Le chevalier Etoile

35 1 0
                                    

Le souffle du vent venant la plaine s'engouffrait à travers la charpente usée de la bâtisse médiévale, chantant une morne mélopée aux accents d'outre tombe plein de mélancolie. Le paresseux soleil de Mars laissait couler sans hâte ses rayons sur les vitres offrant une lumière si sombre qu'il aurait presque fallut allumer des bougies pour y voir clair. Il était bien loin pour Anne D'Autriche, Infante d'Espagne et Reine de France, le temps heureux où elle vivait sous le chaud soleil de Castille.

Elle détestait séjourner au Château Neuf, à Saint Germain en Laye, mais son devoir passait avant ses attentes et elle se devait de suivre son Roi. Depuis l'enfance, Ana Maria de Asturia savait que sa vie serait ainsi planifiée et régie par une étiquette inflexible qui ne lui laisserai ni libre arbitre, ni affirmation de soi. 

Ignorée par le Roi et constamment sous la surveillance des espions du cardinal de Richelieu, Anne d'Autriche ne trouvait un peu de réconfort que dans la présence de ses dames de compagnies, toutes jeunes filles de la noblesse partageant avec elle le lourd poids que faisait porter sur leurs épaules leurs illustres origines.

Installé dans le coquet salon des appartements qui lui étaient réservé dans le château, l'Infante d'Espagne écoutait sans passion la lecture du livre des révélations que Mathilde D'Aubriac faisait à l'assemblé. 

Ce récit de fin du monde, la Reine le connaissait presque par cœur. Il faut dire que son éducation religieuse dans la très catholique Espagne avait été rigoureuse. Parfois, la nuit venue, lorsque le sommeil ne l'avait pas encore totalement emporté, Anne priait Dieu pour que sonnent les trompettes de jugement dernier et que ce monde qu'elle avait jadis aimé devienne un champ de ruine...

Joignant les mains, elle demanda pardon au Seigneur de souhaiter ainsi la mort et la destruction sur le royaume de France.

Des servantes entrèrent en silence dans le salon, les bras chargé de paniers de fruits qu'elles disposèrent un peu partout, ainsi que d'une grande carafe de cristal remplie d'eau qui fût posée prêt de la Reine.

C'est alors que la porte des appartements s'ouvrit avec fracas, laissant paraître 3 hommes vêtu de noir, cagoulés et épée en main. En un instant ils se précipitèrent sur la Reine, renversant le guéridon placé sur leur chemin et bousculant les jeunes filles trop pétrifié de peur pour s'écarter.

Mais alors qu'ils allaient se saisir de l'Infante, une lame fendit l'air en un parfait arc de cercle, droit devant eux, sifflant comme un oiseau de proie prêt à frapper et menaçante comme une antique Némésis sortie du Tartare pour punir et châtier les blasphémateurs.

"Halte là sombres pourceaux ! Ne vous à t'on pas enseigné les manières qui sont dues aux dames ?"

Ses propos bravaches n'étaient pas sortie de la bouche d'un fringuant chevalier ou bien d'un vaillant mousquetaire, mais de celle d'une jeune fille en tenue de servante. De taille et de corpulence moyenne, elle avait de long cheveux châtain noué en une lourde tresse qui s'agitait dans son dos a chaque mouvement. Elle menaçait les brigand d'une rapière en lame de Tolède triangulaire et terminé par une garde "a l'allemande" assurant une protection efficace pour la main tenant l'arme. La servante maniait son épée avec dextérité et assurance ce qui se reflétait dans la détermination qui émanait de son regard. Prenant une posture de combat on ne peut plus académique, elle attendait la réaction de ses opposants.

L'un des trois bandit engagea le fer avec la jeune servante. Vive comme l'éclair, elle porta deux attaque rapide au sommet de la lame de son adversaire pour le forcer a porter son effort vers le haut et à lever légèrement son bras. L'ouverture ainsi crée permis à la bretteuse de porter un coup d'estoc fatal à son ennemi qui s'écroula mortellement blessé. La jeune femme recula d'un pas et se remit en garde.

Le défi BradburyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant