Bonne lecture les amis !
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Le miroir me renvoie mon reflet et un sourire discret se dessine sur mes lèvres. Comme tous les samedis depuis que nous sortons ensemble, je m'apprête alors que Tobias est censé venir me chercher dans quelques minutes pour notre rendez-vous hebdomadaire. Je ne suis pas nerveuse. Pourquoi le serais-je ? C'est Tobias, après tout. Rien qu'à l'idée de le voir, une chaleur tranquille s'installe dans ma poitrine.
Je tire sur le bas de mon hoodie, un vêtement large que j'ai choisi autant pour le confort que pour son style. Le gris pâle contraste avec la vivacité de mon jean baggy noir. Mes baskets blanches sont impeccables, nettoyées juste avant. Ce n'est pas qu'il s'attarde sur ce genre de détails mais je veux être bien, pour lui, pour moi. Je ne sais pas où il compte m'emmener aujourd'hui alors j'ai préféré des vêtements passe-partout.
Je jette un coup d'œil rapide à ma montre. Il m'a dit qu'il passerait me chercher à dix-neuf heures. Il est dix-huit heures quarante-cinq. Parfait. J'aime prendre mon temps pour me préparer. Une fois mes tresses rassemblées en une demi-queue, je pivote pour attraper mon sac à dos posé sur le lit. Dedans, une bouteille d'eau, quelques snacks et mon carnet de croquis, celui qu'il m'a offert lors de mon dernier anniversaire. Tobias aime me taquiner sur ça. « Même dans une apocalypse zombie, tu dessinerais », m'a-t-il dit une fois en riant. Peut-être qu'il n'a pas tort.
Je descends les escaliers pour me rendre dans le salon, ma mère jetant un regard dans ma direction depuis la cuisine.
— Tobias vient bientôt te chercher ? me demande-t-elle.
— Oui, maman !
Elle hoche la tête, sans insister. Elle l'aime bien, Tobias. Peut-être parce qu'il est poli, respectueux, qu'il prend toujours le temps de lui dire bonjour, même si on est pressés. Peut-être aussi parce qu'il la fait rire, parfois. De toute façon, je ne vois pas comment il serait possible de ne pas l'apprécier – et je ne dis pas ça uniquement parce que Tobias est mon petit ami.
Je m'installe sur le canapé pour l'attendre mais, au moment où je m'y pose, mon téléphone vibre dans la poche arrière de mon jean. Un frisson d'excitation parcourt mes doigts alors que je décroche sans hésiter, d'une voix enjouée.
— Salut Tobias, tu arrives ?
Un silence inhabituel m'accueille d'abord, suivi d'un bruit étouffé que je n'arrive pas tout de suite à identifier. Ce n'est pas lui qui a appelé sinon il m'aurait répondu avec le même enthousiasme. Par déduction, je devine qu'il s'agit de sa mère et, tout de suite, une boule commence à se former dans ma gorge.
— Madame Carter ? essayé-je.
Ses sanglots se font ensuite entendre et un poids terrible s'abat sur ma poitrine. Une sueur froide glisse le long de ma nuque, comme un avertissement que je ne veux pas entendre. Mes doigts se crispent autour de mon téléphone, mes jointures blanchissant sous la pression.
— Qu'est-ce qui se passe ? Où est Tobias ? demandé-je précipitamment, ma voix montant d'un cran, presque un cri.
Mon cœur s'accélère et ses battements résonnent dans mes tempes comme un tambour de guerre. La sensation est familière, comme celle d'être au bord d'un précipice, prête à basculer dans le vide sans fin. Quelque chose ne va pas, je le sens bien.
Le silence qui suit est pire que tout. Il n'y a que les hoquets de madame Carter, hésitants, comme si les mots qu'elle devait dire refusaient de franchir la barrière de ses lèvres.

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FILLING THE CANVAS
RomanceSavez-vous ce que l'on ressent lorsque l'on perd une partie de nous ? Cette sensation de ne plus pouvoir respirer, d'avoir un trou béant au fond de la poitrine ? Zolani Baker, elle, en a fait l'expérience lorsque la vie de son petit ami lui a été ar...