeux restent grands ouverts, ma respirant est plus lente et assez silencieuse comme pour ne pas me faire remarquer. Un cri sort de la bouche du bouclé quand il se retrouve face à moi, levant les bras en voyant le couvert assez pointu dans ma main. Malgré que je sois étonné, un rire surgit d'entre mes lèvres, ma main se posant sur mon coeur alors que je devais bien l'avouer, j'avais eu peur.
« - Mais que faites-vous là Harry ?
- Les cours sont annulés. »
Il hausse les épaules alors que je vois bien un sourire fier s'installer sur ses lèvres. Je me souviens qu'à son époque j'étais heureux aussi quand les cours sautés, moins de temps à écouter les profs et plus à traîner dehors. Je dépose donc le couteau à sa place puis me laisse tomber lourdement dans le canapé. Malheureusement aujourd'hui je voulais faire le toit de mon voisin mais avec le temps c'est impossible. Enfin, heureusement plutôt, au moins il sera obligé de rester là. Je lui offre un doux sourire et lui fait signe de venir à côté de moi alors qu'à ma grande surprise il se blottit contre mon torse dénudé. Mon corps est secoué par des frissons intenses et plaisants. Même si le temps n'est pas très chaud, ma peau devient brûlante sous le contact avec celle du garçon près de moi. Je ne me souvenais plus à quel point c'était délicieux de sentir une présence tout contre soi.
« Tu pointes souvent un couteau sur les gens ? »
Me demande t-il d'une voix douce suivit d'un rire. J'esquisse alors un petit sourire amusé avant de lui mettre une petite tape sur l'épaule en guise de réponse. Ma tête se secoue de droite à gauche pour lui répondre un peu plus puis se glisse dans le cou du bouclé. Je ne peux malheureusement pas m'empêcher de déposer mes lèvres contre sa peau chaude, entre son cou et son épaule. Lui, visiblement, ne peut pas retenir les frissons qui le parcourent à cet instant. Tout parait si calme d'un coup autour de nous, si vide, comme si nous étions plus que deux dans le monde. Mais sa voix me sort de mes pensées pour aborder un vieux sujet, du moins vieux à mes yeux.
« Pourquoi tu as poussé mon ami ? »
Je pousse alors un long soupir puis je me lève, ne voulant pas parler de cela surtout dans un si bon moment. Sa main se serre autour de mon poignet, visiblement je suis obligé de l'affronter face à cette histoire. Je le regarde dans les yeux, plissant les miens avant de lever mon regard vers le plafond. Il voit bien que je ne veux rien dire mais sa main ne me lâche pas jusqu'à ce que j'ouvre enfin la bouche.
« - Je n'aime pas la violence.
- Il n'était pas vraiment violent. »
Il fait une petite moue avant de me faire tomber à côté de lui, se glissant à nouveau contre moi. Plus aucun son ne nous entoure, sauf celui du vent recouvert par celui de la télévision que Harry venait de se permettre d'allumer.
Au bout de deux petites heures, plus de bruit fou s'étend dehors. Le vent a dû se calmer. On se lève chacun notre tour pour aller voir par la fenêtre. Les arbres sont en bons états mais ont perdus beaucoup de feuilles. Les poubelles sont au sol et par chance, elles sont resté fermées. Je laisse un rictus prendre place sur mon visage avant d'aller m'habiller sans dire un mot, prenant quand même le temps d'enfiler une veste avant de sortir. Harry n'a pas l'air de comprendre mais reste au chaud. Je sors des affaires de mon garage puis je monte sur le toit. Le bouclé voyant ça, vient tout de suite m'aider pour me tenir l'échelle. Je vais avoir un sacré boulot, par chance, étant plus jeune, mon père m'avait tout appris.
