CHAPITRE 2 | Rowan

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Bonne lecture les amis !
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—    Quand je repense au regard qu'elle t'a jeté, je peux pas m'empêcher de rire ! se moque Isaac.

Je claque ma langue contre mon palais avant de lui donner un coup de pied dans le tibia. Il grimace mais son sourire ne disparaît pas pour autant.

—    Va t'occuper de la prochaine commande au lieu de me faire chier, lui dis-je en indiquant un client de la tête.

Il ricane mais ne se fait pas prier.

Depuis mon interaction de cette après-midi avec Zolani, la jeune fille au devoir de mathématiques, il ne cesse de me charrier. Après un pari perdu contre mon meilleur ami, j'ai dû essayer d'engager la conversation avec cette fille qui occupe mes pensées depuis un an. Ma tentative désespérée lui a apparemment refait la journée. Moi, à l'inverse, elle m'a refroidi. La nervosité m'a rendu incapable de dire quoi que ce soit face à elle et je me suis ridiculisé. J'étais si absorbé par sa peau noire brillant sous les rayons du soleil et ses yeux marrons que je ne savais plus comment je m'appelais. Malgré son sourire poli, je voyais bien dans son expression du visage qu'elle ne souhaitait qu'une chose : que je m'en aille. Rien que d'y repenser, je peux sentir mes joues chauffer d'embarras.

En cette nouvelle année scolaire, Zolani est dans ma classe et, moi qui pensais ne plus avoir la chance de la croiser dans les couloirs, elle a redoublé sa senior year suite à un incident qui a eu lieu au cours de l'année passée. Je n'ai pas eu énormément de détails sur celui-ci mais je sais que ça l'a tellement affectée qu'elle n'a plus eu la force de travailler et de venir en cours. D'un côté, je suis plutôt content qu'elle soit encore au lycée et d'avoir la possibilité de lui parler mais d'un autre, j'aurai aimé qu'elle ne souffre pas autant.

A chaque fois que mes yeux se posent sur elle, ses épaules sont voûtées et elle semble enveloppée dans un chagrin si profond qu'il me saisit la gorge. Je veux lui parler, je veux comprendre ce qui la rend si triste mais surtout je veux qu'elle aille mieux. L'affection que je lui porte me pousse à ne vouloir que son bonheur. Je veux que ses pupilles brillent d'une lueur autre que celle de la peine qui la caractérise ces derniers temps. Seulement, Zolani semble protéger son cœur avec une armure qu'aucune arme ne pourrait transpercer. Enfin, ce n'est pas ça qui va m'arrêter.

Bien que l'on soit dans la même classe, je suis assez déçu qu'elle ne m'ait pas reconnu. Ça aurait pu faciliter ce premier contact direct mais visiblement elle ne fait pas attention à ceux qui l'entourent au lycée et je ne peux pas lui en vouloir. Je pourrai toujours essayer de lui adresser de nouveau la parole demain.

Je soupire.

—    Tu t'ennuies tant que ça ? me demande une voix grave.

Mes épaules tressaillent et je me retourne à temps pour voir le père d'Isaac sortir de la réserve, habillé de son tablier vert. Autour de ses yeux bleus, des rides se forment alors qu'il me sourit.

—    Bonjour monsieur Edwards, le salué-je.

Il secoue la tête avant de poser sa main sur le haut de mon crâne dans un geste affectif. J'ai toujours apprécié le père de mon meilleur ami. Il est ce que j'aurai espéré que mon propre paternel soit : attentionné, doux et compréhensif. Je ne sais pas si Isaac se rend compte de la chance qu'il a d'avoir un père aussi génial.

—    Combien de fois il faudra que je te dise de m'appeler Liam ?

Je ris pour seule réponse. C'est compliqué pour moi d'appeler monsieur Edwards par son prénom, ce n'est pas encore un automatisme. J'ai toujours appris à nommer les adultes par leur nom de famille, quel que soit leur statut, alors je ne me débarrasserai pas de cette habitude de sitôt.

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