Rosehill

Chapitre 7

259 200 secondes

72 heures.

Soit 3 jours entiers que je suis enfermée dans ma nouvelle prison, à me torturer l'esprit pour trouver un moyen de sortir de ce nouveau problème, cette fois bien plus dangereux que les autres.

Farah m'a donné tout ce qu'elle pouvait, sans omettre un seul détail. Et la seule solution que nous avons trouvée pour que je réussisse à sortir, c'est d'attendre les prochaines vacances... soit dans trois mois ?!

Trois jours représentent déjà bien trop de temps pour moi, alors trois mois, n'en parlons même pas. Je le sais, tout comme Farah le sait : je ne survivrai jamais, qu'on sache ou non que je suis humaine.

Elle m'a expliqué pendant des heures comment fonctionne l'académie "Rosehill II".
Les cours commenceront d'ici le début de la semaine prochaine, soit dans 2 jours.

Ils occupent la majeure partie de l'emploi du temps pour les premières années, fort heureusement, car les épreuves pratiques sont bien plus mortelles. Les avoir une fois par semaine est déjà de trop.

Pendant que je me triture le cerveau entre ces quatre maudits murs, les élèves du vrai Rosehill ont déjà commencé les cours. Et moi, j'ai sûrement déjà été renvoyée pour absentéisme. Une boursière comme moi ne peut pas se permettre un seul jour de repos, alors trois mois ?!

Même si j'arrive à sortir d'ici, ma vie est fichue.

Une seule erreur. Une seule.

Et elle a suffi à bouleverser toute mon équation.

Mais si j'arrive au moins à sortir de cet endroit en un seul morceau, je devrais m'estimer heureuse.

Même avec toutes les informations à ma portée, je n'arrive toujours pas à comprendre ce que je fais ici.

— Qu'est-ce que je devrais faire, à ton avis ?

— Hmm, profiter de ta vie avant de mourir, je pense.

Elle prononce ces quelques mots dans un trop grand calme, comme si elle ne venait d'énoncer qu'une banalité.

— Je vais survivre.

— Je n'en doute pas une seule seconde.

— Tu n'es pas très encourageante.

— Je ne me fais pas de faux espoirs, ce n'est pas la même chose.

Je secoue la tête, désespérée par sa réaction. Je n'en attendais pourtant pas moins de sa part.

Je ne sais pas si c'est à cause des aveux qu'elle m'a faits il y a quelques jours, concernant sa précédente relation avec un humain, mais elle semble plus ou moins distante émotionnellement avec moi, comme si elle avait barricadé son cœur de murs.

Elle n'a pas ajouté plus de précisions sur cet humain. Je ne sais pas à quel point cela a dû lui faire mal, mais elle n'en dit rien.

De toute façon, je n'ai jamais eu de vraies relations fraternelles, alors cette distance qu'elle impose me facilite nettement la tâche. Je ne saurais pas trop comment m'y prendre. Et dans quelques mois, je ne la reverrai plus jamais, alors m'attacher serait inutile.

— Farah ?

— Hmm ? répond-elle, complètement désintéressée.

— Pourquoi tu m'aides ? Ça pourrait te mettre en danger.

— Si c'est pour moi que tu t'inquiètes, tu ne devrais pas. Mes parents ont bien trop de pouvoir pour qu'une quelconque punition me soit infligée.