CHAPITRE 8 | Rowan

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—    Où étais-tu cette après-midi ?

C'est le ton autoritaire de mon père qui m'accueille lorsque je franchis le pas de la porte. A peine ai-je eu le temps de me débarrasser de mes chaussures qu'il m'attrape par le bras, m'empêchant de filer dans ma chambre.

—    Dehors, dis-je simplement, en me dégageant de sa poigne.

—    Ça ne répond pas à ma question, Rowan, gronde-t-il, son regard sombre fixé sur moi.

Je serre la mâchoire, essayant de ne pas céder à l'envie de lui crier dessus.

—    J'étais au musée, avoué-je enfin, avec un ton qui ne cache pas mon agacement.

—    Au musée ? répète-t-il, une ironie cinglante dans la voix. Alors que tu étais censé être en cours ?

—    Oui, au musée, le défié-je.

—    Tu crois vraiment que tu peux te permettre de sécher les cours parce que tu avais envie d'une petite sortie culturelle ?! rugit-il. Rowan, tu es en dernière année. Ton avenir est en jeu et tu te conduis comme un gamin irresponsable.

Je ris, un son amer qui lui fait hausser un sourcil.

—    Mon avenir, hein ? Ou plutôt ton avenir à travers moi ? Parce que c'est ça, pas vrai ? Tout ce que je fais doit servir ta fichue réputation et tes intérêts.

—    Tu crois que tout tourne autour de moi ? Tout ce que je fais, je le fais pour toi, pour que tu réussisses. Tu es simplement trop aveugle pour le voir.

—    « Pour moi » ?! haussé-je le ton. La seule chose que tu fais, c'est m'étouffer avec tes attentes. T'as jamais demandé ce que moi je voulais, jamais. T'es trop occupé à décider pour moi, à me transformer en une version parfaite de toi-même.

Son regard devient glacial et je sais que je suis sur le point de franchir une ligne.

—    Parle-moi encore sur ce ton, Rowan, et tu vas le regretter, prévient-il, sa voix plus basse mais chargée de menace.

—    Oh mais c'est sûr que c'est ce que tu fais de mieux, hein ? Te faire respecter par la peur, par la force, mais tu sais quoi, ça ne marche plus sur moi, papa. Je ne te supporte plus.

C'est à ce moment que je le vois perdre le contrôle. Avant que je ne puisse réagir, sa main s'élève et je sens l'impact brûlant de sa paume contre ma joue. L'impact est si violent que ma tête vire à gauche.

Ce n'est qu'un instant plus tard que je ressens la douleur vive à ma lèvre inférieure. Son alliance – celle qu'il n'a jamais retirée depuis la mort de ma mère – y a laissé une coupure nette et je sens déjà le goût métallique du sang envahir ma bouche et couler le long de mon menton.

Un silence lourd tombe entre nous, entrecoupé par la profonde respiration de mon géniteur. Ce dernier, toujours figé, me regarde avec une expression que je ne parviens pas à déchiffrer.

Je porte une main à ma lèvre puis observe le sang qui tache mes doigts.

—    Bravo, papa, soufflé-je, amer. Encore un bel exemple de ce que c'est, « réussir ».

Il ouvre la bouche pour répondre mais je ne lui laisse pas le temps.

—    C'est ça, reste planté là, lâché-je avec amertume. Ça te va bien, la culpabilité silencieuse.

FILLING THE CANVASOù les histoires vivent. Découvrez maintenant