∞ Pdv Iloe ∞
Ils parlaient. J'arrivais à les entendre de là où j'étais. Mais où étais-je ? Je ne le savais pas. En réalité, je ne savais pas grand-chose de ma situation. Est-ce que j'étais assise, ou debout ? J'avais l'impression de flotter. J'essayais de me remémorer les derniers instants. Mais étrangement, rien ne venait. Mon esprit était totalement vide. Je ne sentais rien non plus, à vrai dire, tout ce que j'arrivais à faire, c'était les entendre parler. Mais qui étaient-ils ? Des inconnus, vraisemblablement. Est-ce qu'il existe des personnes qui ne soient pas des inconnus à mes yeux ? Peut-être que je le saurais, si j'arrivais à me rappeler de quelque chose... Mais pourquoi étaient-ils si bruyants ? C'est insupportable ! Comme un bourdonnement incessant dans ma tête, qui petit à petit me déchirait en petits morceaux. Pourquoi avais-je l'impression que le bruit se rapprochait de plus en plus ?
Bien que mes yeux –je suppose- n'étaient pas ouverts, j'arrivais à apercevoir une lumière blanche au loin. Mes yeux toujours fermés, je les plissais à mesure que cette lumière se rapprochait de moi, au même rythme que les voix des inconnus. Bientôt, la lumière s'était tellement rapprochée que j'essayais de me cacher les yeux avec les mains, et en même temps me couvrir les oreilles de la même façon. C'était sans effet, évidemment. La lumière m'aveuglait et les voix remplissaient ma tête. J'avais envie de hurler à l'aide, mais je n'arrivais pas à ouvrir ma bouche. J'essayais de remuer quelque chose, mais je ne sentais pas mon corps. Que m'arrivait-il ?
Soudainement, j'entendis un cri dans ma tête, comme s'il m'attaquait, et à ce moment je criais de toutes mes forces en ouvrant les yeux.
« Bien docteur. »
En ouvrant les yeux, la première chose que je vis fut ce grand homme brun, en chemise blanche, disant au revoir à un autre homme (son collègue, sûrement) habillé exactement de la même façon. Je pensais directement au fait qu'ils n'ont pas d'originalité ici, jusqu'à ce que je me rende compte que j'étais allongée dans un lit aux draps blancs, dans une chambre vraiment très banale, blanche, et des rideaux qui me séparaient sûrement d'un autre lit juste à côté. J'étais dans un hôpital.
Je me redressais, et immédiatement je sentis le besoin de me rallonger. Un énorme mal de tête commença à me ronger, et c'était difficile de garder les yeux ouverts. Je remarquais que l'homme en chemise blanche s'était rapproché de moi d'un air soucieux. Il dit mon nom. « Iloe ? », et se pencha son visage vers le mien. Instinctivement, je le repoussais de mes deux mains. Il se raidit, mais ne fit rien. J'attendis quelques secondes avant de le regarder dans les yeux, puis je dis :
« Pourquoi suis-je ici ? Je ne devrais pas être ici. »
Il arrivait à lire la tristesse et la souffrance dans mes yeux. Au début, il ne dit rien et se contenta de me regarder avec compassion, et un autre sentiment que je n'arrivais pas à traduire. Puis, il recula de quelques pas et répondit :
« Iloe, tu es dans un hôpital. Des randonneurs t'ont trouvée en plein milieu de la forêt et ont contacté les urgences. Quand tu es arrivée ici, nous avons constaté que tu...
-Je sais très bien qu'est ce que je fais, le coupais-je, je n'ai pas perdu ma mémoire. Alors, je vais vous reposer ma question : Pourquoi suis-je ici ? Je devrais être morte. »
Encore une fois, il resta silencieux pendant plusieurs minutes. Je le regardais ébahie. Comment pouvait-il ne pas répondre à cette question plus qu'importante ? Je commençais rapidement à m'énerver. Alors, je détachais les fils qui m'alimentaient et essayais de me lever. Malheureusement, je n'avais pas récupéré toutes mes forces. Je m'étalais de tout mon long sur le sol avec force. En me voyant faire, le docteur accourut à mon secours en appelant à l'aide. Assez rapidement, plusieurs personnes entrèrent dans la chambre, me portèrent et me rattachèrent aux fils que j'avais détachés quelques secondes plus tôt. Je me laissais faire, vu que je n'avais pas assez de force pour résister. Quand les personnes qui m'avaient aidée repartirent, il ne resta plus que le docteur silencieux et moi dans la chambre. Je l'observais d'un regard noir qui disait « t'as intérêt à me donner des réponses », et je crois qu'il comprit. Il me regarda durement, et dit d'une voix sévère :
« Ce que tu as fait était très dangereux et bien évidemment irréfléchi. Néanmoins, tu as survécu et c'est le principal. Cependant, nous avons trouvé une masse importante d'alcool dans ton sang. Tu seras donc transférée dans un centre pour alcooliques afin d'être soignée. Tu bénéficieras également d'une assistance psychologique pour que tu puisses parler de tes problèmes. Nous verrons suite à tes premiers jours dans le centre combien de temps il te faudra pour guérir complètement. Le centre dans lequel du te rendras s'appelle Château Walk. Tu seras transférée demain soir. »
Je n'en croyais pas mes oreilles. Dangereux et irréfléchi ? Je crois que j'ai bien réfléchi au contraire. Et il était hors de question que je me rende dans ce centre pour alcooliques. J'étais censée être morte merde ! J'avais besoin de trouver des réponses, et c'était pas dans ce centre que je vais les trouver. J'allais protester lorsqu'il dit comme s'il avait lu dans mes pensées :
« Tu ne peux pas y échapper, Iloe. Tu dois guérir, et après tu trouveras des réponses. Nous faisons ça pour ton bien. Ne rejette pas l'aide que nous t'apportons, pas lorsque tu en as plus que besoin. »
Je le regardais en respirant bruyamment. Voyant que j'avais compris, il s'apprêta à sortir lorsque je le retins.
