CHAPITRE 12 | Rowan

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Bonne lecture les amis !
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Une semaine entière est passée sans que je ne revois les larmes de Zolani et pendant ce temps, ma lèvre inférieure – rappel de la violente gifle de mon géniteur – a eu le temps de guérir. Elle a toujours tendance à s'isoler mais je ne lui laisse jamais le temps de s'y habituer. C'est important pour moi qu'elle comprenne qu'elle peut rester avec nous. La connaissant désormais un peu mieux, si Zolani n'avait vraiment aucune envie de passer ses déjeuners avec Isaac, Dylan et moi, elle n'aurait pas hésité une seule seconde avant de s'éloigner pour avoir la paix. On dirait bien que notre présence ne la dérange pas et cela à mon plus grand bonheur. Par moment, il m'arrive de me demander comment j'ai réussi à autant me rapprocher de cette fille sur laquelle mes yeux ne cessent de dériver quand elle entre dans une pièce. Généralement, lorsque je pense à ces petits moments passés avec elle, tout seul dans mon lit, je ne peux m'empêcher d'avoir un sourire béat mais celui-ci s'éteint bien vite quand mes pensées dérivent vers Tobias.

Ce garçon dont je ne connais rien a une place si grande dans le cœur de Zolani, et même dans son monde, que ma poitrine se contracte. Ce n'est pas juste, je le sais, mais c'est plus fort que moi. Cette affection que je lui porte engendre une jalousie minable qui n'a pas lieu d'être. Je suis ridicule. Zolani et moi ne sommes qu'amis tout au plus, elle ne me doit rien et surtout pas en ce moment. Elle traverse un deuil déjà bien difficile et je refuse de lui ajouter un fardeau inutile à tout ça. J'ai décidé de devenir un pilier sur lequel elle pourra se reposer, pas un poids qu'elle devra traîner. Mon objectif est avant tout que Zolani se sente mieux alors ces sentiments – aussi positifs que négatifs – qui animent mon cœur, je les mettrai de côté afin qu'ils n'entravent pas son chemin vers la guérison. Par la suite, nous verrons avec le temps où nous mènera cette curieuse relation.

Malgré ses magnifiques sourires, il arrive que le regard de Zolani se perde dans un endroit lointain, comme à cet instant. Une sorte de voile l'empêche de nous voir, mes amis et moi, alors que nous discutons dans les couloirs du lycée. Même les bavardages des autres élèves ne parviennent pas à la ramener parmi nous mais je ne fais rien pour y remédier non plus. Si elle ressent le besoin de se rappeler certains souvenirs, qu'il soit douloureux ou non, qui suis-je pour l'en empêcher ? Souhaitant tout de même lui faire comprendre que je suis là, je caresse le dos de sa main avec mon index, sans pour autant décrocher de la conversation que j'ai avec Isaac et Dylan.

— Si jamais vous n'avez rien à faire ce samedi, mon club joue un match amical, les informé-je en m'appuyant contre un casier.

— Quel club ? me demande Dylan.

— Le A5 de Roswell.

Mes deux amis tirent une grimace. Ce club est l'un des plus prestigieux de l'État et c'était celui que je souhaitais rejoindre en premier lieu. Ne vous méprenez pas, je me sens bien dans le mien mais le niveau de l'A5 est sur une toute autre échelle. Il pourrait m'ouvrir beaucoup plus de portes sur le plan professionnel, ce dont j'ai besoin si je veux un jour faire du volley mon métier. Malheureusement, j'ai trop hésité et avant même d'avoir eu l'occasion de passer les essais, la période était déjà terminée, me laissant continuer à jouer avec l'Atlanta Performance Volleyball Club. Je compte essayer l'année prochaine, en espérant être retenu.

— Bonne chance mec, m'encourage Isaac en posant une main sur mon épaule.

Je lui lance un regard mauvais avant de me dégager de son toucher.

— Ça veut dire quoi ça ? Tu penses qu'on va perdre ?

— C'est pas moi qui l'ai dit, ricane le blond.

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