~☆Destin☆~

The End...

La cour du collège était remplie de voix fébriles, de regards anxieux et d'éclats de rire nerveux. On était début juillet, et les résultats du brevet étaient enfin tombés. Louane, main dans celle de Gabriel, avançait lentement entre les groupes d'élèves. Juste derrière eux, une poussette roulait doucement : Noah, endormi, y reposait paisiblement, un petit chapeau sur la tête pour le protéger du soleil.

Les parents de Gabriel suivaient quelques pas derrière, discrets mais attentifs. Le père portait un léger sourire attendri en regardant son petit-fils en même temps d'encourager les deux ado pour les résultat, tandis que la mère gardait une attitude plus concentrer sur les résultat du brevet.

Devant le panneau d'affichage, une foule s'était formée. Lucie et Martin les attendaient déjà, surexcités.

— Louane ! Gabriel ! Venez vite, on les a vus ! s'écria Lucie en leur faisant signe.

Louane sentit son cœur s'accélérer. Elle poussa doucement la poussette près d'un banc avant de s'approcher du tableau avec Gabriel. Ils se frayèrent un chemin entre les élèves jusqu'à trouver leurs noms.

— Louane Morel... lut-elle à voix haute. Mention bien. 583 sur 800...

Elle resta bouche bée une seconde, puis un immense sourire éclaira son visage. Gabriel la regarda, ému.

— T'as géré... T'as tellement géré, dit-il doucement.

— Gabriel Dupont... reprit Louane. Mention assez bien. 528 sur 800.

— Yes, souffla-t-il en soupirant de soulagement. Franchement, avec tout ce qu'on a vécu, je suis content.

Louane se tourna vers lui, les yeux brillants.

— On l'a fait. Malgré tout. On a réussi.

Ils échangèrent un regard complice, puis revinrent près de la poussette. Martin et Lucie les rejoignirent, curieux de voir Noah de plus près. La petite main du bébé dépassait de la couverture, minuscule et paisible.

— Il est si petit... murmura Martin.

— Et si mignon, ajouta Lucie, plus douce qu'à son habitude.

— C'est notre victoire à nous trois, dit Gabriel en regardant Noah.

Autour d'eux, les cris de joie, les appels, les félicitations se mêlaient. Mais pour Louane, tout semblait comme au ralenti. Ce jour-là, elle n'était pas seulement une collégienne avec une mention bien. Elle était une maman fière, une jeune fille forte, une amoureuse soutenue, et une battante qui allait de l'avant.

Elle glissa sa main dans celle de Gabriel, posa un regard tendre sur leur fils endormi, et sourit.

— C'est que le début.

Quelques mois plus tard...

Dans le salon joliment décoré de la maison des parents de Gabriel, des ballons bleus et blancs flottaient doucement au plafond. Une grande banderole en lettres argentées brillait au mur : "JOYEUX ANNIVERSAIRE NOAH — 1 AN". Sur la table, un gâteau en forme d'ourson attendait patiemment qu'on allume sa bougie. Tout autour, des rires et des voix se mêlaient à la musique douce qui passait en fond.

Gabriel, maintenant âgé de seize ans, ajustait la couronne en carton que Noah avait réussi à faire glisser de sa tête au moins dix fois depuis le début de l'après-midi.

— Tu fais exprès ou quoi, petit monstre ? murmura-t-il avec tendresse en replaçant la couronne.

Louane, qui avais quinze ans, souriait en voyant la scène depuis la cuisine, où elle préparait quelques assiettes avec la mère de Gabriel. Elle portait une robe simple, beige, avec un tablier attaché autour de la taille. Ses cheveux étaient attachés en une tresse un peu lâche, et malgré les nuits encore parfois courtes, son visage rayonnait de sérénité.

Autour d'eux, la maison vivait. Le grand-père paternel de Gabriel, un homme droit aux cheveux poivre et sel, tenait une discussion animée avec le père de Gabriel sur l'avenir scolaire du jeune couple. La grand-mère, plus douce, observait Noah d'un œil ému, assise sur le canapé avec Lucie à côté d'elle, qui racontait une anecdote de collège. Martin, de son côté, essayait de faire rire le petit en agitant une peluche au-dessus de sa tête.

— Il a grandi trop vite, sérieux, soupira Martin. On dirait qu'il est né hier...

Louane s'approcha avec une assiette.

— Je sais... un an déjà, dit-elle, posant la main sur l'épaule de son ami. Mais chaque jour avec lui, c'est une aventure.

La sœur de Gabriel, Léane, 21 ans, et son frère Hugo, 22 ans, étaient venus exprès pour l'occasion. Léane avait apporté un livre d'éveil pour bébé et un body trop mignon qu'elle avait brodé elle-même avec le prénom "Noah" en lettres colorées. Hugo, un peu plus distant au début, avait finalement pris Noah dans ses bras quelques minutes plus tôt. Le bébé l'avait d'ailleurs fixé sérieusement, avant de lui tirer les cheveux en guise de salutation.

Gabriel prit Noah sur ses genoux, assis près du gâteau, pendant que tout le monde s'installait autour.

— Bon... On allume la bougie ? demanda-t-il.

Louane alluma la petite flamme d'un "1" scintillant, puis se mit à chanter. Tous suivirent, et la pièce s'emplit d'un "Joyeux anniversaire" sincère et joyeux. Noah, intrigué par la flamme, la fixa sans comprendre ce que tous ces gens lui voulaient.

Quand on l'aida à souffler la bougie, il éclata de rire. Louane le couvrit de bisous.

— Tu te rends compte qu'on est là, un an plus tard ? dit-elle à Gabriel, un peu émue.

Il hocha la tête, la voix un peu rauque.

— Ouais... On s'en est sortis. On est une vraie famille.

Ils se regardèrent, complices. Malgré les doutes, les sacrifices, les nuits agitées, ils avaient tenu bon. Louane avait repris les cours, passait en seconde générale avec l'aide du CNED et d'un emploi du temps adapté. Gabriel aussi, soutenu par ses parents, réussissait à suivre sa voie, tout en étant là pour Louane et leur fils.

Autour d'eux, les adultes discutaient, les jeunes plaisantaient, et Noah, lui, observait tout ce petit monde avec ses grands yeux curieux. Il était au centre de tout ça. Le centre de leur monde.

Louane se pencha vers lui et murmura :

— Joyeux anniversaire, mon trésor. Tu nous as changés à jamais.

Et dans ce moment suspendu, au milieu des ballons, des rires et de l'amour, le passé semblait lointain, le futur encore flou, mais le présent... le présent était parfait...