De toute manière, elle n'e possédait pas la possibilité de remonter dans le temps. Alors il ne servait à rien de se planter un couteau à côté du cou, même si sa pointe ne tranchait pas.

***

Jamais Alix ne s'était autant ennuyée lors d'un cours. Les minutes filaient telles des chevaux vers la ligne d'arrivée, les secondes se succédaient sans que personne ne les sente passer. La prof, complètement dépassée après le 5ᵉ appel de son ex-mari, avait regagné le couloir les larmes aux yeux en claquant la porte. Un seul ordre : le silence. Que bien évidemment personne ne respecta.

Les gars de la classe commencèrent en douceur, dessinant des choses peu conventionnelles en blanc sur le tableau usé par les coups faibles des craies. En engageant ainsi les choses, la plupart se sont d'abord contentés de s'assoir sur les tables, parlant doucement avec leurs potes. Puis chacun est passé à tour de rôle derrière le bureau pour graver des initiales au stylo Bic sur le bureau fait de bois, augmentant progressivement le volume sonore. Louis avait ensuite sorti son téléphone, puis avait propagé du rap utilisé dans les tendances, foutant dans la tête des paroles simples et lassantes, que pourtant tout le monde chantait. Les conversations se tenaient maintenant à haute voix et de bon train, laissant à peine entendre leur professeur qui suppliait au téléphone de la laisser tranquille.

-Oh ! C'est quoi ce bordel ? Y'en a qui bosse ici !!

Et merde. Ça, c'est la prof de philo. Une vieille dame restée bloquée dans les années 50 qui ne savait qu'hurler à tout va. Les élèves qui tenaient leur écran dans leurs mains tentent de les camoufler sous les plis de leur pull ; vaste échec.

– Tous les téléphones de la classe sont confisqués. Vous passez au bureau de la direction pour les poser puis vous revenez vous assoir en silence à votre place. Le premier qui conteste prend 2 h de colle.

— Mais madame, c'est clairement injuste ! S'écria Louis. Ceux qui n'ont pas sorti leur tel vont être punis alors qu'ils n'ont rien fait !

— Louis, tu as l'air d'avoir des choses à dire. C'est bien, il t'en faudra pour expliquer à tes parents que tu t'es pris des heures de colles pour insolence.

Elle fouilla dans son sac horriblement laid, d'un rouge pétant, et sortit une fiche bleuâtre qu'elle posa sur le bureau.

— Je peux en distribuer d'autres. Allez, chacun votre tour chez la principale.

La classe entière forma une sorte de grommèlement, puis alla en vague se poser devant la porte.

— C'est pas juste... susurra Louis entre ses dents.

***

— Nan mais franchement Maddie, c'était vraiment dément ! La prof elle s'est barrée et là, c'était le grand show. Et puis il y a cette conne de prof de philo qui s'est tapé l'incruste... Je suis sûr qu'elle était juste jalouse de jamais avoir eu de truc comme ça !

Partout où il passait, Louis scandait les aventures des Seconde B. En oubliant toujours d'ajouter qu'il avait reçu deux heures de colle – quel hasard ! – et que la musique n'était clairement pas aussi forte que ce qu'il racontait à tout va.

— Ouais, cool, répondit-t-elle, clairement dans les vapes.

-Eh...ça va ? murmura Alix dans l'oreille de son amie. T'as l'air ailleurs.

— J'arrive pas à oublier Antonin, avoua-t-elle, honteuse. Fin, pas le moment où on était couple, mais le fait que je ne l'ai même pas quittée moi-même. Ça me sort pas de la tête, je me sens coupable de ne pas avoir eu le courage de juste lui envoyer un message... À rien contre toi, tu l'as fait de la meilleure des façons et je mentais pas ce matin en te disant que t'avais un superpouvoir.

La jeune fille ouvrit ses bras en invitant Maddie à la rejoindre.

— Tu veux un câlin ?

-Oui...

Elle fondit comme un chamallow dans l'étreinte de la rouquine.

— Ça va aller, la rassura-t-elle. Personne ne t'en veut. Tout va bien.

— Si tu savais comme tout va mal pour moi... murmura dans un souffle presque indescriptible la lycéenne.

— Moi aussi, tout va mal. Mais ça va aller pour tout le monde. Tu vois c'est quoi, les bâtons fluorescents ?

– Les trucs qui s'allument dans le noir qu'on utilise pour faire des colliers dégueu ?

— Oui. Et bah, il faut les briser pour qu'ils brillent.

— Je te déteste Alix.

Elle se dégagea rapidement en fixant celle qui venait de la réconforter droit dans les yeux.

— T'as trop de talents, c'est pas juste !!

Un blanc s'installa durant quelques secondes, avant que les deux lycéennes n'éclatent de rire.

***

J'ai une petite question : c'est qui votre personnage préféré.e ? -------------->


Serial Lover [Romance]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora