Easy Girl

CHAPITRE 21

TW: Certaines scènes à caractère violents
ou sexuel pourraient heurter votre sensibilité. Bonne lecture <3

« Du désir ou de l'amour ?»

-APRILE-

Je ne sais pas combien de temps le baiser dure mais je perds la notion du temps. Même si on est foutus. Tout ce que je sais, c'est que c'est doux et étrangement réconfortant. Et putain ça fait du bien.

Quand il s'éloigne légèrement, je garde les yeux fermés, essayant de capturer cette sensation un peu plus longtemps.

Je suis épuisée. Vraiment. Mon corps est vidé de toute énergie et mon esprit est un putain de chaos, mais pour la première fois depuis des mois... Je me sens en sécurité.

«- Tu devrais dormir » souffle le faux blond, sa main toujours posée sur ma joue.

Je secoue la tête. Je ne veux pas, je ne veux pas fermer les yeux et me réveiller seule.

Il doit le deviner, parce qu'il me tire doucement contre lui et je sens sa chaleur m'envelopper.

«- Je suis là miss » murmure-t-il.

Je m'accroche un peu plus à sa chemise. Je suis pathétique.

Je suis censée le détester. Il est censé me tuer.

Mais à cet instant précis... je m'en fous.

Je ferme enfin les paupières, bercée par la sensation de ses doigts glissant distraitement dans mes cheveux.

«- Dors, princesse »

Sa voix est la dernière chose que j'entends avant que le sommeil ne m'emporte.

ꕺꕺꕺ

Quand j'ouvre les yeux, il n'est plus là.

Non. Non, non, non.

Je me redresse brutalement, mon cœur se tordant dans ma poitrine.

La pièce est vide. Complètement vide.

Son odeur flotte encore dans l'air, sa chemise est posé sur le canapé, preuve qu'il était bien là ce matin.

Mais il est parti.

Comme tout le monde. Comme ma mère.

Comme Rachel, qui m'a trahie.

Comme tous ceux qui m'ont laissée derrière.

Ma gorge se serre. J'aurais dû m'en douter, j'aurais dû savoir qu'il ne resterait pas, qu'il se lasserait, lui aussi. Au final il est comme tout le monde.

Je mords ma lèvre jusqu'au sang, mais ça ne suffit pas à étouffer les larmes qui dévalent déjà mes joues.

Je suis seule.

Encore une fois.

Je ravale un sanglot, essuyant rageusement mes joues trempées. Putain... J'aurais dû savoir. Pourquoi j'ai cru, ne serait-ce qu'une seconde, qu'il était différent ? Pourquoi j'ai espéré ?

Je serre la chemise qu'il a laissé sur le canapé entre mes doigts, le tissu encore imprégné de son odeur, mais ça me détruit encore plus. Il est parti.Comme tous les autres, comme tout le monde.

Un bruit me fait sursauter.Un claquement sourd suivi d'un grincement et je retiens mon souffle. C'est quoi, ça ?

Mon regard se fige sur une porte au fond de la pièce. Elle s'ouvre lentement, laissant apparaître une masse de vapeur...