Un chapitre pour la fin de semaine... Je ne suis pas très régulière, et j'en suis désolée. Ma santé continue de me jouer des tours, mais je suis déterminée à reprendre l'écriture \o/
Je ne reviendrais probablement jamais au rythme d'avant, c'est beaucoup trop de travail et de stress, ce qui ne m'empêchera pas de poster (plus ou moins régulièrement) avec des délais raisonnables, je pense.
Portez-vous bien,
Lili
L'heure de reprendre les cours arriva trop vite et Harry fit demi-tour avec un soupir résigné. Il était certain qu'il pourrait rester flâner dans le parc sans recevoir le moindre reproche — hormis probablement un commentaire mi-acerbe, mi-inquiet de McGonagall — mais il attirerait l'attention sur lui et ce n'était définitivement pas ce qu'il voulait. Il avait reçu assez d'attention pour toute une vie, et il n'avait pas envie de devoir se rendre à l'infirmerie sous la pression d'Hermione pour expliquer à madame Pomfresh qu'il allait parfaitement bien et qu'il avait juste eu envie de solitude. L'infirmière imaginerait probablement qu'il était à la veille d'une dépression majeure... Il ne voulait plus jamais être regardé comme s'il était une bombe sur le point s'exploser.
Harry se dirigea vers la classe de sortilèges, se préparant déjà au sourire enthousiaste de Flitwick. Le minuscule professeur avait été blessé durant la bataille de Poudlard et boitait désormais. Cependant, il n'avait pas perdu son énergie ni son sourire, et il ne cachait pas qu'il voyait Harry comme un égal.
Pourtant, le jeune homme se sentait coupable, comme s'il aurait dû faire en sorte d'empêcher la blessure de son professeur. S'il avait été plus rapide ou plus efficace... Chaque blessé et chaque mort pesait lourdement sur ses épaules.
Lorsqu'il arriva devant la salle, Hermione et Ron étaient déjà présents, un peu à l'écart des autres Gryffondor, tête contre tête, chuchotant. Ginny était à l'écart, à quelques pas, les bras croisés, avec une moue boudeuse.
Il y avait quelques Serpentard à l'écart du groupe d'élèves, mais Harry savait que le reste de leur groupe arriverait au dernier moment, pour ne pas avoir à attendre en compagnie d'autres élèves, craignant d'être insultés.
Il rejoignit Ginny et s'appuya contre le mur près d'elle.
— Tu as l'air fâchée ?
Elle lui lança un coup d'œil agacé, puis soupira.
– Probablement. Entre mon frère qui pense que je suis folle de toi et que je suis donc incapable de réfléchir rationnellement et entre certaines personnes qui imaginent que tu auras le cœur brisé si je fréquente quelqu'un d'autre...
Harry cligna des yeux surpris.
— Tu veux dire que tu es seule parce que les autres pensent que nous deux...
Ginny émit un reniflement bref.
— Ouais. Quand je dis que nous sommes amis, tout le monde semble comprendre qu'on se languit l'un de l'autre, mais qu'un genre de terrible malédiction nous empêche de nous réunir.
Harry s'étouffa à demi et rougit en toussant, les yeux écarquillés.
— Quoi ? C'est quoi cette histoire de malédiction ?
Ginny ricana, moqueuse.
— C'est la seule chose que tu retiens ? Ne t'en fais pas, c'est juste une façon de... résumer les choses. Il n'y a pas de vraie malédiction, juste des idiots qui pensent mieux savoir que nous.
Harry roula des yeux.
— Sans blague. Tu veux que j'aille voir le « quelqu'un d'autre » qui refuse de sortir avec toi ?
Ginny s'empourpra et baissa la tête.
— Pas vraiment. Je suppose que le jour où quelqu'un sera véritablement et sincèrement intéressé, il ne se souciera pas des rumeurs...
Harry hocha gravement la tête et la bouscula légèrement d'un coup d'épaule amical.
— Bien dit. Tu mérites quelqu'un qui soit prêt à tout pour toi.
Harry fut distrait par l'arrivée des Serpentard et il nota que Malefoy était une fois de plus en retrait, comme s'il cherchait à devenir invisible. Il essaya d'attirer son attention, mais le Serpentard était têtu et il gardait la tête obstinément baissée, les poings serrés.
