Giulia

Chapitre 8

Giulia,
août 2021

J'ai très peu dormi cette nuit. J'ai passé quasiment toute la nuit sur la plage avec Mathieu, à parler de tout et de rien, jusqu'au lever du soleil.

C'est un inconnu, et pourtant j'ai l'impression de le connaître vraiment. Je me suis beaucoup confiée moi aussi, c'est la première fois que ça m'arrive. J'ai l'impression que tout est décuplé.

Quand je me lève enfin, il est déjà tard. Je reste de longues minutes dans mon lit, à repenser à nos discussions d'hier. Je me bats contre moi-même pour ne pas craquer avec Mathieu. J'aime beaucoup passer du temps avec lui, et j'ai bien senti que ça a failli déraper à plusieurs reprises hier soir, pourtant je sais très bien que ce serait une mauvaise idée. Son séjour touche bientôt à sa fin, ils repartent dans quatre jours.

Je passe l'après-midi chez Manon, à bronzer autour de sa piscine. Je lui parle de Mathieu, et bien évidemment elle me dit de foncer sans me poser de questions. On est très différentes toutes les deux. Pierrot me dit qu'il emmène les garçons au beach club ce soir, et me propose de ramener mes copines.

En fin d'après-midi, je rentre chez moi et m'affale sur mon lit après avoir prit ma douche. À travers ma fenêtre ouverte, j'entends les garçons jouer au foot dans le jardin de Pierrot.

De : Mathieu

- tu viens avec nous ce soir ?

À : Mathieu

- oui
- je vous rejoins après manger avec mes copines

De : Mathieu

- 😉

Le soir, je pars dîner avec Manon, Sophia et Elise. Ça fait du bien une soirée entre filles après toutes ces journées passées avec les garçons. Après manger, on se dirige vers le beach club pour rejoindre les garçons qui y sont déjà.

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Quand on arrive, il y a déjà pas mal de monde, dont beaucoup d'amis de Pierrot. Les garçons dansent et Mathieu ne cesse de me regarder. On commande un cocktail, puis un autre, et je me sens très vite euphorique.

Je danse avec les filles, et à chaque fois que je jette un coup d'œil vers le comptoir, je remarque Mathieu qui me regarde et ça me donne encore plus chaud.

Quand mon deuxième verre est vide, je décide de rejoindre les autres au comptoir. Mehdi me fait tourner sur moi-même et Mathieu me sourit, encore. Je pose mon verre sur le bar et le rappeur passe sa main dans ma nuque.

- Ça va ? il murmure.

J'hoche la tête. Les garçons discutent entre eux, ils semblent plongés dans leur conversation, et ne font pas du tout attention à nous. Moi, j'ai chaud. Je relève mes cheveux pour dégager mon cou.

Mathieu souffle légèrement sur ma nuque pour me rafraîchir. Ça me donne des frissons partout dans le corps.

- On fait un bain de minuit ? je chuchote à son oreille.

- Tout nus ? il chuchote.

- Non, je souris.

- Dommage.

Il hausse les épaules et attrape ma main avant de poser son verre et m'entraîner vers la plage. Je me fiche de si Pierrot nous voit, j'ai trop envie de passer du temps avec lui, et l'alcool m'aide à baisser mes barrières.

On s'éloigne de la soirée, et on se retrouve au bord de la mer, seuls les étoiles nous éclairent. Mathieu se retrouve en caleçon et part dans l'eau, sans réfléchir.

- Elle est froide ? je demande.

- Nan.. trop bonne. Viens

Je me retrouve en sous vêtements et avance doucement dans l'eau. Je le rejoins, hésitante, jusqu'à ce qu'il m'attrape par la taille. Ses mains glissent doucement sur ma peau, et je m'accroche à son cou. Heureusement que je suis bourrée, j'aurai jamais osé autrement.

Il attrape ma cuisse et je les enroule autour de sa taille. Il me regarde longuement, et je souris en le détaillant moi aussi.

- Arrête ça, je murmure.

- Quoi ? J'ai rien fait.

- Si, tu sais très bien ce que tu fais.

Il me regarde encore, mais ne dit rien.

- Je suis pas comme ça, Mathieu je le préviens.

- Pas comment ?

- C'est pas mon genre de fréquenter un garçon juste comme ça.

- C'est pas mon genre non plus.

- Je rigole pas, j'ajoute.

- Moi non plus, Giulia. Je rigole pas.

Ses mots me désarment, mais je reste lucide.

- Mathieu, tu pars à la fin de la semaine. On va se voir quatre jours et après quoi ? Tu vas rentrer à Paris, tu vas reprendre ta vie, moi je vais rester ici.. ça mène à rien.

- Oui, je vais rentrer à Paris mais tu pourras venir me voir quand tu veux. Et puis avec mon travail j'peux venir souvent ici.

Je lutte intérieurement. Il m'attire, et j'ai envie de croire à ses paroles, mais j'ai peur.

- T'sais que je risque gros pour c'que je suis en train de faire là, il ajoute. Pierrot nous a menacé de mort si on t'approchait.

Je souris. Je reconnais bien mon cousin là.

- T'es déjà prêt à mourir pour moi ?

- Ouais.

Je souris et passe ma main dans ses cheveux. C'est assez rare de le voir sans sa casquette, alors j'en profite.

Il se penche doucement. Nos visages se rapprochent et nos souffles se mélangent. Finalement, nos lèvres se touchent. On échange alors un baiser doux, mais intense, puis deux, puis trois.

Je ne sais pas si c'est bien mais en tout cas je ne regrette pas du tout.

***
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