24 - Les Chiens de l'Enfer (partie 6)

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Les bruits de pas résonnaient dans l'obscurité, l'odeur du soufre imprégnant l'air, lourde et suffocante, s'infiltrant dans tes poumons comme un poison insidieux. La cave délabrée dans laquelle tu te trouvais accentuait cette impression de claustrophobie qui s'abattait sur toi. L'humidité rendait l'atmosphère pesante, les murs étaient lézardés, souillés par le sang séché et des inscriptions démoniaques à moitié effacées. L'unique ampoule qui pendait du plafond grésillait, projetant des ombres distordues sur le sol couvert de poussière. Et face à toi, attaché à une chaise métallique rouillée, un démon au visage tuméfié esquissa un sourire mauvais, ses yeux noirs brillaient d'une lueur moqueuse, conscient de son emprise sur la situation.

«Tu perds ton temps, ma jolie...» ricana-t-il d'une voix enrouée, une traînée de sang coulant lentement de la commissure de ses lèvres. Ses poignets étaient lacérés par les liens en fer qui l'entravaient, mais il ne semblait pas ressentir la douleur.
«Peu importe ce que tu me fais subir, je ne dirai rien.»

Ton souffle était court, l'adrénaline pulsait dans tes veines comme un feu ardent prêt à consumer tout ce qui se trouvait sur son passage. Depuis des mois, tu traquais les démons, cherchant désespérément un moyen de sauver Dean. Chaque nuit, tu te plongeais dans d'anciens grimoires, interrogeais d'autres créatures, exploitais chaque indice aussi infime soit-il. Mais les réponses ne venaient jamais. Et maintenant, ce démon osait te narguer, alors que le temps de Dean s'amenuisait jour après jour.

«Tu finiras par parler.» lâchas-tu d'une petite voix glaciale, tes doigts se resserrant jusqu'à ce que des flammes crépitent au creux de ta paume. La lueur orangée illumina un instant la pièce, projetant des reflets dorés sur ton visage déterminé.

Il rit encore, un rire grave et rauque, comme si ton impuissance l'amusait. Il savait. Ils savaient tous que tu étais désespérée, que tu ne reculais devant rien. Que tu étais prête à vendre ton âme s'il le fallait.

La porte de la cave s'ouvrit brusquement, le bois grinçant sinistrement sous l'impact. La silhouette de Dean Winchester apparut dans l'embrasure, massive et imposante, baignée dans l'ombre. Son regard vert perçant s'accrocha immédiatement à toi, rempli d'une intensité qui te fit frissonner. Il n'avait pas besoin de parler pour que tu comprennes ce qu'il ressentait : il était fatigué. Fatigué de vous voir vous battre pour quelque chose qu'il estimait perdu d'avance. Fatigué de voir Sam et toi vous torturer à l'idée de le perdre.

«T/N, lâche-le.» ordonna-t-il d'une voix rauque, son ton dénué de toute patience.

Tu ne bougeas pas, fixant toujours le démon, ta respiration saccadée par l'angoisse et la frustration. Il était hors de question que tu t'arrêtes maintenant. Pas alors que Dean allait être envoyé en enfer. Pas alors que tout ce que vous aviez vécu ensemble était sur le point de voler en éclats.

«T/N.» répéta-t-il plus fermement, s'avançant vers toi avec ce pas lourd et assuré qui lui était propre.

«Il en sait quelque chose, Dean. Il ment. Mais il finira par parler.» répondis-tu avec une détermination féroce, ton regard accroché au sien.

Dean soupira longuement, sa main venant frotter son visage comme s'il essayait de contenir sa colère. Il se rapprocha encore, son parfum de cuir et de poudre emplissant l'air autour de toi. Quand il posa une main sur ton bras, la chaleur de son contact traversa ton vêtement, apaisante et familière.

«Écoute-moi bien, princesse. Ça suffit, maintenant. On a déjà essayé toutes les options. On sait comment ça finit. Et tu sais quoi ? Je suis fatigué de vous voir vous tuer à petit feu pour moi.» déclara-t-il d'un ton plus doux, mais ferme.

Tu sentis une douleur sourde t'envahir. C'était Dean. Dean qui abandonnait, Dean qui se résignait. Et ça, c'était inacceptable. Un bruit de pas se fit entendre derrière vous. Sam apparut à son tour, son visage fermé, son regard oscillant entre toi et son frère. Il était d'accord avec toi, tu le savais. Il n'allait pas baisser les bras. Il ne pouvait pas.

SUPERNATURAL - One ShotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant