13# CASSY - UN CHECK OU UN BAISER ?

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Le cœur battant, je franchis les quelques pas qui me séparent des douches. Une chaleur moite m'enveloppe aussitôt, tandis que mes yeux restent obstinément fixés sur le carrelage. Je me dirige vers un recoin et m'immobilise.

Pourquoi j'ai accepté de faire ça ?

— Respire, ça va bien se passer.

Surprise, je relève la tête. Jude me sourit avec cette douceur qui le caractérise. Il sait parfaitement user de son charme. J'étais si absorbée par le sol que je ne l'avais même pas remarqué. Bien qu'il se soit légèrement reculé, son souffle caresse encore ma peau. Une sensation tout aussi troublante que plaisante.

Faudrait réagir à un moment.

Rappelée à l'ordre par mon côté diabolique, je reprends mes esprits et me mets en action. Le muret devant moi, suffisamment haut pour me séparer des douches, est parfait pour poser l'appareil. Je l'installe et ajuste les réglages en fonction de la luminosité ambiante. Une fois l'image bien cadrée, je me redresse, avale ma salive et lance :

— Vous pouvez tout retirer.

— Prépare-toi à découvrir une ribambelle de culs blancs, plaisante Marlon.

Des rires éclatent et j'essaie de me détendre, mais ma petite voix intérieure ne tarde pas à se manifester :

Regarde leurs fesses, je veux les voir !

Je mordille ma lèvre inférieure, tentée malgré moi. Discrètement, sous prétexte de vérifier l'écran de mon appareil, mes yeux glissent le long de leurs dos. Marlon avait raison, leurs fesses sont effectivement blanches... et bien musclées.

On pourra mourir en paix une fois que tes mains auront touché l'un de ces culs divins !

Parfois, je me demande si la petite voix en moi n'appartient pas en réalité à Joyce, ma colocataire semble déteindre sur mon subconscient.

— Tu veux qu'on se positionne comment ?

La voix de Jude me ramène à la réalité. Nos regards se croisent et déstabilisée, je me fige la bouche entrouverte, incapable de dire quelque chose. Il tente de dissimuler un sourire moqueur, mais manque de bol, il ne m'échappe pas. J'essaie de ne pas laisser paraître mon malaise et poursuis :

— On va faire couler l'eau. Placez une main sur le mur, la tête baissée. Peut-être que vous pourriez fermer les yeux aussi, mais c'est qu'un détail.

Pendant qu'ils se mettent en place, je réajuste mon appareil pour capturer chaque corps en enfilade. Je teste plusieurs angles, mais aucun ne semble convenir. Déterminée à en finir au plus vite avec cette séance suffocante, je prends les choses en main.

— Bon ! Cachez vos... vos trucs, j'vais vous placer moi-même !

Eh bien ! Ça, c'est une surprise inattendue !

Intérieurement, je grogne. L'idée de me rapprocher d'eux alors qu'ils sont nus ne m'enchante guère. Mais si je traîne ici encore trente minutes, je vais m'évanouir. Je prends une grande inspiration avant de quitter ma zone de sécurité. En avançant derrière eux, mon regard s'attarde sur Lewis. Son tatouage qui recouvre son dos est aussi impressionnant que lui, et c'est bien une des raisons pour lesquelles je garde mes distances.

— Lewis, est-ce que tu peux te mettre tout au fond ?

Il tourne la tête, et le regard qu'il me lance me donne envie de disparaître. Sans un mot, il s'exécute, exposant son corps sans la moindre gêne.

Oh bordel de merde !

Mes yeux s'écarquillent, et je détourne précipitamment le regard vers le plafond. Son rictus provocateur ne m'échappe pas, mais je l'ignore.

THE ICE KINGSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant