SUPERNATURAL - One Shot

04 - Au-Delà des Liens du Sang

La lune éclairait faiblement la chambre du motel, ses rayons filtrant à travers les rideaux mal ajustés. Après une longue journée de chasse, toi, Sam et Dean Winchester étiez enfin de retour pour un moment de répit. La chasse avait été intense, comme souvent, et maintenant que la créature était éliminée, vous pouviez enfin relâcher la pression.

Tu étais assise sur ton lit, les jambes croisées, regardant les deux frères qui semblaient enfin pouvoir respirer. Sam avait déjà plongé dans ses recherches, cherchant des informations pour la prochaine chasse, et Dean, fidèle à lui-même, était allongé sur le canapé usé, les bras derrière la tête, les yeux fixés sur la télévision qui diffusait un film de cow-boys. Mais malgré leurs gestes détendus, tu savais qu'ils étaient attentifs à chaque détail qui pourrait survenir.

Tu hésitais un instant, les yeux fixés sur le sol, avant de finalement briser le silence.
«Il y' a quelque chose que j'ai besoin de vous dire.»

Immédiatement, Sam leva les yeux de son journal, et Dean détourna son regard de la télévision pour se concentrer sur toi. Ils avaient ce talent particulier pour être totalement présents quand tu avais besoin de parler, et tu avais appris à apprécier cette qualité chez eux.

Tu inspirais profondément avant de prendre la parole.
«Vous savez, je vous ai toujours envié sur un point. Vous connaissez vos parents. Même si vous les avez perdus très tôt... Au moins, vous savez d'où vous venez.»

«Nous avons perdu notre mère, à cause d'un démon, quand Sam n'avait que six mois,» répondit doucement Dean, ses traits marqués par la mélancolie.
«Et papa a fait de nous des chasseurs pour survivre dans ce monde cauchemardesque. Il avait passé toutes ces années à rechercher le démon aux yeux jaunes pour venger la mort de maman. Et ça ne fait que quelques mois qu'il s'est sacrifié pour moi... Crois-moi, T/N. On a pas eu une vie facile, mais ouais, on sait d'où on vient.»

Sam hocha la tête, comprenant sans doute mieux que personne les souffrances de son frère et ce sentiment d'absence.
«C'est vrai que même si on ne connaît rien de notre famille, on a notre arbre généalogique. On sait au moins qui étaient maman et papa, et qui nous étions avant que toute cette malédiction ne commence.»

Tu baissas les yeux, un soupçon de tristesse dans ta voix.
«Je sais... Et c'est tragique, je ne le nie pas. John était comme un oncle, pour moi... Mais moi, je ne sais rien de tout ça. Je ne sais même pas pourquoi j'ai été adoptée, ni où sont mes parents biologiques. Je ne sais même pas s'ils sont encore en vie.»

Le silence dans la pièce devint presque palpable, les frères Winchester te fixant avec une empathie sincère. Ils savaient que tu étais une Fée du feu, une créature d'une grande puissance, mais ton histoire, tes origines, étaient entourées de mystères. Tout ce que tu savais, c'était ce que ton père adoptif t'avait raconté : il t'avait trouvée bébé, seule, au milieu d'un cercle de flammes dans la forêt, lors d'une nuit de chasse. S'il n'était pas sur la piste d'un Loup-garou, ce soir-là, il ne t'aurait jamais secourue. Une scène qui, encore aujourd'hui, restait floue et pleine de questions sans réponses.

«Tu ne penses pas qu'ils t'ont peut-être laissée là pour te protéger ?» suggéra Dean, en se levant du canapé pour venir vers toi.
«Je veux dire, si tes parents étaient des créatures puissantes, peut-être qu'ils étaient en danger et qu'ils t'ont cachée de la seule manière qu'ils pouvaient.»

Tu baissas la tête, laissant échapper un soupire.
«Peut-être. Mais pourquoi ne pas être revenus ? Pourquoi ne pas avoir cherché à me retrouver ?»

Dean te fixa intensément, ses yeux verts remplis d'une tendresse qu'il tentait souvent de cacher derrière son masque de dur à cuire.
«Écoutes, peu importe ce qui s'est passé avant. Ce qui compte, c'est ce que tu es maintenant. Et maintenant, tu fais partie de notre famille.»

