Chapitre 2, partie 3

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Il s'assoit, en face de moi. Je l'observe, est-il vraiment comme moi ? Il n'a pas l'air paniqué, ni inquiet. Aucune émotion ne transparaît sur son visage, il semble impassible, sauf quand il sourit.

- Je m'appelle Harry, et on m'a dit que tu pouvais m'aider.

Je reste sans voix, en quoi je peux l'aider ? En le tuant, certainement.

- Qui t'a dit une chose pareille ?

- Lui. Il répond, en soi je vois de qui il parle, Lui, celui qui nous a « offert » merveilleux don, notez mon sarcasme. Une seule question me vient à l'esprit.

- Comment allais-tu mourir ? Il me regarde, surpris, sa bouche est entrouverte et j'y passerais bien ma langue, seulement ce n'est pas le moment de fantasmer. Ne me regarde pas comme ça, tu sais de quoi je parle. Et si tu es là c'est que tu es comme moi, n'est-ce pas ?

Il hoche la tête de haut en bas, oui, il est comme moi, et il hésite à me dire ce qu'il s'est passé, c'est normal, je pense. Surtout quand on se réveille avec le pouvoir de voir les gens se faire tuer, deux fois, une fois dans nos têtes et une fois en réalité. L'odeur du sang n'est pas la même entre les deux. Et je préfère nettement la première.

- J'ai fait un arrêt cardiaque, voilà pourquoi je suis comme ça. Je l'encourage, au mieux. Ce n'est pas vraiment l'idéal pour faire connaissance.

- J'ai été battu, à mort. Il répond, tandis qu'une ombre s'installe sur son beau visage. Par mon père.

Je l'aurais regardé mourir dans l'agonie, sans le sauver, sans l'aider ni l'achever. Son père. Aucun parent ne devrait lever la main sur son enfant comme cela. C'est cruel.

- En quoi puis-je t'aider ?

- A m'accepter.

- Je ne peux pas. Comment veux-tu que je t'aide à t'accepter alors que je n'y arrive pas moi-même, on ne peut pas ! On est pire que des tueurs en séries ou n'importe quel psychopathe. J'ai du sang sur les mains depuis quatre ans, quatre longues années sans jamais me défaire de cette culpabilité, sans jamais pouvoir me regarder dans le miroir et voir autre chose que ce que je suis : un monstre. Je me dégoûte. Je panique à l'idée de sortir de chez moi et de voir ces compteurs. Alors non, je ne peux pas t'aider à t'accepter.

Je me sens mieux d'un coup, moins oppressée, je ne tremble plus. J'avais besoin de parler, à quelqu'un comme moi, qui peut comprendre, pas à une personne qui ne veut pas savoir, ni en entendre parler.

Mais rien ne soulagera ma conscience, ai-je le droit d'être soulagée ? Je ne pense pas, je ne vaux plus rien.

- Tu n'aurais jamais dû accepter ce pacte. Si j'avais su ce que je deviendrais, jamais je n'aurais fait ce choix. Je serais mieux morte. Et je ne peux même pas me dénoncer pour les crimes que j'ai commis, il n'y a pas de preuves et Il s'arrange toujours pour qu'il n'y en ait pas.

Il, une entité à part entière, ma hantise, mon cauchemars, mon bourreau. Et un pacte digne d'un partenariat avec le diable. Peut-être existe-t-il, ou peut-être que non. J'ai peur des conséquences mais j'aimerais vraiment ne plus voir ce que je vois, ces flashs, ces compteurs avec le nombre d'heures, de jours, d'années ou de secondes qu'il reste à la personne. Mais le pire ce ne sont pas les années mais les secondes, car on y échappe pas, on est figé devant cette scène, paralysé. Dans ces moments-là, en plus d'être pétrifié par Lui, car c'est lui qui inflige ça, je suis tétanisée par la peur.

- Tu regrettes ? Me demande-t-il. Et je hoche la tête de haut en bas, oui je regrette, à chaque seconde, à chaque minutes de ma vie.

- Je ne peux pas t'aider...

- Je comprends. Il se lève doucement, dans sa voix la déception se fait sentir. Et alors j'aperçois contre le mur, près de la porte d'entrer une valise, assez petite.

- Tu es parti de chez toi ?

- Oui, je ne pouvais plus rester avec mon père.

- Tu ne vas pas avoir de problèmes ? Tu vas aller où ?

- Non j'ai vingt et un ans, je suis majeur. Je ne sais pas encore.

Je ne sais pas pourquoi, sur le moment j'hésite à me décider, est-ce une bonne ou une mauvaise idée ? Tant pis, je me lance.

- Ça te dit de rester ici ?

- Tu accepterais ? Et ta famille ?

Je lui souris gentiment, il faut que j'en parle à ma mère, mais elle devrait accepter, j'espère, elle a toujours peur que je me sente seule.


__________NDA 

Coucou mes chats, comment allez vous ? 

Aujourd'hui je suis tombée, je me suis faite mal, alors pour me remonter le moral j'ai avancé mon histoire, j'espère que ça vous plais. Je suis assez fière pour une fois de ce que j'écris, mais je suis désolée pour les fautes ! 

J'ai inclus un nouveau personnage qui me tenait à cœur, Harry, ce n'est pas un prénom original mais je l'aime beaucoup et il me fait penser à une amie alors voilà :) 

Bonne soirée les petits chats, je vous aime !

N'oublie JamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant