25 - La Résurrection (partie 7)

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L'obscurité. Épaisse, oppressante, étouffante. Un silence absolu, brisé seulement par un souffle court, haletant, paniqué. Puis un battement. Un battement sourd, profond, comme un tambour résonnant dans le néant. Un deuxième, plus fort, plus rapide. La sensation d'un poids, d'une pression contre sa poitrine, contre ses bras, ses jambes. Le froid mordant du bois contre sa peau. L'odeur âcre de la terre humide qui s'infiltre dans ses narines. Un goût métallique dans sa bouche. Et puis... la réalisation brutale. 

Dean Winchester ouvrit les yeux. Mais il n'y avait rien à voir. Que du noir. Un noir absolu, complet. Son cœur s'emballa, cognant contre sa cage thoracique avec une force qui lui faisait presque mal. Il inspira un grand coup, mais l'air semblait rare, vicié, lourd. Il essaya de bouger ses mains, et son corps heurta du bois. Le contact du bois rugueux sous ses paumes lui déclencha une panique viscérale. Il était enfermé, serré, immobile, piégé. Un cercueil. Il était dans un putain de cercueil et il était sous terre. Il lui faut un instant pour comprendre. Il est enterré vivant. Non... pas vivant. Il était mort. Et maintenant, il est revenu.

La panique monta en lui, sourde, violente, incontrôlable. Il hurla, mais sa voix résonna contre les parois en bois, amortie, étouffée. La peur se transforme alors en adrénaline. Il donna d'abord un coup contre le couvercle. Rien. Il donna un deuxième coup, plus fort. Toujours rien. Ses mains se crispèrent en poings serrés, ses ongles s'enfonçant presque dans sa paume. Il prit une grande inspiration, du moins autant qu'il le pouvait, et rassembla toutes ses forces. Il se débattit, griffa, creusa, poussa de toutes ses forces, jusqu'à ce que ses doigts percent la surface. Il frappa encore et encore jusqu'à ce que le bois craque davantage. Une fine pluie de terre s'infiltra par les brèches qu'il venait de créer. Dean ne s'arrêta pas, ignorant la douleur qui commençait à irradier ses muscles déjà contractés de terreur. Son corps entier protestait, mais l'instinct de survie prenait le dessus. 

Finalement, dans un craquement sinistre, le couvercle céda, et une avalanche de terre s'abattit sur lui. Il se débattit, ses bras luttant contre la terre qui s'infiltrait dans ses vêtements, dans sa bouche, dans ses poumons. Chaque mouvement était une torture, chaque centimètre gagné était une bataille. Puis, enfin, sa main traversa la surface. L'air frais frappa sa peau comme un coup de fouet. Avec une dernière poussée désespérée, il émergea de sa propre tombe. Il roula sur le sol en haletant, son corps en sueur, couvert de terre. Ses muscles étaient endoloris, son souffle erratique. Ses yeux verts scrutèrent l'environnement, mais la lumière soudaine l'aveugla brutalement. Il grogna, plissant les paupières, tentant de s'habituer au soleil de plomb qui tapait au-dessus de lui. Son dernier souvenir ? Les crocs des chiens de l'Enfer s'enfonçant dans sa chair, la douleur atroce, puis... le néant. Il pressa ses paumes contre ses tempes, tentant d'endiguer la migraine qui pulsait dans son crâne. Il était vivant. Mais comment ? Et comment était-il revenu ?

Il se redressa lentement, ses jambes vacillantes sous le poids du choc. Il jeta un regard autour de lui : une terre sèche et aride, des arbres morts, le vent soufflant doucement à travers les hautes herbes jaunies. Rien ni personne. Il était seul. Il jeta un regard derrière lui et vit la croix de fortune plantée dans le sol. Son tombeau. Il passa une main tremblante sur son visage, sentant la terre s'incruster sous ses ongles, dans ses cheveux, sur sa peau. Il n'avait aucune idée de ce qui venait de se passer. Aucune idée de pourquoi il était ici, respirant, vivant, alors qu'il se souvenait distinctement de la mort. De l'Enfer. De ce qu'il avait enduré. Des flammes, des hurlements, des chaînes. Mais il n'était plus là-bas. Il était ici. Et il avait besoin de réponses. Un frisson d'inquiétude le parcourut alors qu'il avançait d'un pas incertain, pieds nus, ses vêtements en lambeaux. Ses bottes avaient disparu, sa veste aussi. Son jean était couvert de poussière et de sang séché. 

SUPERNATURAL - One ShotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant