Giulia,
octobre 2021La mer défile sous mes yeux et je tourne la tête vers Mathieu qui conduit ma voiture. Je ne sais pas où il m'emmène, et j'ai trop hâte de voir.
- Fais moi confiance, ça va t'plaire il dit en caressant ma cuisse.
Au bout d'une heure et demie de route, un grand portail en fer forgé se dévoile et j'écarquille les yeux en lisant la plaque « Le Domaine de Murtoli ».
- Arrêtes ?
Il sourit et continue de rouler. Moi, je reste bouche-bée en voyant les grandes bâtisses en pierres juste devant moi. C'est magnifique.
- On dort là ?
- Ouais.
Mathieu gare la voiture et dès qu'il coupe le contact, je me penche vers lui pour l'embrasser.
- J'ai toujours voulu venir ici...
Il sourit, et m'embrasse une nouvelle fois avant de sortir de la voiture. On marche jusqu'à l'accueil et on nous accompagne jusqu'à notre petite villa privative.
C'est sublime : un mélange d'authenticité et de modernité. C'est le cadre idyllique. En plus, il fait encore super beau pour un jour d'automne.
Je m'affale sur le lit et attrape la petite brochure qui recense toutes les activités disponibles tandis que Mathieu s'assoit à côté de moi,
- On peut faire du golf ? je demande en tournant la tête.
- J'sais même pas comment on joue.
- Moi non plus.. on découvre ensemble, comme ça.
- Vas-y.
Il hausse les épaules et on décide d'aller se balader dans l'immense terrain, jusqu'à arriver au terrain de golf.
Sur le green, un moniteur nous rejoint pour nous montrer la posture. Lorsqu'il se place derrière moi, un peu trop près, Mathieu intervient.
- C'est bon, j'ai compris moi, j'vais lui montrer, il lance.
Je me retiens de rire, et le moniteur nous laisse nous débrouiller en autonomie.
- T'es jaloux ou t'as peur que j'sois meilleure que toi ?
- Les deux...
Je souris et éclate de rire quand Mathieu tente de lancer sa première balle. Il se loupe deux fois, puis l'envoie beaucoup trop loin du trou.
- Vas-y rigole, c'est dur sa mère. C'est à ton tour.
Je tente de m'appliquer et me concentre pour l'envoyer du premier coup. Elle est assez loin du trou, mais c'est toujours mieux que la performance du parisien.
- Prends exemple, Polak.
Il persévère et continue de jouer jusqu'à ce qu'enfin une balle tombe dans le trou. Il m'attrape par les cuisses et me soulève. On dirait qu'il a gagné un championnat. Il envoie même un snap aux garçons pour leur montrer sa performance.
On passe l'après-midi au soleil, à rigoler, à jouer, à se promener au bord de la plage, à chercher des yeux de Sainte-Lucie. On se retrouve vraiment.
Le soir, on va au restaurant du Domaine. L'ambiance est romantique, sans en faire trop. Ici aussi, on a pas besoin de se cacher. On peut profiter à fond.
Après manger, on décide d'aller se balader au bord de mer. C'était notre petit rituel cet été, ça rappelle de bons souvenirs.
- Ça me fait penser à cet été.
- Hm.. c'était trop bien.
J'acquiesce et un frisson me parcourt. Mathieu pose sa veste sur mes épaules et je lui sourie. Avec son apparence si froide, j'aurai jamais pensé qu'il soit aussi attentionné.
- On reviendra ici cet été, ça doit être encore mieux quand il fait chaud.
J'hoche la tête, ça me fait plaisir qu'il se projette. J'espère qu'on tiendra le coup, et qu'on sera ici l'été prochain.
- T'as froid ? il finit par demander. Tu veux qu'on rentre ?
J'hoche la tête et on retourne dans notre grande chambre. On part se doucher chacun notre tour dans l'immense douche. Il y a aussi une grande baignoire, et j'avoue que ce serait dommage de pas en profiter à deux.
Mathieu se brosse les dents et part se coucher tandis que je fais ma petite skincare. Sérum, contour des yeux, crème de nuits et pour finir, ma petite brume parfumée. Il l'adore.
Je le rejoins dans le lit et je sens son regard dès que je sors de la salle de bain. J'ai une nuisette et je sens bien une tension s'installer entre nous.
Je m'allonge sur le lit et le regarde en haussant les sourcils. Il me dévore du regard.
- Quoi ? je demande.
- Rien.
- Pourquoi tu me regardes comme ça ?
Il hausse les épaules. Moi aussi j'en profite pour mater son torse-nu.
- J'vais pas te manger, hein
- Dommage...
Un rictus se dessine sur ses lèvres. Il ne s'attendait pas à cette réponse, c'est certain.
- Ah c'est comme ça..? il murmure.
Je passe ma main sur son épaule et l'enjambe pour être à califourchon sur son bassin. Ça fait trois mois qu'on se tourne autour, je pense que la montée de désir a assez duré.
Je me penche pour l'embrasser et me retiens de sourire quand je sens une bosse sous mes fesses. Mathieu me fait beaucoup d'effet, mais je crois que c'est réciproque.
Il baisse la bretelle de ma nuisette et s'attaque à ma poitrine tandis que je passe ma main dans ses cheveux. C'est presque animal, on a envie de se dévorer.
Il remonte ses baiser dans mon cou et passe ses mains sous ma robe. Il caresse mes cuisses, mes fesses, on dirait qu'il n'attendait que ça.
Je l'embrasse à nouveau et un crie m'échappe quand il passe un de ses bras autour de ma taille pour me retourner et m'allonger sur le dos.
Lentement, il soulève ma nuisette et dépose des bisous sur mon ventre jusqu'à descendre jusqu'à ma culotte. Il relève les yeux vers moi et je lui souris avant qu'il la baisse.
J'ai toujours été très pudique, assez gênée de partager les moments intimes, sans trop savoir pourquoi, mes copines ne sont pas du tout comme ça et j'ai jamais réussi à comprendre comment elles faisaient pour être à l'aise. Pourtant là, tout prend un sens. Je me sens bien, je me sens belle, et je ne me sens pas du tout vulnérable.
Je passe ma main dans ses cheveux et soupire quand je sens sa langue. J'ai trop envie de lui.
- T'as envie ?
J'hoche la tête et Mathieu remonte à ma hauteur pour m'embrasser.
Nos corps se cherchent, se trouvent, dans une intimité sincère, passionnée. Aucun mot, juste nous. Enfin.
***
🫣
