Easy Girl

CHAPITRE 28

TW: Certaines scènes à caractère violent ou sexuel pourraient heurter votre sensibilité. Bonne lecture <3

« J'ai voulu la sauver, mais c'est elle
qui m'a échappé »

-IAGO-

Les jours s'étiraient, chaque minute semblait se dilater dans une bulle de désespoir. Les couloirs du campus, habituellement animés par les rires et les chuchotements des élèves, résonnent désormais d'un silence pesant pour moi. J'essayais de me concentrer sur mes cours, mais ma tête était ailleurs, emplie d'une inquiétude lancinante. Aprile et Lewis, n'étaient pas venus en classe depuis trop longtemps. Chaque matin, je scrutais le visage de mes camarades, espérant apercevoir l'un d'eux, mais je ne voyais que des visages familiers qui n'évoquent rien d'autre que la solitude.

Aprile, avec son sourire éclatant et sa gentillesse, semblait avoir disparu comme un mirage, tandis que Lewis, toujours enjoué, était devenu une ombre. Leur absence était comme une plaie ouverte dans ma poitrine. Chaque son, chaque rire autour de moi résonnait comme un rappel cruel de leur départ. J'avais essayé de les appeler, de leur envoyer des messages, mais les réponses étaient vides ou inexistantes. Leurs voix me manquaient, et je ne pouvais ignorer ce malaise grandissant qui me rongeait de l'intérieur.

Je pensais avoir réussi à sauver les deux. Mais Vadruno ne venait plus au studio pour dormir.

Alors que je m'asseyais au studio, mon esprit était envahi par l'inquiétude. Je n'arrivais pas à me concentrer. Je savais que quelque chose n'allait pas, que ce silence pesant cachait une tempête. La vision d'Aprile, les yeux pleins de larmes, et de Lewis, désespéré, me hantait.

À l'ordinateur, je lance les enregistrements de surveillance, espérant trouver au moins un indice sur  l'état de Vadruno. Quand l'image apparaît, un frisson me parcourt. Je la vois dans sa chambre, assise et la tête basse, le visage caché par ses cheveux. Elle semblait si seule. Puis, dans un autre enregistrement, je vois Klaus, entrer dans la pièce, une ombre menaçante. J'ai envie de hurler, de frapper, de briser cet écran qui m'empêchait d'agir. L'angoisse me rongeait et je ne pouvais plus rester là, immobile. J'attrape alors mon téléphone, mes mains tremblant. Je compose le numéro de la police, le cœur battant la chamade.

«- Bonjour, j'aimerais signaler des abus » annonçais-je, ma voix tremblante trahissant mon désespoir. C'est à propos d'une amie, Aprile Vadruno. Elle est en danger »

Je donne des détails, essayant de rester calme, mais je sentais mes mots se heurter à un mur. La voix au bout du fil me rassure, mais cela ne suffisait pas à apaiser la tempête en moi. Ils allaient envoyer une patrouille, mais j'avais besoin de faire plus. Je ne pouvais pas rester là à attendre. Klaus Vadruno va payer.

Je quitte le studio, ma détermination se transformant en une urgence dévorante. Chaque pas vers la maison d'Aprile me semblait être un pas vers l'inconnu. Mes pensées tourbillonnaient. Qu'allais-je trouver en arrivant là-bas ? Je craignais le pire, et cette peur me dévorait de l'intérieur. Putain je lui avais demander de ne plus y retourner...

Quand j'arrive devant l'immense maison, je ressens une boule dans l'estomac. La façade, habituellement accueillante, semblait désormais froide et hostile. Je frappe à la porte, mais personne ne répond. L'angoisse me prit à la gorge. Qu'est-ce qui se passait derrière ces murs ? Pourquoi ce connard ne venait pas ouvrir ?

Je prend la décision de forcer l'entrée. Je me précipite, poussant la porte qui cède sous la pression et en entrant, je suis accueilli par une atmosphère glaciale. La lumière était faible, et l'odeur de la désolation flottait dans l'air. Mes instincts m'avertissent que quelque chose n'allait pas.