Chapitre 2

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TW: Sang/Meurtre











Je ne sais pas combien de temps j'ai été inconsciente dans ce car, ni où je me trouve actuellement. Mais s'il y a bien une chose que j'arrive à comprendre, c'est que mon corps a dépassé les 80 % de force qu'il peut fournir. Désormais, il peine à solliciter mon système nerveux et musculaire, à en puiser.

Mais on peut me rattraper en une fraction de seconde et me tuer.

Alors je continue à courir sans m'arrêter une seule fois, même quand mes jambes commencent à flancher.

Cela fait à peine trente minutes que ce qu'ils appellent une épreuve — que je qualifierais plus comme un massacre inutile et sans précédent — a commencé.

On m'y a entraînée de force, en me jetant dans cette sorte d'arène de jeux, dont je n'arrive pas à apercevoir la fin à cause de la concentration d'arbres qui cache l'horizon.

J'ai essayé de m'éloigner le plus possible des autres élèves, mais c'est peine perdue.

Chaque bruit qui m'entoure me paraît comme un danger imminent, prêt à mettre fin à mes jours à tout moment.

Comment est-ce que j'ai pu arriver dans un tel endroit ?

Si je dois retourner dans les rues froides, voire glaciales de Manhattan, je le ferai sans détour, si c'est pour m'échapper de cet assassinat collectif.

En moins de 10 minutes, j'ai vu plus de cadavres encore chauds que je n'aurais pu l'imaginer de toute ma vie.

Je cherche un arbre assez gros pour me cacher. Une fois à l'abri, je reprends une énième fois mon souffle. Je l'arrête avec difficulté lorsque j'aperçois, à peine cinq mètres de moi, un élève que je reconnais facilement — il était monté dans le même car que le mien —, penché au-dessus d'une autre élève sûrement morte, à en juger par son état déplorable.

Pourtant, il continue à enfoncer son poignard dans son corps livide, comme s'il prenait du plaisir à le faire. Du sang gicle sur son tee-shirt noir.

Comment l'expression de son visage a-t-elle pu changer aussi radicalement ?

Je tente de reculer un peu plus, pour que mon corps ne soit pas à portée de vue de ce psychopathe, mais comme s'il avait flairé mon odeur, son regard croise instantanément le mien.

Putain. De. Merde.

La peur se mélange à l'adrénaline tandis que je recule d'un pas, le temps d'analyser l'environnement et d'identifier la meilleure issue.

J'aperçois alors, par la plus grande chance qui m'est arrivée jusqu'ici, une silhouette à quelques dizaines de mètres de nous.

Si je parviens à atteindre son champ de vision, cet homme pourrait potentiellement s'occuper de ce malade mental, me laissant ainsi le temps de déguerpir. Je n'ai jamais maîtrisé l'art du combat, et ce n'est pas aujourd'hui que je vais l'apprendre. Alors je me dois d'être plus rusée qu'ils ne peuvent l'être, même si mon plan a de fortes chances de ne pas marcher.

Je me précipite avec les dernières forces qu'il me reste, la respiration haletante, vers la silhouette que j'avais aperçue. Tout en essayant de faire le plus de bruit possible pour attirer son attention. Je jette un coup d'œil derrière moi et vois mon assaillant me suivre comme un fou, jouant plus avec moi qu'autre chose.

La vieille dame avait dit un seul meurtre, pas plusieurs. Alors pourquoi s'obstine-t-il tant à me pourchasser ?

La réponse est pourtant évidente.

Par pur plaisir.

S'il a continué à cribler le corps de l'étudiante même après qu'elle soit morte, je n'ai vraiment pas envie de savoir ce qu'il ferait de moi.

Alors je prends une direction latérale pour ne pas trop m'approcher de l'élève, au cas où il serait un deuxième danger, puis me cache brusquement derrière un arbre plus large que le dernier.

Je peine à entendre les bruits de pas de mon assaillant, et encore moins à distinguer la silhouette de celui que je vais utiliser comme appât.

J'attends une trentaine de secondes, immobile, avant de me tourner pour partir, car il pourrait me trouver bien trop facilement si je reste plus longtemps au même endroit. Je lâche un hoquet de surprise, avant de reculer par réflexe, lorsque j'aperçois son visage non loin de moi. J'heurte violemment l'arbre, tandis qu'il continue à s'approcher de moi.

— Tu pensais vraiment que...

Il n'arrive pas à finir sa phrase qu'une lame transperce son abdomen, lui faisant cracher du sang par la bouche.

Le couteau dans son ventre fait éclabousser quelques gouttes de sang sur mon sweat. Son assaillant retire la dague, faisant écrouler le corps en fin de vie sur moi. Je le repousse en quelques secondes, avant de me focaliser sur celui qui m'a sauvée d'un avenir incertain.

Ses mèches brunes retombent légèrement sur ses yeux gris qui me jaugent de haut en bas. Ses iris ne semblent pas exprimer de regret face au corps, dont le cœur arrive avec difficulté à battre.

Elles n'expriment néanmoins aucun plaisir à faire ces actes sanglants.

Peut-être qu'il n'est pas fou, lui aussi ?

Je le regarde nettoyer sa lame avec un mouchoir rouge brodé qu'il a sorti je ne sais quand. Il le fait avec une précision implacable et une neutralité étrange, pour quelqu'un qui vient de poignarder un autre.

Je m'apprête à le remercier, mais il m'en dissuade vivement lorsque sa dague, qu'il vient à peine de nettoyer, se retrouve cette fois enfoncée dans la partie latérale de mon abdomen.

Je cligne des yeux, essayant d'assimiler ce qui vient de se passer.

Il vient de me poignarder dans le plus grand des calmes, ses pupilles sans émotion dans les miennes.

— ...Connard.

C'est le seul mot qui arrive à s'échapper de ma gorge, lorsque mon corps s'écroule dos à l'arbre, et qu'un goût métallique envahit mon palais.

















NDA

Hello, vous allez bien?

Après plus d'une semaine d'attente je vous poste les trois premiers chapitre de Rosehill, en espérant qu'ils vous ont plus.

Si vous avez des conseils ou des retours à me donner je suis preneuse! Venez me dm sur tiktok (padde78)

Encore merci d'avoir lu jusqu'ici.

RosehillOù les histoires vivent. Découvrez maintenant