Ma mère, cette charmante jeune femme qui a fait de ma vie un enfer pendant une année presque entière avant que je m'échappe. Cette personne qui m'a mise au monde pour me donner de l'amour avant de détruire ma vie et tout autour. La plupart des personnes aiment leur parents, ce sont les humains les plus importants à leur yeux, et bien je ressens pareil mais seulement envers mon père. Lui il a su me donner ce qu'un géniteur se doit de donner à son enfant, il a su me faire sourire quand ma vie ne tenait qu'à un fil, me soutenir et me prendre sous son aile. Toutes ces petites choses que ma mère ne savait plus faire depuis le décès de Dake. Vous savez, une seule chose dans votre vie, un seul moment mémorable, et une personne peut vous lâcher et vous mépriser. Et c'est dans ces moments qu'on ne sait plus où puiser notre force, que l'on se demande si le plus simple n'est pas de mettre fin à tout ce cauchemar, seul problème, une personne est trop importante pour la faire plonger dans le noir. Mais quand cette personne disparaît, on se laisse aller, se disant que la mort allait décider d'elle même quand est-ce qu'elle vous emportera et que jamais vous ne l'empêcherez. Après tout à quoi ça sert de recevoir de l'amour ? Dès que tout s'écroule votre coeur se brise en miettes parce que cet saleté de sentiment vous a hanté.
C'est alors dans un long soupir que je me permet d'appuyer sur le bouton rouge pour refuser l'appel. Plutôt rester seul qu'être en sa compagnie. Par sa faute je me suis posé pleins de questions sur moi même, pendant plusieurs années qui paraissaient durer une éternité. Je m'approche alors de ma vieille bâtisse pour aller manger même si l'idée de consommer n'importe quelle nourriture me répugne en ce moment. Je m'empare donc d'une casserole, décidant de préparer un oeuf à la poêle, n'étant même pas sûr de l'avaler. En effet, seule la moitié de ce produit passe dans mon ventre, le reste termine dans les déchets. Finalement j'aurai toujours dû écouter Dake quand il n'avait pas le droit de sortir et que je l'avais au téléphone, je devrais m'acheter un petit chiot, il aurait au moins de quoi manger avec tout ce que je gaspille à chaque repas depuis deux ou trois ans. Je laisse alors ma tête se secouer de gauche à droite, me faisant comprendre que ce n'était qu'une mauvaise idée. Comment oublier Dake pour toujours si en plus je prends l'une de ses idées ? Ce ne peut-être pour moi que mauvais. Je me lève finalement, décidant d'aller prendre un bain pour me détendre et faire passer le temps. Malgré que cette eau chaude me permet de penser à autre chose que ma mère, une image me reste en tête, celle de mon voisin qui me repoussait à cause de son idiot d'ami contre lequel j'essaie de le défendre. Ses mots tournent dans ma tête, lui aussi me croit fou, peut-être le suis-je vraiment, qui sait ? Ma mère n'avait peut-être pas tout à fait tord même si personne n'était d'accord avec elle.
Plus de trois heures passent sans que je ne m'en rende compte. Trois heures pour prendre un bain, en effet l'eau était glacé comme si la neige s'y était mélangée. Pourtant nous n'étions pas encore l'hiver, le vrai hiver avec les flocons qui tombent, c'était bien le temps qui était passé par là. Je me plonge entièrement dans le bain comme pour me réveillé avant d'en sortir rapidement, m'entourant d'une serviette. Même si cette ville n'est pas très chaude généralement mon corps résiste mais pas là alors que le froid sur mon corps persiste. J'emporte un plaid avec moi en passant par le couloir puis enfile un simple caleçon pour pouvoir sentir la douceur de cette couverture contre ma peau froide. Une vague de chaleur traverse mon corps alors que la température monte très rapidement de quelques degrés. Emmitouflé dans cette boule de poils représentée par une petite couette, je décide de préparer un chocolat chaud. Généralement je le déguste en étant attentif à chaque différentes perles de boisson qui défilent dans ma gorge tel un volcan délicieux et goûteux. Mais malheureusement, je ne peux pas le désirer autant que celui du bouclé de l'autre côté d'ici. Le sien était tellement appétissant. Fermant les yeux, je m'imagine entouré de bonheur, seulement ça, dans mes yeux une lueur se dessine alors que la boisson chaude se construit un chemin de ma bouche à mon estomac. Finalement j'aurai au moins avalé ça en plus de l'oeuf, même si c'est bien plus agréable de boire que de manger. Une sonnerie me sort de mes pensées, une sonnerie plutôt inattendue sachant que celle-ci représente une présence devant ma maison. C'est surement lui, je vais devoir l'écouter me crier dessus et me détester à son tour. Je soupire et pose ma tasse avant de m'avancer vers la porte, gardant le plaid sur mes épaules alors que, celui-ci étant tenu que grâce à mes mains, quelques parcelles de mon corps sont visibles sauf cette partie cachée par mon sous-vêtement, bien évidemment. La porte n'est qu'à peine ouverte qu'il entre déjà en furie, c'est comme si une bombe était prête à exploser de haine. Je me retourne vers lui, étant prêt à tout affronter mais rien ne sort de sa bouche, seul son regard reste longuement posé sur un fragment de mon torse exposé à lui. Un rire s'échappe intérieurement mais je ne laisse rien paraître. Il secoue alors la tête à son tour et croise les bras pour faire comme si rien ne s'était passé quelques secondes plus tôt. Si j'avais su que montrer un morceau de moi le stopperait quelque instant, pour qu'il ne m'assomme pas de mots négatifs, j'aurai retiré la couverture entière de mes épaules. Un sourire s'installe sur mon visage même si lui n'a plus vraiment l'intention de se retenir. Il pose alors son derrière sur l'une des chaises à disposition et me lance un regard noir, même s'il n'arrive pas à rester de cette couleur, le bouclé n'arrivant visiblement pas à être méchant.
VOUS LISEZ
A devil in my smile.
FanfictionIl se peut d'être considéré comme drogué mais quand une personne est la cause, on tourne en rond sans pouvoir s'en délivrer.