Lorsque la porte de la salle de classe s'ouvrit, il y eut une bousculade, et Harry vit Cormac McLadden en profiter pour pousser brutalement Malefoy.
Sans réfléchir, le jeune homme fit un pas sur le côté et rattrapa le Serpentard, l'empêchant de tomber. Malefoy lui lança un regard furieux et il se dégagea sèchement, le repoussant immédiatement sans cacher son agacement.
Harry ne fit pas la moindre remarque, laissant Malefoy passer devant lui pour s'assurer qu'il n'y aurait pas d'autres « incidents », et il ignora McLadden avec application. Leur camarade était toujours aussi détestable et il n'avait pas vraiment envie de polémiquer avec lui.
Le cours lui parut interminable et il écouta d'une oreille distraite tout en griffonnant des petits dessins sur son parchemin. Il ignora soigneusement les regards noirs de Hermione, sachant qu'elle lui ferait un sermon interminable en lui remettant ses notes de cours dans la soirée...
Son regard s'évadait régulièrement vers Malefoy, qui prenait furieusement des notes sans jamais lever le regard de son parchemin, et il se demandait combien d'élèves de Poudlard s'en prenaient à lui et ce qu'il pourrait faire pour y remédier.
Il n'avait toujours pas trouvé de solution à la fin du cours et Malefoy fut l'un des premiers à sortir, s'esquivant aussi vite qu'il le pouvait à l'instant où la porte s'ouvrit.
C'était le dernier cours en commun avec les Serpentard de la journée et Harry s'obligea à se concentrer sur le reste de la journée, même s'il n'en avait pas la moindre envie.
Harry trouva le repas terriblement long et il mangea à peine, triturant la nourriture, les sourcils froncés, perdu une fois de plus dans ses pensées. Malefoy n'était pas venu manger et Harry bouillait d'impatience de rejoindre son dortoir pour vérifier s'il allait bien.
Une fois de retour dans la salle commune des Gryffondor, le jeune homme prétexta être fatigué et il salua ses amis d'un sourire crispé, conscient qu'ils se doutaient tous qu'il mentait pour pouvoir s'isoler. Personne ne fit cependant le moindre commentaire et il rejoignit son lit d'un pas pressé.
Une fois seul, les rideaux tirés, Harry se frotta les yeux avec un soupir tremblant, puis il sortit la carte du Maraudeur.
Quelques secondes plus tard, il l'examinait attentivement, cherchant Malefoy. Il le repéra finalement dans les cachots, dans sa salle commune. Il se détendit, fixant son nom longuement, tout en se demandant pour quelle raison il avait besoin de le savoir en sécurité.
S'il devait être honnête, Harry devrait avouer qu'il était conscient de son obsession pour le Serpentard depuis un moment déjà. Il y avait toujours eu un mélange de haine et d'attirance, comme s'il regrettait parfois sa décision en première année de ne pas devenir son ami.
La haine avait disparu, depuis le jour où il l'avait presque tué. Le voir baignant dans son sang avait été un électrochoc et Harry s'était rendu compte qu'il avait besoin de la présence de Malefoy dans sa vie. Ça semblait stupide, puisqu'ils n'avaient fait que se battre pendant toute leur scolarité. Pourtant, le Serpentard était une constante de sa vie que Harry n'était pas prêt à voir disparaître.
Il l'avait écarté de ses pensées lorsqu'ils avaient fui Poudlard, mais Malefoy avait été présent le jour où ils avaient été capturés par des rafleurs. Présent et terrorisé, il l'avait aidé malgré leurs différends.
Harry n'avait jamais pu oublier son expression lorsque leurs yeux s'étaient croisés et ensuite... Malefoy s'était immiscé dans ses pensées quotidiennes. Il avait passé ceci sous silence, mais il ne pourrait pas cacher éternellement son intérêt à ses amis.
Il s'endormit avec la carte du Maraudeur près de lui, alors qu'il cherchait désespérément une façon d'aider le Serpentard qui repoussait toutes les mains tendues.
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Loop
FanfictionDe retour à Poudlard, rien ne semble avoir changé aux yeux de Harry. Excepté qu'il n'est plus en danger et qu'aucune aventure ne viendra bouleverser sa dernière année. En théorie...
