Un immense soulagement me traverse. Elle a dormi. Pour la première fois depuis des jours, son corps a lâché prise.
Je reste un moment à la regarder, émue. Hier soir, après son effondrement, je craignais qu'elle passe une nuit blanche à tourner en rond, ou pire, qu'elle parte de l'hôpital encore. Mais non. Elle a fini par s'asseoir, poser sa main contre celle de Matheo, et elle s'est endormie ainsi, comme si leur lien l'avait apaisée.
Je m'approche doucement du berceau. Matheo dort encore, ses petits poings serrés. Je dépose un baiser sur son front avant de me tourner vers Marine. Je caresse sa joue et elle bouge légèrement, grognant dans son sommeil. Puis, au bout de quelques secondes, elle entrouvre les yeux.
Maïa: Tu... tu as dormi, (murmuré-je, un sourire aux lèvres, les larmes déjà prêtes à couler)
Elle cligne des yeux, un peu perdue, puis souffle d'une voix enrouée :
Marine: Oui... je crois...
Je lui prends la main, serrant doucement.
Maïa: Mon amour... tu sais pas à quel point ça me soulage. T'avais besoin de ça.
Elle baisse les yeux, presque honteuse.
Marine: J'avais peur de fermer les yeux... peur qu'il lui arrive quelque chose pendant que je dors... peur de pas être là.
Je m'assois à côté d'elle, posant ma tête contre son épaule.
Maïa: Tu n'as pas à porter ça seule, Marine. On est deux. J'étais là cette nuit. Et tu sais quoi ? Tout s'est bien passé. Matheo a dormi tranquillement, et toi aussi. Tu vois ? On peut souffler un peu.
Elle ferme les yeux un instant, comme pour savourer mes mots. Puis elle murmure :
Marine: J'avais oublié ce que ça faisait... de fermer les yeux sans cauchemar.
Je serre sa main plus fort et lui dépose un baiser sur la tempe.
Maïa: Alors on va continuer comme ça. Petit à petit. T'as pas besoin d'être forte tout le temps. Juste d'être là. Et ce matin, tu es là. Et c'est déjà énorme.
Elle esquisse un mince sourire, fragile mais sincère, et son regard glisse vers le berceau. Matheo bouge un peu, ses paupières papillonnent comme s'il allait se réveiller. Je vois l'appréhension revenir dans les yeux de Marine, mais cette fois, je sens qu'elle est moins paralysée qu'hier.
On est encore dans ce cocon fragile du matin, quand la porte de la chambre s'ouvre doucement. C'est Claire, l'infirmière qu'on commence à bien connaître, avec son sourire rassurant.
Infirmière: Bonjour les filles, bonjour Matheo, (dit-elle d'une voix douce en posant son chariot près du berceau) Alors, comment s'est passée la nuit ?
Je réponds d'abord, voyant Marine hésiter :
Maïa: Calme... vraiment calme. Et... Marine a réussi à dormir.
Claire se tourne vers elle avec un sourire bienveillant.
Infirmière: Ça, c'est une très bonne nouvelle. Vous aviez besoin de repos toutes les deux.
Marine baisse un peu la tête, gênée, mais je sens sa main trembler dans la mienne. Elle n'ose pas répondre.
Claire s'approche du berceau, regarde Matheo encore assoupi, puis relève la tête vers nous :
Infirmière: Je vais faire ses petits soins du matin. Et ensuite... Marine, on jettera un œil à vos points de suture, d'accord ?
Marine se fige immédiatement, ses yeux se baissent sur le sol.
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Mon Eternal flamme Tome 2
Hayran KurguMarine et Maïa savourent enfin la paix qu'elles ont tant cherchée, portées par l'amour et les sourires de leur fille Victoire et leur fils Mathéo . Mais derrière les apparences d'un bonheur parfait, certaines ombres rôdent encore... Et un mot inatte...
✨Chapitre 22 ✨
En başından başla
