As-Salam wAleykoum !!
Bonjour/Bonsoir !!...
Le soleil filtre doucement à travers les rideaux, réveillant lentement mes sens.
Je cligne des yeux, encore engourdie par le sommeil, la tête un peu lourde.
J'ai cette sensation bizarre, comme si la nuit n'avait pas suffi à me recharger complètement.
Je repense vaguement à la veille...
L'évanouissement, Djibril, tout ça.
Un soupir m'échappe, mais je chasse vite ces pensées.
C'est le matin, j'ai pas envie de m'attarder là-dessus.Je me lève en traînant les pieds jusqu'à la salle de bain.
Un peu d'eau fraîche sur le visage m'aide à émerger, puis je me dirige vers la cuisine, l'estomac creux.L'odeur du café manque cruellement dans l'air, alors je mets la cafetière en route avant de sortir quelques trucs à manger.
Un petit-déjeuner simple : pain, beurre, miel, fruits.
J'ai pas spécialement faim, mais j'ai besoin d'un peu de douceur pour commencer la journée.Mon humeur est neutre, légèrement teintée d'agacement sans raison apparente.
Pas vraiment énervée, juste... aigre.Peut-être à cause du réveil, ou juste parce que mon corps et mon esprit ont pas encore décidé d'être sur la même longueur d'onde.
J'entends des pas derrière moi avant même de le voir.
Je sais déjà qui c'est.Djibril.
Il s'approche tranquillement, comme si la veille n'existait pas, comme si tout était normal.
Ses mains viennent naturellement se poser sur mes hanches, son torse effleure mon dos.
Un geste anodin, habituel, mais ce matin, j'ai pas envie.Alors, sans rien dire, je me décale légèrement, l'air de rien.
Pas brusquement, juste assez pour mettre une distance sans que ça ait l'air intentionnel.Je crois qu'il le remarque.
Il dit rien sur le moment, mais je sens son regard peser sur moi.Il attrape une tasse, s'installe sur un tabouret en face de moi et me fixe pendant que je tartine mon pain.
Djibril- Mal dormi ?
Sa voix est posée, presque douce.
Je hausse vaguement les épaules.- J'sais pas.
Il arque un sourcil, prend une gorgée de café avant de lâcher :
Djibril- T'as toujours cette tête le matin ou c'est juste pour moi ?
Je relève les yeux vers lui, légèrement blasée.
- J'sais pas, t'as toujours cette répartie ou c'est juste pour moi ?
Un sourire en coin étire ses lèvres.
Il lève les mains en signe de paix.Djibril- Ok, j'vois le genre.
Je continue de manger sans relever, espérant qu'il laisse couler, mais Djibril et "laisser couler" dans la même phrase, ça existe pas.
Djibril- T'es encore sur ce qui s'est passé hier soir ?
Je fronce légèrement les sourcils, agacée.
- J'ai dit quelque chose ?
Djibril- Pas besoin, je le vois bien.
Je souffle, lasse.
- Djibril, c'est le matin, j'ai juste la flemme de débattre, ok ?
Il repose sa tasse sur le comptoir et me fixe, un peu trop sérieusement pour mon goût.
Djibril- C'est pas débattre, c'est comprendre. Hier soir, t'étais pas bien. T'as même perdu connaissance. Et là, tu fais comme si de rien n'était ?
Je me fige brièvement avant de hausser les épaules.
- J'vais bien, fin de l'histoire.
Djibril- C'est ça, fais zehma la meuf détachée.
Sa voix a changé, elle est plus froide, plus tranchante.
- T'es ridicule, Djibril.
Je me lève pour ranger mon assiette, mais il attrape mon poignet avant que je puisse bouger plus loin.
Son geste n'est pas brutal, mais il est ferme.
Djibril- Regarde-moi quand je te parle.
Je serre la mâchoire avant de lever les yeux vers lui.
- Quoi ?
Djibril- Tu m'évites.
- Tu te fais des films.
Il me relâche, secoue la tête comme s'il essayait de se contenir.
Djibril- T'as passé toute la nuit à dormir comme une pierre après avoir tourné de l'œil et tu crois que je vais juste faire comme si c'était rien ?
- Peut-être que c'est toi qui dramatise trop.
Il lâche un rire sans humour, se passe une main sur la nuque, comme s'il essayait de pas s'énerver.
Djibril- T'es frustrante, tu le sais ça ?
Je hausse un sourcil.
- C'est marrant, t'es pas le premier à me le dire.
Je pensais que ma pique allait juste le fatiguer, mais non.
Son regard s'assombrit, il se lève lentement, s'approche, et cette fois, c'est lui qui réduit la distance.Djibril- C'est quoi ton problème, hein ?
- Mon problème ?
Je croise les bras, le regarde droit dans les yeux.
- Mon problème, c'est que t'aimes trop faire semblant.
Djibril- Faire semblant de quoi ?
- De rien voir. De rien comprendre.
Il esquisse un sourire narquois, s'appuie contre le comptoir, les bras croisés.
Djibril- J'vois très bien, justement.
- Ah ouais ? Alors dis-moi, t'as vu quoi, Djibril ?
Il s'approche encore, plonge son regard dans le mien.
Djibril- Que t'as peur d'admettre que quelque chose t'a secouée hier.
Mon cœur rate un battement, mais je garde mon masque impassible.
- Arrête tes conneries.
Djibril- T'aimes pas quand je mets le doigt sur un truc vrai, hein ?
Je détourne le regard, serre un peu les poings.
- J'vais prendre l'air.
Je tourne les talons, mais il me rattrape encore une fois par le poignet.
Cette fois, sa prise est plus douce, mais elle me fait autant d'effet.Djibril- Yasmine.
Je ferme brièvement les yeux avant de souffler.
- Lâche-moi, Djibril.
Un silence s'installe.
Il finit par desserrer les doigts, et je m'éloigne sans un mot.
J'ai besoin de sortir.
De mettre de la distance.
Parce que si je reste, cette conversation va mal finir....
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La suite...,
