Chapitre 12

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— Tu n'as pas le droit de me tuer, on n'est pas en pleine épreuve.

— Nova, pas besoin de te mentir à toi-même. Je peux très bien achever ta vie ici sans aucune répercussion, à ton contraire bien sûr.

La colère fuse dans toute mon anatomie. Je sais qu'il a raison, je ne suis pas naïve. Être une humaine est ma plus grande faiblesse dans cette académie. Et détenir cette information est l'un de ses meilleurs atouts s'il veut tirer parti de ma personne.

Le code de l'établissement interdit seulement de tuer les créatures surnaturelles dans l'enceinte de ces murs, sans qu'une épreuve ait été donnée dans les temps impartis.

Cependant, tuer une humaine telle que moi ne l'avantagerait que plus.

— Qu'est-ce que tu veux ? Farah arrive bientôt alors fais vite.

— Ne t'en fais pas pour le temps, il nous restera toute la soirée si je le veux.

Sa main est toujours posée sur mon poignet, qui lui maintient ma lame sous ma gorge. Des fois, je n'arrive vraiment pas à comprendre la tournure de mon existence ; comment j'ai pu m'engager si profondément avec lui ?

— Mais tu me dois un service. Tant que je ne l'aurai pas utilisé, tu ne peux pas me tuer, n'est-ce pas ?

Je détaille l'expression de son visage, il n'est pas très surpris de mon aveu ni de ses enjeux, mais dans tous les cas, je sais qu'il n'est pas là pour me tuer.

Je me remercie une seconde fois d'avoir si longuement étudié les archives. Les êtres surnaturels sont des menteurs, c'est un fait, mais lorsqu'un service doit être dû, il sera dû.

Je ne sais pas comment leur organisme fonctionne ni comment ça se fait, mais c'est indéniable.

— Je ne vais pas passer par quatre chemins, dans ce cas. Ce samedi, on s'éclipsera hors de l'académie. J'ai des affaires à régler et, pour une fois, ta présence me sera utile.

Je digère avec difficulté l'information qu'il vient de me transmettre. Je sais que je ne peux pas refuser, en raison de ma situation actuelle, mais accepter, c'est me lancer en plein milieu d'une mission suicide.

Les élèves n'ont en aucun cas le droit de quitter les murs, que ce soit pour aller dans le monde des humains ou rester ici-bas. Et je ne sais même pas où il veut m'emmener.

— Où ? Et je te rappelle qu'on est en plein milieu d'un océan.

— Ça n'a pas d'importance. Accepte seulement.

— Et qu'est-ce que j'y gagne, au juste ? Un deuxième service ?

— Je t'aiderai à manier ton revolver, ainsi qu'à t'en procurer d'autres si tu le souhaites. Tu dois sûrement le savoir, mais pour une fois dans ta misérable existence, tu n'excelles pas dans un domaine, tant que ça en devient ridicule.

Je ne souligne pas son ton haineux ni la formulation de ses phrases, qui démontrent un peu trop son avis sur moi. Cette relation de haine qui nous entoure n'est pas nouvelle, et elle n'est sûrement pas prête à disparaître.

Cependant, sa proposition est alléchante, mais je ne peux accepter aussi facilement, surtout sans contrepartie. Même si des notices sur la manière dont on utilise une telle arme existent dans les archives, je ne peux pas emprunter ces livres aussi facilement. Ils ne sont disponibles que sur demande, et les prendre ne me ferait pas passer inaperçue.

— Je n'irai pas tant que tu ne m'auras pas expliqué en détail en quoi consiste notre sortie de samedi. Je ne suis pas dupe, je ne compte pas sauter à la moindre occasion qui pourrait me tuer.

RosehillOù les histoires vivent. Découvrez maintenant