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Pendant la pause du midi, Shinyu allait manger seul, même la cantine était un lieu où on ne pouvait pas apprécier un calme et un cadre paisible pour manger.
Cet endroit était bruyant, remplis de conservations plus ou moins méchantes et non constructives, de bruit de couverts ou encore de ceux qui criaient comme si ils étaient chez eux.

Son assiette était encore presque pleine, il se levait et allait ranger son plateau, il n'avait même plus envie de manger dans ce genre d'atmosphère.

Il sortait de la cantine et entrait dans le plus vieux bâtiment du lycée.
Peu d'élèves y avaient accès.

Les murs étaient jaunis, la peinture s'écaillait et une odeur de poussière se dégageait de certains endroits.

Il cherchait un endroit, pour fuir, quelques instants du monde, des lycéens.

Il entrait dans le local « interdit au public ». La porte était ouverte.
À l'intérieur, une forte odeur de poussière.
Les fenêtres étaient barricadés de planches de bois, mais celles-ci laissaient entrer quelques filets de lumières, assez pour éclairer la pièce.
Il y avait une bibliothèque remplie de poussière, une table et une chaise. Et sur cette table, se trouvait un carnet.
Un carnet ouvert, avec une écriture moderne. Assez moderne pour qu'elle date d'il y a peu.

Il s'asseyait sur la chaise et commençait à lire.

Ce carnet semblait tellement personnel qu'il ne semblait pas à sa place.

Au fur et à mesure de sa lecture, il se sentait compris, et surtout très proche de cet écrivain mystérieux. C'était presque comme ci ce carnet était son reflet dans le miroir.

Après avoir lu toutes les pages griffonnés, il prenait son stylo et commençait à écrire, pensif.

— salut, je ne sais pas trop comment je réagirais si quelqu'un avait lu mon journal intime et avait décidé d'y répondre, comme si tout y était permis. Je suis désolé pour ça. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que si je suis tombé sur ce carnet, c'était parce que j'étais destiné à le lire. En tous cas, je te comprends, en fait je pense que j'aurais pu écrire la même, je sais pas, j'ai eu l'impression de lire dans mes propres pensées. Bizarre non ? Moi aussi j'essaye de survivre à tout ça, à la pression, aux mots durs, coupants, presque tranchants parfois. Des fois j'ai du mal à m'exprimer, j'ai peur qu'on me juge, qu'on pense que je suis trop bizarre comme mec. Mais tu m'as fais comprendre que je n'étais pas seul. Et que tu n'est pas seul non plus. Enfin..à partir de maintenant. Enfin bref, je ne sais pas si tu liras ça un jour, peut être que t'es un étudiant qui a quitté les bancs de l'école il y a longtemps, et que personne avant n'a lu ces pensés, ou n'a osé y répondre, c'est vrai que c'est un peu effronté de ma part, je sais, je m'en excuse encore une fois.
Enfin bon, j'ai eu du mal à écrire le premier mot et voilà que je pourrais remplir trois pages..à plus tard.

Il restait assis un peu, comme imprégné de toutes les pensées qui résidaient ici.

Il rangeait ses affaires et attendait qu'il n'y ai personne dans le couloir pour sortir.

Il retournait s'asseoir à sa place dans la classe, il sortait ses cahiers, pensif.

- eh shinyu, t'étais encore perdu dans tes pensées ? Ça fait 5 minutes que je te cause ?

Il relevait la tête pour faire face à ce garçon intimidant qui n'arrêtait pas de se moquer de lui.

Il ne répondait juste pas et sortait ses stylos.

- eh, tu m'ignores ? 

Le professeur arrivait alors il allait s'asseoir à sa place.

Le soir dans le bus, il ne pouvait s'empêcher que ce garçon qui écrivait dans ce carnet était peut être encore dans le lycée, il était peut être même dans sa classe.

Après les cours, alors que certains étaient sortis, rentrés chez eux ou encore en train d'étudier, il rejoignait le local.

Son refuge depuis des mois. Ce carnet qui était auparavant vide, accueillait ses pensées depuis des mois.

Il s'asseyait à cette chaise, comme s'il se préparait à tout avouer, à crier, ce qu'il osait à peine écrire dans ce carnet.

Après avoir sorti son stylo, il remarquait une écriture qui n'était pas la sienne.

Son cœur venait de louper un battement.

Quelqu'un était venu, avait tout lu, avait pris la peine d'y répondre.
Cette personne était peut être même encore là.
Il regardait autour de lui.
Cette pièce qui était son refuge devenait presque effrayante. Ses secrets étaient révélés.

Après avoir lu la réponse, il écrivait :

— salut..avant tout je voudrais que tu gardes tout ce que tu lis dans ton carnet pour toi. Même si je ne te connais pas...je ne veux pas que le lycée soit au courant de l'existence de ce carnet. J'espère que tu liras ce message avant qu'il ne soit trop tard. Et puis, c'est bien si tu te retrouves dans mon écriture..en vrai j'écris pas pour ça mais, si ça peut servir de refuge comme je me sers de ce carnet, c'est tant mieux. Et comme tu dis, c'est un peu comme le destin si tu as mis les mains sur ce carnet, maintenant, c'est un peu le tien aussi.

Dohoon rentrait chez lui en pensant à ce carnet.
Celui qui l'avait trouvé était forcément dans ce lycée, en ce moment. C'était peut être le plus discret de la classe. Comme il se pourrait aussi que ce soit le plus intimidant, ou alors un de ses amis. Ou Jihoon, sur qui il crushait secrètement.

Ah...Jihoon. Ce garçon avait tout. Un beau visage, un beau corps, son attitude mystérieuse qui le rend plus qu'attirant. Sous ses grands airs intimidants, pour correspondre sûrement à ses « amis » qui passaient leur temps à rigoler des malheurs des autres, dont ceux de Dohoon. Même s'il s'était souvent moqué de lui, Dohoon était persuadé que Jihoon avait un bon fond, et qu'il était très gentil. Qu'il avait un grand cœur. Pourtant il ne lui avait jamais adressé la parole. Il avait juste écouté ses moqueries.
Il ne savait toujours pas pourquoi Jihoon continuait de lui plaire.

Il en parlait peu dans le carnet. Il avait peur que ses sentiments soient découverts par Jihoon, ou même quelqu'un d'autre.

Désormais, il avait l'impression de partager sa vie avec quelqu'un.

Mais cette personne n'avait pas du l'air d'être méchante ou mal attentionnée.

Il rentrait.

- bonjour, tu est en retard.

- bonjour, maman le bus a eu du retard ce n'est pas de ma faute.

- va te laver. Nous allons dîner pas tard.

- hum.

Dohoon allait prendre sa douche et venait s'installer à table.

- tu as des devoirs ?

- oui des exercices de maths. Je les ferais après.

Après le dîner, Dohoon remontait dans sa chambre pour travailler.

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