TW: Certaines scènes à caractère violent ou sexuel pourraient heurter votre sensibilité. Bonne lecture <3« Le sang s'écoule, emportant avec lui tout ce
que j'étais, tout ce que j'aurais pu être »-APRILE-
1 mois auparavant
Le jour s'était levé avec une lumière terne qui filtrait à travers les rideaux de ma chambre. Je n'avais pas bougé de mon lit depuis des jours. La seule chose qui brisait le silence de mon enfermement était le bruit des gouttes d'eau qui tombaient du robinet dans la salle de bain, comme un métronome qui rythmait ma chute dans l'obscurité. Je n'avais pas faim, et l'idée de manger me semblait aussi lointaine que le bonheur. Le ventre vide et les pensées encore plus vides, je me sentais comme une ombre, une silhouette effacée du monde.
Rio, mon fidèle compagnon, avait disparu. Je ne savais pas où elle était, ni si je devais m'inquiéter pour elle. Peut-être qu'elle avait compris que rester avec moi était une erreur, qu'il valait mieux s'éloigner de cette souffrance que je ne pouvais plus cacher. Je me sentais terriblement seule, piégée dans cet espace clos, où chaque mur me renvoyait l'écho de ma désolation. L'angoisse montait en moi comme une marée implacable, et je ne savais plus comment la retenir. J'étais enveloppée par une tristesse telle que je commençais à croire que le monde ne pouvait plus me faire de mal. J'avais déjà touché le fond, et ce que je ressentais maintenant, c'était juste l'ultime apogée de mon désespoir.
Mon père entre dans ma chambre, l'air irrité comme toujours. Son regard se fixe sur moi, et je pouvais presque voir les jugements se former dans son esprit. Je détourne les yeux, espérant qu'il ne me dirait rien, qu'il ne verrait pas à quel point j'étais brisée. Mais il s'approche, la colère émanant de lui comme une brume toxique.
«- Regarde-toi, tu es pitoyable ! Tu crois que je vais continuer à te supporter ? Je ne suis pas ton garde ! Heureusement que j'ai tué ton sale rat. D'ailleurs il est très bon »
Ses mots étaient des flèches acérées, chaque syllabe me transperçant le cœur. Non pas Rio... Tout sauf elle...
Je me met à pleurer.
Je savais qu'il avait raison. Je n'étais rien d'autre qu'une déception. Je ferme les yeux, me répétant que je le méritais. J'étais cette fille qui ne pouvait rien faire de bien, celle qui n'apportait que la honte à sa famille. La colère de mon père ne faisait que renforcer ce que je pensais de moi-même.
«- Tu es une pute, une bonne à rien ! Tu as échoué dans tout ce que tu as entrepris ! »
Les coups commencent. D'abord légers, puis de plus en plus violents. Je ne ressentais pas la douleur, juste un sentiment d'impuissance écrasant. Chaque gifle, chaque coup de poing était un rappel de ma faiblesse, de ma lâcheté. Au fond de moi, je savais que je le méritais. Je ne pouvais même pas défendre mes propres sentiments, encore moins ma vie.
Je reste immobile, me répétant que tout ça n'avait pas d'importance. Mes pensées dérivent et je me concentre sur l'idée que j'étais faite pour souffrir. C'était mon destin. Je me disais que, finalement, tout le monde pensait ça de moi, même Iago. Je m'étais toujours accrochée à l'idée qu'il me voyait comme celle qu'il aime, mais au fond, je savais que je n'étais qu'un fardeau. Une larve à peine vivante errant dans un monde qui ne voulait pas de moi.
Et puis, tout à coup, la porte s'ouvre avec fracas. Je lève les yeux et vois Iago entrer, le regard alarmé. Il était là, juste devant moi, et je ne pouvais pas croire à sa présence. Mon cœur battait la chamade, un mélange de surprise et de peur. Je n'aurais jamais voulu qu'il soit témoin de ce qui se passait ici. Je criais, ma voix se brisant sous le poids de mes émotions.
«- Klaus non ! Arrête ! Ne lui fais pas de mal ! »

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Easy Girl
RomanceLe temps passe. Il ne reste plus que deux jours avant la rentrée scolaire, et Aprile travaille sans relâche. Aprile Vadruno est une adolescente mystérieuse, avec une réputation qui la précède. À l'université comme au lycée, elle est poursuivie par s...