Némésis

CHAPITRE 24

« Toute sainte vérité qui ne tient pas la route est allégation, toute énormité qu'on ne peut pas défaire est vérité absolue. »
Yasmina Khadra

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Ambre

Je n'ai jamais été aussi près de mettre un terme à la carrière des McGuire. Pour la première fois en une décennie, je sens que je touche au but. Seto vieillit, et son fils est plus que réticent à l'idée de prendre sa place. Le seul capable de lui succéder sans risquer de faire couler ses affaires illégales n'est autre de son bras droit : Evan.

Andrew n'osera pas jouer avec le feu, alors que tout ce qu'il désire, c'est se libérer des griffes de ceux qui le l'enserrent.

Quant à Evan, il n'est plus un problème. Pas avec les informations que je détiens désormais sur lui.

J'ai profité de l'hospitalisation d'Isaac pour me rendre au siège d'Arès Compagnie, en prétextant devoir récupérer des documents.

Officiellement, il est en congé pour une fracture accidentelle. La vérité sur son séjour à l'hôpital n'a pas été divulguée, et malgré le secret médical, Seto a versé une somme considérable au personnel pour garantir leur silence.

Si le monde apprenait que le fils prodige s'est fait tirer dessus chez lui, cela provoquerait un scandale. 

C'est pour cela que je me trouve devant le grand bâtiment situé au cœur de Las Vegas.

Je pousse la lourde porte et pénètre dans le hall d'entrée, mes escarpins résonnant sur le carrelage. Je m'approche de l'accueil et m'accoude au comptoir, offrant un sourire éclatant au secrétaire.

— Jaden, comment allez-vous ?

Son visage s'illumine lorsqu'il aperçoit la boîte de viennoiseries que j'ai apportée. Il est toujours bon de distraire celui qui s'occupe de la sécurité.

— Parfaitement bien, merci, madame McGuire.

— Je vous l'ai déjà dit, appelez-moi Ambre.

Je lui tends le sac rempli à craquer de nourriture.

— Je vous ai apporté ceci. Vous travaillez trop pendant qu'Isaac est en congé. Vous devriez vous reposer un peu, il n'est plus là pour vous surveiller.

Ma remarque le fait écarquiller les yeux, avant qu'il ne jette un regard autour de lui pour s'assurer que personne nous entend.

— Ne dites pas cela, voyons. C'est un plaisir de travailler pour lui.

Il regarde le sac, puis reporte son attention sur moi.

— Vous avez rendez-vous ? me demande-t-il.

— Oui. Comme Isaac est trop malade pour venir, je dois récupérer certains dossiers qu'Evan doit lui livrer. Vous savez s'il est là ?

— Il est en réunion actuellement, mais vous pouvez l'attendre sur les fauteuils devant son bureau, au trente-neuvième étage.

— Vous êtes un ange, merci.

Je franchis les portiques automatiques et monte dans l'ascenseur, appuyant frénétiquement sur le bouton que l'on m'a indiqué pour que les portes se referment plus vite.

Je palpe sans cesse dans le fond de mon sac, les mains moites, vérifiant que le pouce en silicone que Millie m'a fabriqué il y a quelques semaines avec l'emprunte d'Evan, est toujours à sa place.