Easy Girl

CHAPITRE 24

TW: Certaines scènes à caractère violents
ou sexuel pourraient heurter votre sensibilité. Bonne lecture <3

«S'il sait, alors quelqu'un parle. Et si quelqu'un parle, on est tous en danger »

-IAGO-

Rien que la présence de l'aîné Waster suffit à foutre en l'air ma soirée. Je le regarde discuter, sourire avec son arrogance habituelle comme s'il était à sa place ici, mais il ne l'est pas., pas avec nous et ni avec moi.

Je serre les poings, un mauvais pressentiment me rongeant l'estomac. J'ai appris à toujours écouter mon instinct, et là il hurle que quelque chose cloche. Pedro a déjà montré les crocs et je sais que s'il était seul, il aurait déjà éclaté Levi contre un mur. Mais ce qui me dérange le plus, c'est Vadruno. Je la vois hésitante et troublée comme si une part d'elle en avait peur. Elle peu.

Je ravale ma frustration et me tourne pour attraper un verre, mais c'était une mauvaise idée. Mon regard tombe sur quelque chose d'encore pire.

Le trio de merde.

Mon sang ne fait qu'un tour. Ces salopes sont là, accoudés près du bar à ricaner comme des charognardes en scrutant la salle. Je suis certain qu'elles cherchent Aprile. Elles ont toujours eu un problème avec elle, à croire qu'elles ont besoin de la rabaisser pour exister. Je resserre ma prise sur mon verre avant de le reposer brutalement sur le comptoir. Mon regard passe de Levi au trio, puis à Aprile. Ils ne la toucheront plus. Ni par leurs mots, ni par leurs actes. Ce soir, c'est fini. Un pas de travers et ils sont tous morts. J'ai un flingue sur moi, autant dire que je suis sérieux.

Je prends une profonde inspiration, essayant de ravaler cette colère sourde qui me brûle les veines. Mon regard revient sur Aprile. Elle a cette façon de se tenir, les épaules légèrement rentrées, le regard fuyant, comme si elle sentait déjà les regards perçants du trio sur elle.

Je m'approche alors doucement, posant une main légère sur son bras. Elle sursaute presque avant de tourner les yeux vers moi.

«- Hé, ça va ? »

Elle hoche la tête trop vite, un sourire crispé aux lèvres. Mensonge évident.

«- Elles sont là, n'est-ce pas ? » murmure-t-elle, la voix à peine audible sous le bruit ambiant.

Je n'ai même pas besoin de répondre. Mon regard parle pour moi. Elle n'a pas besoin de me dire ce qu'elles lui font vivre depuis longtemps. Son regard parle pour elle.

«- Écoute-moi bien Aprile. Elles ne te feront rien, pas tant que je suis là »

Je la fixe et cette fois, elle ne détourne pas les yeux. J'ai besoin qu'elle comprenne que ces filles ne l'intimideront plus jamais à partir de ce soir.

«- Je suis là pour toi, d'accord ? Je ne laisserai personne t'approcher »

Elle baisse la tête et je vois sa gorge se serrer sous l'émotion. Puis, doucement, elle hoche la tête.

«- Merci, Iago » sourit-elle légèrement

Je veux lui dire plus, lui assurer qu'elle n'a plus à avoir peur, que je serais capable de foutre ce trio dehors moi-même si elles osaient ne serait-ce qu'ouvrir la bouche... Mais un mouvement sur ma gauche attire mon attention.

C'est Pedro.

Il me fixe, son regard insistant, puis il incline la tête vers le fond de la pièce où Lewis l'attend déjà, l'air tendu. Je soupire et me tourne vers Aprile.

«- Je dois y aller une seconde. Ça va aller ? »

Elle hésite, puis souffle un petit « oui ».

Je serre brièvement sa main avant de me détourner, laissant derrière moi la piste de danse pour rejoindre Pedro et Lewis. Quelque chose me dit que cette soirée ne va faire qu'empirer.