« Comment avez-vous su qui j'étais ? Je croyais avoir effacé toutes les traces de l'ancienne moi.
-Des gens de la ville t'ont reconnue, et nous avons contacté tes parents. Ils ont refusé de venir, mais ils étaient quand même inquiets à ton sujet. »
A ces mots, il quitta la chambre d'un pas ferme. J'étais abasourdie. Mes parents ? Ils les avaient contactés ? Le fait qu'ils aient refusé de venir ne m'étonnait guère, mais j'avais quand même un peu d'espoir. S'ils s'inquiétaient vraiment à mon sujet, ils ne m'auraient pas laissée partir si facilement. Et ces gens qui m'ont reconnue, bien évidemment que je savais qui ils étaient. C'était bien à cause d'eux que j'étais censée être morte, ces salauds. Je me recouchais, et j'essayais de me rendormir. Mais mes souvenirs me hantaient. J'avais des noms plein la tête. Je pourrais les dénoncer. Tous. Est-ce que ça m'apporterait satisfaction ? Oui, oh que oui. Mais au fond de moi, je savais que je n'avais plus jamais envie de les voir. En faisant ce que j'ai fait, je croyais que j'allais enfin me détacher d'eux. Apparemment, Dieu a voulu que je vive. Pourquoi ? Ce que j'ai fait, je le referais deux fois bien volonté si ça voulait dire ne plus jamais les revoir, même au paradis.
Toute la journée, tout ce que j'ai espéré, c'était que personne ne vienne me voir. Pour la première fois de ma vie, mes souhaits furent exaucés, et tout le monde me laissa tranquille, même les infirmières qui vinrent plusieurs fois changer les fils qui m'alimentaient. Apparemment, j'avais perdu une quantité assez importante de sang, et je devais tout récupérer avant d'être transférée au centre demain soir. Je n'étais pas prête mentalement, ça c'était sûr. Est-ce que j'avais envie d'être enfermée dans un centre rempli de fous complètements drogués ? Je n'étais pas comme eux. J'avais abusé de l'alcool, c'est vrai, mais j'ai toujours su m'arrêter quand je le voulais. Avant, je n'avais juste pas envie de m'arrêter. Je n'avais pas besoin d'aller dans ce centre. Mais après tout, je n'avais pas le choix, n'est-ce pas ? Et puis, si je reste au minimum un an dans ce centre, les autres seront sûrement déjà partis. Alors quand je sortirais, je pourrais marcher dans la rue sans tout le temps regarder derrière moi par peur.
La journée passa assez vite et vers 9h du soir, je m'endormis. Je ne rêvais de rien, mais j'entendais constamment sa voix dans ma tête. Lui. Il n'arrêtait pas de dire mon nom. Non-stop. Exactement comme il le faisait avant. Vous vous imaginez bien que c'est qui m'a empêché de dormir. J'étais en plus terrifiée. Il était là avec moi ce soir là. Qui me dit qu'il ne sera pas là lorsque je sortirais de cet hôpital ou même lorsque je sortirais du centre ? J'avais peur, je l'avoue. Mais ce dont j'avais encore plus peur, c'était qu'il ne m'ait pas oubliée.
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Bonjour ! Voici le premier chapitre de ma toute première fiction. J'espère qu'il vous plait même s'il est un peu court. Je promets que les autres chapitres seront bien plus longs et détaillés.
Merci à toutes celles et ceux qui liront et qui commenteront. J'accepte toutes les critiques du moment qu'elles sont constructives.
Je posterais le deuxième chapitre demain ou à partir de lundi normalement (je suis débordée par les cours et les devoirs.)
-Nayah
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I promise, I won't leave.
ParanormalQuand Iloe se réveille dans un lit d'hôpital avec un mal de tête pas possible, elle comprend que quelque chose d'impossible est arrivé. Elle devrait être morte. Enterrée six pieds sous terre. Elle le sait, parce qu'elle s'est elle-même tiré une ball...
