Chapitre 45

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Giulia,
août 2022

Je me regarde dans le miroir sous tous les angles et réajuste ma longue robe marron. J'ai bien bronzé cette après-midi à la plage, je suis trop contente.

- Bébé, t'es prête ?

Je relève la tête et tombe sur Mathieu qui entre dans la salle de bain. Dès qu'il voit ma robe, un sourire prend place sur son visage.

Il s'approche et me fais tourner sur moi-même avant de m'embrasser.

- T'es très belle, il chuchote.

Je souris avant de le détailler moi aussi. Il a un t-shirt blanc qui fait ressortir son bronzage. Trop beau.

Depuis qu'on a annoncé notre couple à Pierrot, ça nous a rapproché. Pourtant il n'y a pas de grandes démonstrations, pas de gestes inutiles. Lui, il n'aime pas s'afficher, et moi non plus. Pourtant, je sais qu'il est content que ça se sache, d'une certaine façon. 

On va tous manger dans une paillote au bord de l'eau. Quand on arrive, François, le responsable, me repère direct et s'approche avec un grand sourire. 

- Toujours aussi ravissante toi, hein.

Je souris, un peu gênée. Il est très gentil mais très charmeur. Il est marié pourtant mais je crois que c'est plus fort que lui.

- Comment tu vas ? je demande.

- Quand y'a des belles filles comme ça dans mon restaurant.. ça ne peut qu'aller bien !

Je lève les yeux au ciel et rejoins les garçons autour de la table. Mathieu est soûlé, je le connais par cœur, il regarde le restaurateur de travers.

Pendant le repas, il est plus démonstratif que d'habitude. Sa main se pose sur ma cuisse, puis sur ma nuque, puis autour de mon épaule.  Je capte vite qu'il est en train de marquer son territoire. 

Lorsqu'on rentre chez moi, on se douche et pendant que j'applique ma crème, le blond va fumer sur le balcon. Quand je finis, je le vois assit sur le fauteuil, l'air pensif, sa clope coincée entre ses doigts. 

Je le rejoins et m'installe sur ses genoux. Je passe mes bras autour de son cou, enfouissant mon visage dans son épaule. Il ne réagit pas tout de suite. Il fume encore un peu, puis pose sa main sur ma hanche. 

- J'suis pas serein de rentrer à Paris, il lâche après un moment. 

Je fronce les sourcils. 

- Pourquoi ? 

- J'vois comment on te regarde ici, comment on t'parle... ça m'fout le seum.

Je me retiens de sourire. Il exagère tellement. 

- En plus j'me dis que là, j'suis là, j'peux voir, mais quand j'serai plus là pour vérifier... 

Je m'écarte un peu pour le regarder. 

- Vérifier quoi ? 

Il tire sur sa clope sans répondre tout de suite. 

- Bah vérifier.. t'as capté. Que les mecs restent à leur place.

Je souffle, amusée.

- Tu sais très bien que j'm'en fiche.

- Mais c'est pas toi qui m'inquiète. Toi, tu captes même pas qu'ils te draguent.

Je soupire, sans trop savoir quoi répondre. Lui, il se contente de caresser ma cuisse sous ma nuisette.

- Quand j's'rai à Paris... Si un mec te tourne autour, tu m'le diras ? 

- Si tu veux. Mais ça servirait à rien, à part t'énerver

Il écrase sa clope dans le cendrier et me regarde droit dans les yeux. 

- Donc si une meuf vient me draguer, tu veux pas que j'te le dise ? 

Aïe, pas cool.

- C'est différent. 

Il ricane, secoue la tête. 

- Voilà, c'est ça ton problème.

Je plisse les yeux. 

- Déjà, pourquoi tu laisserais une fille t'approcher ? C'est interdit. 

Il éclate de rire. 

- J'sais pas, imagine elle m'saute dessus ? 

- Bah, tu la pousses. 

- Et si elle s'accroche à moi ? 

- T'appelles la police. 

Il sourit. 

- Ils m'aiment pas trop, hein... Ils vont pas m'sauver. 

Je croise les bras. 

- Tu m'appelles, et j'prends l'avion alors.

Il me fixe, amusé, avant de reprendre : 

- Giulia, sérieux. Quand j'repars à Paris, j'préfère que tu m'dises si un mec te tourne autour. Même si ça m'fait péter un câble, j'veux pas de non-dits. J'te dirai tout aussi. 

Je le regarde. 

- T'as pas peur que ça fasse pleins de disputes ? 

- Nan, c'est les mytho qui font des disputes. On en a fait les frais.

Je hoche la tête. Il n'a pas tort. 

- Il faut qu'on se fasse confiance, Mathieu. Moi aussi j'ai des doutes, c'est juste que je le montre moins que toi.

- Hm..

Il acquiesce et continue de caresser ma
peau avec son pouce.

- J'ai pas envie d'y penser mais tu vas trop me manquer, il ajoute.

- Toi aussi.. trop.

Je caresse distraitement ses cheveux, profitant du silence qui s'installe entre nous.  Dans un élan de tendresse, je dépose un baiser dans le creux de son cou. 

Je ressens son corps se tendre immédiatement sous moi. Un frisson le parcours et il se secoue une demi-seconde. Pour une fois, je n'avais pas d'arrières pensées.

Avant que j'aie le temps de réaliser, il passe ses mains sous mes cuisses et me soulève d'un coup.

- Mais qu'est-ce que tu fais ? 

Il ne répond pas et m'embarque à l'intérieur de la chambre.

- On était bien sur la terrasse... 

Il me dépose sur le lit en douceur, puis se penche au-dessus de moi, un sourire en coin. 

- J'ai un meilleur programme. 

J'hausse les sourcils.

- Tu crois qu'tu peux me lâcher un bisou dans l'cou comme ça sans conséquences ?

Je ris légèrement, secouant la tête. 

- J'y ai même pas pensé...  C'était juste un geste de tendresse.

Il glisse une main sur ma cuisse, lentement.

- Tu veux de la tendresse, mon amour ?

J'hoche vivement la tête. Même si c'est pour me taquiner, c'est la première fois qu'il m'appelle comme ça et ça me fait sourire.

Il se penche pour m'embrasser et je souris quand il décale ses baisers vers mon cou. Je me moque de lui mais finalement je suis tout aussi faible.

Giulia Où les histoires vivent. Découvrez maintenant