Chapitre 14

2.2K 98 12
                                    

Mathieu,
août 2021

Aujourd'hui, c'est notre dernier jour en Corse. J'ai le seum, j'ai pas envie de partir.

Nos valises sont prêtes, mais personne n'a envie de bouger. Adrien est affalé dans le lit, il traîne sur Instagram, Mehdi lui fume sa clope sur le balcon.

Moi, je suis k.o. Ce matin encore j'ai demandé à Giulia de me réveiller en même temps qu'elle. Je voulais profiter d'elle à fond avant d'partir, j'aurai tout l'temps de dormir à Paris. Mais c'était pas suffisant.

Je me pose sur la terrasse et m'allume ma clope. De là où j'suis, je la vois sur la terrasse de l'hôtel avec Pierrot. Elle rigole et il la prend dans ses bras. J'ai envie de la prendre dans les bras moi aussi, et j'ai vraiment le seum de partir. Ce matin, elle a rien dit, mais j'ai compris qu'elle était dégoûtée elle aussi. Je la connais assez maintenant pour savoir qu'elle le vit pas mieux que moi.

Je finis ma clope, et Pierrot nous rejoint. On mets nos valise dans le coffre de sa voiture et on vérifie une dernière fois qu'on a rien oublié.

- Elle est où Giulia ? On va lui dire au revoir, dit Adrien.

- Elle est en bas, allez-y.

On descend et lorsqu'elle nous voit, elle se lève de son transat. Mehdi écarte ses bras et elle vient s'y blottir. Les garçons l'aiment trop, et je sais qu'elle va leur manquer à eux aussi.

- Tu veux pas venir à Paname avec nous ? J'suis sûr ton p'tit corps rentre dans ma valise.

- Je t'adore, Mehdi, mais pas au point d'aller en soute.

Le brun hausse les épaules, déçu. Puis c'est au tour d'Adrien de lui dire au revoir. J'ai le cœur serré, j'ai pas envie que ce soit à mon tour.

Quand mon pote se détache de la brune, elle se tourne vers moi et me souris. Je passe mes bras autour de sa nuque et elle entoure mon dos. Je la serre fort contre moi. Je peux pas être trop démonstratif, les garçons sont juste à côté, pourtant je meurs d'envie de l'embrasser.

- Je t'attends à Paris, je chuchote à son oreille.

J'embrasse ses cheveux et me sépare d'elle. Dans son regard, je comprends qu'elle ressent la même chose que moi. C'est trop chelou, on se connaît depuis quelques jours à peine, pourtant c'est une dinguerie comment je me suis attaché rapidement.

Je lui fais un dernier clin d'œil avant de rejoindre Pierrot et monter dans sa voiture.

À l'aéroport, Pierrot se gare et sort avec nous. On sort les valises du coffre et on vérifie une dernière fois qu'on a rien laissé derrière nous.

— Vous revenez quand vous voulez, les gars. Vous savez que vous êtes ici chez vous, dit Pierrot en nous tapant dans le dos.

— Merci mon frère, répond Adrien.

Je le prends dans mes bras, Mehdi lui fait une accolade. Pierrot sourit, mais je vois bien qu'il est un peu dégoûté de nous voir partir.

Une fois dans l'avion, je sens mon téléphone vibrer.

De : Giulia

- t'as oublié tes lunettes de soleil

À : Giulia

- tu vas devoir me les rapporter à Paris...

De : Giulia

- je vais les garder, ça te donnera une excuse pour revenir me voir

Giulia Où les histoires vivent. Découvrez maintenant