CHAPITRE 6

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Les portes des chambres doivent être verrouillées en cas d'absence, même pour une courte durée. Les élèves négligeant cette règle recevront un avertissement.



Chiara

Les couloirs de l'école sont déserts. La plupart des élèves sont cloîtrés dans la bibliothèque ou en salles communes. Moi, j'ai le privilège de pouvoir réviser dans ma chambre, un privilège très utile aujourd'hui.

Astra Clark.

Ce nom est sur toutes les lèvres depuis son arrivée. Mais moi, je ne me fie pas aux rumeurs. Si je veux des réponses, je les obtiendrai moi-même. Je ne supporte pas les entendre la comparer à moi, comme si elle n'avait ne serait-ce qu'une seule chance qu'elle me passe devant. La plupart des gens pensent que si je suis première c'est parce que mon père est directeur, ils pensent que j'ai obtenue des traitements de faveurs de la part des prof. C'est faux.

J'ai grandi dans une famille qui n'accepte que l'excellence, je ne compte même plus le nombre de fois ou j'ai sacrifié mon sommeil ou ma santé simplement pour avoir de meilleur résultat.

Toujours sous les critiques de ma mère et la demi-approbation de mon père.

Je monte les escaliers du manoir Elizabeth, silencieuse. Les bottines en cuir que je porte et qui font partie de l'uniforme de la fin de l'automne ne font aucun bruit sur le parquet ancien, usé par des décennies d'élèves. Le couloir du second étage est plongé dans une semi-obscurité, seules quelques appliques murales diffusent une lumière tamisée. C'est parfait.

J'arrive devant la porte de la chambre 29. La sienne. J'inspire profondément, jetant un coup d'œil autour de moi pour m'assurer que personne ne rôde. Une fois rassurée, je sors une épingle à cheveux de ma poche. La serrure de ce genre de porte est basique, comme celle de toutes les chambres de l'internat, seule celle des professeurs disposent d'un digicode. Je glisse le morceau de métal dans la fente, je tourne légèrement cherchant à ressentir le moindre mouvement. Après quelques secondes, j'entends enfin le déclic distinct.

Beaucoup trop facile.

Mon oncle est le seul adulte qui s'est occupé de moi, bon.. Il passait son temps à m'apprendre à faire des conneries et à avoir un langage plus que douteux selon ma mère. Et parmis tout ça, il m'a surtout montrer comment rentrer n'importe où.

Je ferme doucement la porte derrière moi.

L'odeur de la pièce est étrange, un mélange de savon neutre et de quelque chose de métallique. L'odeur très distinctive que la chambre n'a pas pris la senteur de Astra. Je balaie l'espace du regard. Elle est minimaliste, presque froide. Pas de photos, pas de souvenirs, juste quelques livres empilés sur le bureau et un lit impeccablement fait.

Soit, elle n'a pas eu le temps de le faire, soit, elle ne compte pas le faire. Dans les deux cas c'est bizarre. Je n'ai jamais été curieuse d'une nouvelle élève mais mon père n'a jamais débarqué à un repas avec cette lueur dans les yeux. Il était exalté par le dossier de Clark. Ma mère n'avait pas été aussi intransigeante depuis longtemps. Tout ça, à cause d'elle.

Je commence par les tiroirs. Des vêtements personnels soigneusement pliés, des uniformes dans la penderie, rien d'extraordinaire. Je fouille ensuite sous le lit, mais tout ce que je trouve, c'est une boîte en métal verrouillée. Je tire lentement la boîte métallique sous le lit et l'observe un instant. Pas de clé en vue. Tant pis. Je n'ai pas le temps de jouer à la cambrioleuse. Mon regard se tourne vers son sac posé sur la chaise.

En fouillant la poche intérieure, mes doigts rencontrent un objet rigide. Je le sors : un carnet noir, usé sur les bords. Ça, c'est intéressant. Je l'ouvre et tombe sur des pages couvertes de notes désordonnées, des gribouillis, des équations complexes que je ne comprends pas. Mais ce qui attire vraiment mon attention, ce sont les phrases entourées à l'encre rouge, presque rageusement.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 03 ⏰

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LA VENGEANCE DU CYGNE NOIROù les histoires vivent. Découvrez maintenant