La lumière du néon clignotait faiblement au-dessus de l'entrée du petit diner en bord d'une route secondaire du Wyoming. L'enseigne battait au vent, grinçant par rafales comme si elle annonçait l'imminence d'un orage. Tu n'avais pas besoin de lire les lettres écaillées pour savoir ce qu'il y avait au menu : burgers trop cuits, café amer et frites détrempées. Mais tu savais aussi que Dean adorait ça et en avait besoin. Ce genre de lieux, il les aimait. Ça lui rappelait quelque chose de stable, même si ça sentait la graisse rance et la vieille serviette humide.
Dean entra le premier, confiant comme toujours, suivi de Sam, jetant un regard aux environs, attentif. Tu fermais la marche, comme toujours, les mains dans les poches de ta petite veste en cuir noir. Tu avais cette manière de marcher — douce, presque silencieuse, mais qui faisait tourner toutes les têtes et attirer tous les regards sur ton passage.
Sans un mot, tu suivis Dean qui choisissait instinctivement la table du fond, là où personne ne viendrait vous déranger. Ton pas était léger, presque silencieux et tu les suivais jusqu'au fond de la salle. Leurs épaules larges te devançaient et tu sentais leur présence comme deux piliers rassurants de part et d'autre de toi.
La clochette tinta au-dessus de la porte et là, tu le vis. Ou plutôt, lui te vit.
Le jeune caissier derrière le comptoir. Un adolescent à la peau grasse, aux épaules encore incertaines, au regard flou de celui qui n'a pas encore grandi dans sa tête. Dès que ses yeux se posèrent sur toi, sa bouche s'ouvrit légèrement, et il resta planté là, immobile, comme s'il venait de voir un ange tomber d'un camion en marche.
Il te fixait sans aucune honte, les yeux écarquillés.
Il te détailla sans dissimuler son trouble, incapable de détourner les yeux de ton visage parfait, de tes formes, de ta démarche gracieuse. Tu étais humaine d'apparence, oui, mais chaque geste, chaque sourire, chaque regard que tu offrais avait le don de figer le temps pour ceux qui t'observaient. Toi, tu n'y prêtas pas attention. Ce n'était pas la première fois. Pour Sam et Dean non plus, d'ailleurs.
Dean soupira, à voix basse, en s'asseyant à ta gauche.
«Encore un qui va oublier son propre prénom avant la fin de ta commande.»Sam, installé en face, haussa un sourcil amusé.
«Tu t'en lasses toujours pas, Dean ?»Dean jeta un œil au gamin, puis tourna la tête vers toi.
«Franchement ? Non. C'est marrant. Ils tombent tous comme des mouches.»Tu ne répondis pas, gênée. Tu n'aimais pas vraiment ça, ces regards insistants. Tu voulais juste manger, et tu n'avais rien fait de spécial. Tu avais juste souri en entrant, comme toujours. Tu n'y pouvais rien si les gens restaient figés quand ils croisaient ton regard.
Le jeune caissier, lui, continuait de te fixer. Sa main tremblait légèrement en tenant une pile d'assiettes. Il te dévorait des yeux comme s'il n'avait jamais vu de femme de sa vie. Tu étais extrêmement belle, oui. Et lui, il était en train de perdre complètement pied.
Derrière lui, une voix claqua sèchement.
«Dylan !»Le garçon sursauta, les assiettes faillirent tomber.
«Qu'est-ce que tu fous ? Je t'ai pas embauché pour glander ! Grouilles-toi ou j't'envoie récurer les chiottes !»
«Désolé, patron !»
Dylan se mit à bouger frénétiquement, rouge de honte, tout en jetant encore des coups d'œil dans ta direction. Il tentait de faire son boulot, mais ses gestes étaient nerveux, maladroits. Tu l'avais marqué au fer rouge. Ton visage, ton corps, ton allure. Et pire encore, la manière dont Dean s'était installé près de toi, à peine à quelques centimètres, comme s'il possédait ce droit depuis toujours.

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SUPERNATURAL - One Shot
ParanormalFan de Supernatural, prépare-toi à vivre l'impossible... car cette fois, l'histoire, c'est la tienne. Tu n'es plus simple spectatrice : tu es plongée au cœur de l'action, aux côtés de Sam et Dean Winchester. Ensemble, vous sillonnez les routes d'Amé...