Giulia,
décembre 2022Cinq jours. Cinq jours que Mathieu est parti, qu'il m'a bloqué et que je cogite sans arrêt.
Je pensais que j'avais besoin de temps pour réfléchir, que ma vie ici était trop important pour être mise de côté, mais plus le temps passe, plus je me rends compte que le plus important, c'est lui.
J'ai passé cinq jours à cogiter sans cesse : le retour de Paul-André, Mathieu qui me demande de tout lâcher pour le suivre, mon cadre de vie ici, ma famille, mes amis.
Et en pesant le pour et le contre, j'ai vite compris que je sois à Paris, Shanghai ou Miami, je me sentirais bien partout tant que Mathieu est avec moi.
Alors j'ai pris mon billet d'avion. En arrivant à Paris, j'ai envoyé un message à Mehdi pour m'assurer que Mathieu n'était pas au studio.
Quand j'arrive devant sa porte, mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il va me lâcher. J'hésite une seconde avant de frapper, priant pour qu'il soit seul.
La porte s'ouvre. Il est torse-nu, les cheveux en pagaille, le regard fatigué. Il me fixe sans rien dire.
- Je peux entrer ?
Il me détaille comme s'il essayait de comprendre ce que je fais là, puis finis par se décaler, toujours impassible.
Je m'avance doucement, le cœur tambourinant contre ma poitrine. Quand la porte se referme derrière moi, j'expire doucement et me tourne vers lui.
- J'ai bien réfléchi... je suis désolée d'avoir réagi comme ça.
Il ne dit rien, il reste là, le regard noir, à attendre la suite.
- Je t'aime, j'ai pas du tout envie qu'on se sépare.
Il ne dit toujours rien, et son regard ne change pas. J'arrive pas à savoir s'il va me sauter dans les bras ou me mettre à la porte. Qu'importe, je me lance.
- Si ta proposition tient toujours, j'aimerais beaucoup emménager avec toi à Paris.
Là, je vois son corps se détendre légèrement tandis qu'il plisse les yeux, comme pour être sur d'avoir bien entendu.
- C'est vrai ? il demande.
J'hoche la tête.
- Ça y est je t'oppresse plus ?
Je soupire. Il est rancunier.
- J'avais juste besoin de temps. C'était le bordel dans ma tête... j'ai eu peur.
Il acquiesce. Il s'est radoucit pourtant il est toujours aussi froid. J'aimerais juste qu'il me
prenne dans ses bras.- Ça me fait très peur de quitter ma vie en Corse, mais j'ai envie de construire ma vie avec toi.
Il finit par sourire et s'approche doucement de moi avant de passer ses bras autour de ma taille. Un poids énorme se retire de mes épaules à la seconde où je sens ses lèvres se poser dans mon cou.
- Tu m'as rendu ouf ces derniers jours, hein.
Je souris et embrasse ses cheveux avant de me reculer pour le regarder dans les yeux. Je passe mes mains sur ses joues, émue. J'ai bien cru que cette dispute aurait raison de notre couple.
- C'est la plus belle preuve d'amour que t'aurais jamais pu m'faire.
Je souris avant de me pencher pour l'embrasser.
