𝑭𝒂𝒕𝒆𝒉 & 𝑫𝒋𝒆𝒏𝒂𝒃𝒆 | : « 𝑃𝑎𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑐ℎ𝑜𝑖𝑥 𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑑𝑒́𝑝𝑖𝑡 »

~𝟹𝟿~

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ᦔ᧒ꫀ᭢ꪖꪉꫀ

Je me suis endormie dans les bras de Fateh, je me suis retrouvée allongée sur les chaises dans le couloir.

On a fini par me réveiller quand le corps de Nejma devait être transporté à la morgue et qu'il était temps pour nous de partir. Quand je me suis réveillée, j'ai prié tellement fort pour que tout ceci ne soit qu'un mauvais cauchemar, mais la réalité m'est revenue violemment en pleine face.

J'ai eu tellement de mal à la laisser partir.

Même quand ils l'ont emporté, je suis resté un moment dans sa chambre d'hôpital à regarder dans le vide :

𝐅𝐚𝐭𝐞𝐡 : on doit y aller, Djenabe

ꪑꪮỉ : ...

J'entends, je l'entends, mais je n'ai pas envie. Je ne bouge pas. Comment je peux la laisser derrière moi ? Comment on peut me demander de la laisser ici ? Partir sans elle ?? :

𝐅𝐚𝐭𝐞𝐡 : Djenabe ??

ꪑꪮỉ : ...

𝐅𝐚𝐭𝐞𝐡 : il faut...

ꪑꪮỉ : *je le coupe* j'ai compris...

ꪑꪮỉ : ...

Je me tourne, passe à côté de Fateh et je sors de la chambre. Il n'y a déjà plus personne :

𝐅𝐚𝐭𝐞𝐡 : ils t'ont dit au revoir, mais tu ne les as pas entendus.

ꪑꪮỉ : ...

Il me prend dans ses bras pour me réconforter d'une douleur interne, pour sécher des larmes qui ne coulent pas. On descend et quitte l'hôpital. Dès que j'ai passé les portes de l'hôpital sur l'extérieur, j'ai recommencé à pleurer. Je n'arrive pas à y croire. Rendez-la-moi.

Fateh me fait monter dans sa voiture :

𝐅𝐚𝐭𝐞𝐡 : je vais demander à Amine de récupérer ta voiture

ꪑꪮỉ : ...

𝐅𝐚𝐭𝐞𝐡 : ...

Il démarre la voiture et quitte le parking :

𝐅𝐚𝐭𝐞𝐡 : tu veux aller où ?

ꪑꪮỉ : ...

𝐅𝐚𝐭𝐞𝐡 : ??

ꪑꪮỉ : pas chez moi...

ꪑꪮỉ : n'importe où, mais pas où ça me rappelle Nejma

𝐅𝐚𝐭𝐞𝐡 : ok

ꪑꪮỉ : ...

ꪑꪮỉ : ça fait mal

𝐅𝐚𝐭𝐞𝐡 : ce n'est que le début, ça va faire encore plus mal pendant quelque temps, ça va être dur, tu ne vas pas réussir à t'en sortir, puis ça va finir par passer.

ꪑꪮỉ : passer ? La perte de Nejma ne passera jamais.

𝐅𝐚𝐭𝐞𝐡 : ça passera, Djenabe

ꪑꪮỉ : non.

𝐅𝐚𝐭𝐞𝐡 : que tu le veuilles ou non, c'est le cycle de la vie.

𝐅𝐚𝐭𝐞𝐡 : tu vas encore beaucoup pleurer jusqu'à ce que tu n'arrives plus à le faire.