21 - Prise au Piège (partie 3)

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L'autoroute était un long ruban sombre sous la lumière blafarde de la lune. Le moteur de l'Impala aurait été une présence rassurante à cet instant, mais tu étais seule, au volant d'une vieille Dodge que tu avais dû "emprunté" pour faire la route. La nuit enveloppa le paysage dans une obscurité profonde, seulement percée par le faisceau blafard de tes phares. Il n'y avait rien aux alentours. Pas de lumière, pas de signe de vie, juste une interminable étendue de champs abandonnés et de forêts épaisses. Tu avais roulé des heures, les mains crispées sur le volant, les yeux rivés sur la route comme si elle allait te donner des réponses. Mais il n'y avait pas de réponses. Seulement une angoisse sourde qui te rongeait le ventre, une peur qui s'accrochait à ton cœur comme un poison lent. Sam était là-bas, seul. Et Dean... Dean ne t'avait pas suivie. Tu pouvais encore entendre les échos de votre dispute.

"Tu comprends pas, T/N. Tu comprendras jamais."

Tu serrais les dents, te refusant à pleurer. Pas maintenant. Pas alors que tu étais à quelques kilomètres de Sam. Ton cœur battait à un rythme irrégulier, tambourinant dans ta poitrine comme s'il cherchait à t'avertir d'un danger imminent. Tu jetais des coups d'œil anxieux à l'écran de ton téléphone posé sur le siège passager, espérant voir un message, un appel de Dean. Mais rien. Rien que le silence et le poids grandissant de ton inquiétude. 

Enfin, au loin, l'ombre d'un immense bâtiment se dessina sous la lueur froide des étoiles. L'entrepôt apparut enfin dans ton champ de vision. Isolé et froid. Une carcasse d'acier et de béton au beau milieu de nulle part, aussi menaçante qu'un tombeau. Tu ralentis, t'engageant sur un chemin de terre rocailleux, chaque soubresaut de la voiture accentuant ton appréhension. Tu garas le véhicule à une distance raisonnable, coupant les phares et le moteur pour éviter d'attirer l'attention. L'adrénaline fit frémir tes membres alors que tu attrapais ta lampe torche et sortais silencieusement de la voiture. L'air était glacial, chargé d'un étrange pressentiment et un frisson te parcourut l'échine. Tu savais que tu n'aurais pas dû être seule ici. Dean aurait dû être là. Sam aurait dû être là. Mais l'un t'avait abandonnée et l'autre... L'autre était quelque part dans cet enfer d'acier rouillé et de ténèbres. Le silence. Il y avait trop de silence.

Une brise nocturne soufflait doucement, soulevant la poussière du chemin, faisant bruisser les herbes hautes autour de toi. L'endroit était oppressant, comme s'il était imprégné d'une énergie malsaine. Tu avalas difficilement ta salive et pris une profonde inspiration avant d'avancer, le pas hésitant mais résolu.

«Sam... Tiens bon, je suis là,» pensas-tu en serrant la lampe torche contre toi.









Tu atteignis la grande porte rouillée de l'entrepôt et la poussas lentement, le grincement du métal résonnant dans le silence. L'intérieur était encore plus sombre que l'extérieur, une obscurité presque palpable qui rendait chaque pas incertain. L'air était épais, saturé d'une odeur métallique désagréable. Tu allumas ta lampe torche et balayas l'espace devant toi. Des piliers métalliques rongés par le temps se dressaient comme des spectres, projetant d'étranges ombres sur les murs de béton fissurés. Le sol était jonché de gravats et de vieilles caisses en bois poussiéreuses, témoins silencieux d'un passé oublié. Un frisson te parcourut. Tu inspirais profondément, tentant de calmer les battements affolés de ton cœur, et commenças à avancer à pas feutrés. Chaque bruit, chaque craquement sous tes pieds, semblait amplifié par l'immensité silencieuse de l'endroit.

«Sam ?» appelas-tu doucement, ta voix résonnant faiblement dans l'immensité du bâtiment.

Le silence en réponse te fit accélérer le pas. Ton souffle était court, ton cœur battant contre ta cage thoracique alors que tu balayais les environs de ta lampe. Chaque bruit, chaque craquement de structure te faisait sursauter. Tu passas devant de vieilles machines abandonnées, des caisses renversées, et continuas à progresser à travers l'entrepôt, t'enfonçant toujours plus loin dans son ventre obscur. Et puis... Une voix. Une voix que tu aurais reconnue entre mille.

SUPERNATURAL - One ShotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant