Chapitre 25

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— Donc si je résume, c'est ma faute si tu es dans un état pareil ?

Elle secoue vivement la tête. Mais même si elle essaye de me faire changer d'avis, je connais très bien l'issue de la réponse. En me prêtant ses pouvoirs, elle m'a offert sa force. Mais la durée étant devenue trop longue, je lui en ai puisé bien trop, l'affaiblissant par la même occasion.

— C'est moi qui me suis portée volontaire pour t'offrir un peu de mes pouvoirs. Alors ne te sens pas coupable.

— Arrêtons ça maintenant, dans ce cas.

Un rire s'échappe de ses lèvres, tandis que son doigt joue nerveusement avec une de ses tresses.

— Pas pour le moment. C'est bien trop crucial. Je peux encore tenir le coup.

— Tu ne semblais pas tenir le coup, je réponds d'un ton plein de reproches avec une pointe d'énervement.

— Je n'avais pas prévu qu'un tel événement pouvait se produire, se justifie-t-elle en faisant référence à son évanouissement. Restons ainsi, en attendant que je cherche une nouvelle solution. Et il ne reste bientôt que deux mois avant que tu ne partes.

— C'est toujours trop risqué et-

— Et quoi ? me demande-t-elle, l'impatience émanant de chacun de ses traits. Ce n'est pas uniquement pour toi que je fais ça.

Elle prend une pause, avant de reprendre plus posément.

— Si l'on abandonne maintenant le partage de pouvoirs, l'académie découvrira rapidement que tu n'en as pas, et devinera ainsi ce qu'on a fait. Ce que j'ai fait. Je serais alors moi aussi dans un bourbier.

Même si je sais que ce n'est pas la raison primaire pour laquelle elle ne veut pas arrêter notre partage, je ne le souligne pas et me contente d'hocher la tête.

— Je ne peux rien faire pour essayer d'arranger la situation, n'est-ce pas ? deviné-je.

Je colle mon dos contre le mur. Elle repose sa tasse de thé sur le chevet de mon lit.

— La prochaine fois, tu commenceras par ne pas te tromper d'académie.

Je lève les yeux au ciel, avant de lui rendre son sourire.

— Va te faire foutre, Farah.

Je me lève, lui jette son coussin et me glisse dans la salle de bain, étirant mes bras par la même occasion.

Une fois devant le miroir, j'aperçois mon reflet. Je suis dans un sale état, si je peux être gentille. Encore pire que celui après la soirée du trafic humain.

Le stress accumulé a sûrement dû jouer sur ma métamorphose physique. J'ai perdu plusieurs kilos, mes cernes sont devenues encore plus violettes qu'elles ne l'étaient déjà, et des ecchymoses sont présentes un peu partout sur mon corps.

Et tout ça sans même que la fin de la semaine soit passée, ou ait même commencé. Ceci dit, je ne veux pas non plus l'atteindre. J'ai 5 % de chance d'être choisie pour me battre lors de l'évaluation.

Et je suis loin de réussir à atteindre en quelques jours le niveau de tels prodiges que compose l'académie.

Cela fait plusieurs années qu'ils s'entraînent, prévoyant déjà cet événement.

RosehillOù les histoires vivent. Découvrez maintenant