Quand une voix rauque m'interpelle, je descend d'en haut avec mes outils, ayant tout terminé. Je pense avoir prit quand même un peu de temps. En effet il est déjà midi, l'heure de manger. Je suis le son de sa voix puis je m'arrête dans son salon, souriant en voyant le repas qui était à mes yeux plus un festin. Je m'assois timidement puis commence à manger, lui ayant souhaité ''bon appétit'' juste avant. Cette nourriture est aussi bonne que celle du café. Si j'avais su, hier soir je serai venu ici. Mais je fais souvent honneur aux préparations des personnes qui travaillent dans cette ville. Pendant le repas mon regard se pose plusieurs fois sur lui, ses joues rouges me prouvent d'ailleurs qu'il l'a surement remarqué. Oops.
« Tu es très mignon avec tes boucles qui partent dans tout les sens. »
Il rit légèrement avant de secouer la tête et de se racler la gorge pour reprendre la parole.
« C'est gentil. J'aurai été gay, j'aurai rougis. »
Que me dit-il ? Alors il n'est pas... pourtant je l'aurai juré. Dans ce genre de moment je n'ai qu'une envie, me réfugier dans un trou de souris. C'est d'ailleurs ce que je fais en inventant une excuse pour rentrer chez moi, le repas étant de toute façon terminé. Mes pas sont plutôt grands et ma marche est rapide. J'ai tellement honte, tellement. Je me laisse tombé dans mon lit, ayant juste prit le temps de retirer ma veste et de la jeter sur le porte manteaux à l'entrée. Je n'ose même plus bouger de la journée. De toute façon quoi faire ? Ici il n'y a presque rien à part dessiner pour faire passer le temps ou lire.
Le soir, en allant manger un petit bout à la cuisine, je remarque quelqu'un devant sa maison. C'est ce blondinet de la dernière fois. Que fait-il là encore ? Il ne se sont pas vu d'une seule journée, ce n'est pas la mort. Je soupire en levant les yeux au ciel puis je m'approche un peu plus de la vitre. En me concentrant bien sur lui et le bouclé qui vient de sortir, je les aperçois s'embrasser. Mais je croyais qu'il n'aimait pas les hommes ? Il s'est bien moqué de moi. Par chance j'ai encore les vieilles jumelles de mon père, je peux tout observer. Rien de bien intéressant se passe, des bisous par ci par là, des câlins qui me mettent hors de moi. Je ne devrais pas être jaloux, c'est mal. Surtout qu'il est en couple. Ce qu'il aurait pu me dire au lieu de me mentir. Un film passe sur la télévision mais je n'en suis que la moitié, étant plus absorbé par les scènes se passant dans la maison d'en face. Ma soirée s'annonce bien, film d'horreur d'un côté et moments romantiques de l'autre. Moi qui n'aime pas tout ce qui fait peur, je préfère quand même le film à la vie du couple squattant la vieille bâtisse pas loin de la mienne.
Seulement vers minuit, le blond sort de la maison délabré. II ne passe pas la nuit avec lui ? Je peux en conclure qu'il garde encore sa première fois pour une autre personne ou simplement pour plus tard... Malgré moi je ne peux pas retenir cette rage qui bout en moi. La rage qu'il m'ait mentit et la rage qu'il ait quelqu'un dans sa vie alors que c'est moi qui l'ait hébergé quand il en avait besoin, c'est moi qui me suis embêté à faire son toit. Toutes les images de hier soir et ce matin me reviennent en tête. Les câlins, les bisous dans le cou. Mon corps devient brûlant de colère. Je m'empresse à mettre une veste noir, pensant à mettre ma capuche puis je prends quelques affaires dans mes poches. J'attends que le bouclé retourne dans sa demeure puis je sors à grande vitesse. Voyant personne autour de moi, j'attire l'ami d'Harry dans un petit coin de la ruelle en posant ma main sur sa bouche pour ne pas qu'il crit. C'est seulement une fois chez moi que je lui laisse la parole, le poussant sur le canapé.
« Que me voulez-vous ? »
Hurle t-il sous l'emprise de la peur.
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A devil in my smile.
FanfictionIl se peut d'être considéré comme drogué mais quand une personne est la cause, on tourne en rond sans pouvoir s'en délivrer.