THE ICE KINGS

14# CASSY - MAYDAY ! MAYDAY !

Installée devant l'ordinateur, je fais défiler chaque page du magazine. Tout est prêt, sauf l'article sur le capitaine de l'équipe de hockey, que je dois finir ce soir. Ce matin, Jude m'a envoyé un message pour me dire qu'il passerait juste après son entraînement et qu'il apporterait de quoi manger. Il m'a fallu quatre heures pour répondre, encore choquée par son baiser sur ma joue.

Pète un coup, Josette, c'est qu'une joue.

Cette semaine a été radicalement différente de toutes celles que j'ai passées à UCONN. Pour la première fois, je n'ai pas erré dans les couloirs comme une ombre. La plupart des membres de l'équipe de hockey m'ont saluée, et plusieurs m'ont demandé quand ils pourraient voir la photo.

Ce changement est si soudain que j'ai du mal à y croire. En revanche, Joyce et Tyler sont aux anges. Ils ont même remplacé ma résolution de l'année par « une année de hockeyeur et de sexe ». Inutile de préciser que ma petite voix intérieure est d'accord. Si je n'ai pas fait un malaise en les entendant, c'était limite.

Quand on frappe à la porte, je lève les yeux de mon écran. Jude est là, dans l'encadrement, le visage fatigué, mais souriant.

— Déjà ? m'écrié-je.

— Il est presque vingt-deux heures.

— Ah...

Un coup d'œil à l'écran me confirme l'heure tardive. J'ai passé la majeure partie de mon temps à rêvasser, et pourtant je n'ai rien vu passer.

— J'peux entrer ou tu préfères me laisser dans le couloir ?

— Je sais pas, tu te sens comment dans le couloir ?

— Vraiment ? demande-t-il, étonné.

— Je plaisante, entre.

Je capte un éclat de soulagement dans ses yeux et, satisfaite, je lui souris. Pourtant, une part de moi n'aurait pas été contre l'idée de le laisser là. Rester seule avec lui me met mal à l'aise.

À un moment, faudra penser à te retirer le tuteur que t'as profondément dans le...

D'un battement de cils, je chasse cette pensée avant qu'elle ne s'installe. Mon embarras est déjà suffisant, je me passerai bien des remarques de ma conscience.

Après tout, plus vite on en aura fini, plus vite il partira. Je me sens un peu coupable de penser ainsi, surtout que Jude a été irréprochable jusqu'à maintenant. Il s'assure toujours que je me sente à l'aise avec l'équipe. Sans compter qu'il est d'une gentillesse désarmante. Le problème, c'est qu'il me fait perdre mes moyens, et je déteste ça. La dernière chose que je veux, c'est perdre le contrôle, et cet homme a le don de me faire vaciller.

Les yeux fixés sur mon bureau, j'essaie de l'ignorer. Juste à côté de moi, il enlève sa veste et la pose sur le dossier de la chaise. Un geste anodin, mais qui emplit aussitôt l'air d'un parfum boisé et envoûtant. Son odeur s'infiltre en moi comme un doux poison, accélérant les battements de mon cœur.

— Ça te dérange si je mange un morceau avant de commencer ? J'pourrais dévorer un ours là.

Sans réfléchir, je tourne la tête vers lui. Ses cheveux décoiffés retombent sur son front, et je suis charmée devant son air fatigué. Son visage fin, structuré et viril, est un véritable régal pour les yeux.

— J'ai un bouton sur la tronche ? demande-t-il.

— Quoi ? Non... non, c'est juste que... tu as l'air épuisé. Mais oui, vas-y, mange.

Il sourit et lève les bras pour s'étirer, ses biceps se contractant sous mes yeux. Je déglutis, hypnotisée.

Cet homme m'envoie des images classées X.