«C'est vrai,» ajouta Sam.
«Peu importe ton passé, tu fais partie de cette équipe, de cette famille.»

Dean se pencha légèrement vers toi, son ton plus sérieux que d'habitude.
«Un homme sage m'a dit une fois : La famille, ça se mérite. Ça n'a rien avoir avec le sang. La famille, ça veille sur toi, ça ne cherche pas à t'utiliser. La famille est toujours là dans les bons et les mauvais moments. Elle est présente et elle te protège, quelques soient les circonstances. C'est ça, la famille. Et toi, c'est ce que tu fais déjà pour nous, depuis le début. Peu importe qui est ta famille de sang, tu fais partie de la nôtre, désormais.»

Ces mots te touchèrent profondément. Depuis longtemps, tu avais cherché à te sentir à ta place, à trouver une famille, surtout depuis que ton père adoptif était mort, et entendre Dean dire ces mots avec tant de sincérité te réchauffa le cœur. Tu sentis les larmes monter, mais tu les refoulas. Sans même y réfléchir, tu te jetas dans ses bras pour le serrer fort contre toi.

Dean fut d'abord surpris, ses bras restant un instant suspendus en l'air avant qu'il ne les referme autour de toi. Il te serra contre lui, ses gestes doux malgré son apparence robuste. Mais quelque chose changea dans son regard lorsqu'il sentit ta poitrine pressée contre lui. Son visage s'empourpra légèrement, et bien que profondément touché par ton geste, il ne put s'empêcher de rougir, ce qui lui arrivait rarement.

«Hum... je... c'est rien,» te bafouilla-t-il, tentant de rester maître de lui-même, mais le rouge sur ses joues trahissait sa gêne.

Sam, qui observait la scène, éclata de rire et rajoute une couche en voyant la réaction de son frère.
«Eh bien, je crois que c'est la première fois que je vois Dean rougir.»

Dean, essayant de retrouver sa contenance, te rendit ton étreinte un peu plus doucement avant de se détacher légèrement. Mais fidèle à lui-même, il ne put s'empêcher de revenir à son attitude taquine pour dissimuler son trouble.
«Bon, si tu veux un autre câlin, je suis dispo. Toujours là pour ma nouvelle famille.»

Tu t'écartas rapidement, sentant la gêne monter en toi. Ton visage s'empourpra et, incapable de savoir comment réagir, tu attrapas un coussin sur le lit et frappas Dean gentiment avec.

«Espèce d'idiot !» lanças-tu en riant, essayant de te détendre malgré la chaleur montante sur tes joues.

Dean, en te dévorant des yeux, attrapa le coussin en plein vol et te fait un clin d'œil, son sourire charmeur aux lèvres.
«Hé, si tu veux qu'on se tape avec des coussins, à des endroits précis, je suis partant !»

Sam secoua la tête, un sourire moqueur sur les lèvres.
«Dean, vraiment ? Toujours avec tes sous-entendus.»

Dean se mit à rire, haussant les épaules.
«Quoi ? Je fais juste un peu d'humour !»

Tu ne pus t'empêcher de rire toi aussi, malgré ta gêne. L'atmosphère s'était détendue et les rires résonnaient dans la petite chambre de motel. Tu étais soulagée, même apaisée par ces moments de légèreté, et la sensation de solitude que tu portais depuis si longtemps semblait s'estomper.

Dean te lança un dernier regard taquin, mais derrière ses blagues, tu voyais la sincérité de ses sentiments.
«Sérieusement, si tu veux un autre câlin, t'as qu'à demander,» dit-il avec un clin d'œil.

Tu levais les yeux au ciel, tout en souriant.
«Tu ne changeras jamais, hein ?»

Dean haussa les épaules, un sourire en coin.
«Pas quand ça te fait sourire comme ça.»

Sam, toujours hilare, secoua la tête.
«Il est vraiment incorrigible.»

Tu te sentis enfin apaisée, entourée par ceux qui comptaient le plus pour toi. Peu importe les réponses que tu trouverais sur ton passé, tu savais que tu avais désormais une véritable famille avec les Winchester. Sam et Dean t'avaient montré que la famille, ce n'était pas juste une question de sang, mais de liens construits par l'amour, le respect et la loyauté. Et tu savais qu'ils seraient là, quoi qu'il arrive.