.41. L'injustice colle à la peau

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⊱♥⊱╮꧁ - Chapitre 41 - ꧂╭⊱♥≺

                                                           



Yennefa.

–  Bouge encore tes doigts, me dit Logan, assis sur mon canapé.

Je tente à nouveau de me réapproprier ce membre, essayant de le ressentir comme autrefois, en vain. Logan m'observe silencieusement tandis que je laisse échapper un soupir de désespoir. Il dépose une main sur mon épaule, ses yeux emplis de compassion.

–  Tu finiras par y arriver, me confie-t-il doucement.

Je secoue la tête, baissant les yeux sur la cicatrice saillante qui marque mon biceps. Mon cœur se serre à la pensée de celle de Ylass, si semblable à la mienne. Cette trace me rattache à lui d'une manière que je peine à effacer. Les choses se compliquent lorsqu'il s'agit d'oublier ce qui appartient désormais à mon passé. Il est ancré dans ma peau, à tout jamais.

Depuis deux semaines, je suis dans une léthargie pas possible. Mes journées sont une succession de repos et de rééducation, tandis que j'essaie de rattraper mes cours par le biais de Pénélope et Maeve qui me les envoient. Par moments, Hailey vient me rendre visite, croyant que je suis simplement malade.

Je me tourne lentement vers Logan, le scrutant un instant, cherchant une lueur d'espoir dans son regard.

–  Toujours aucune nouvelle ? le questionné-je, d'un ton faible, en faisant allusion à l'absence de Ylass.

Il soutient mon regard, son expression gravement marquée par l'empathie.

–  Je suis désolé... Toujours rien,  me répond-il, sa voix teintée de regret.

Je baisse les yeux, luttant contre la montée des larmes, réprimant la boule qui s'est formée dans ma gorge. Depuis cette nuit-là, celle où l'altercation avec Ylass a laissé une plaie ouverte, personne n'a plus eu de nouvelle de lui. J'ai frappé à sa porte à plusieurs reprises, sans succès. Il a disparu, laissant derrière lui son meilleur ami...

Et moi.

Logan se lève du canapé, et je prends un instant avant de lever les yeux vers lui. Il saisit sa veste en cuir, soigneusement posée sur le dossier, et l'enfile. Je relève légèrement le menton, lui adressant un sourire. Spontanément, il passe sa main dans mes cheveux, me décoiffant dans un geste amical, avant de fermer le zip de sa veste avec précision.

– Bon, à demain. Ne fais pas trop d'efforts en mon absence, me lance-t-il, ses yeux pétillants de protection.

Je réponds en brandissant mon auriculaire, il enroule le sien autour du mien, scellant ainsi ce geste symbolique. Sans ajouter un mot de plus, il me fait un dernier signe de la main avant de quitter l'appartement, me laissant dans le silence, seule sur le canapé. À l'instant où la porte claque derrière lui, un rictus se dessine sur mes lèvres, et je prends une grande bouffée d'air, comme pour me libérer d'un poids invisible.

Par ces quatorze jours interminables, depuis la disparition de Ylass, Logan et moi avons tissé des liens amicaux que je n'aurais jamais imaginée. Il vient chaque jour pour vérifier l'état de mon bras, me guidant à travers mes séances de rééducation avec une patience rare.

Au fil du temps, nos échanges ont fini par se transformer en moments plus simples. Il nous est arrivé de ne pas s'adresser la parole pendant des heures, prenant juste le temps de regarder des films sur ma télévision. Je n'aurais jamais cru qu'un tel rapprochement fût possible entre nous. Nous sommes totalement différents, n'arrivant même pas à entretenir une longue conservation. Mais parfois, il n'y a pas besoin de s'entendre à la perfection.

UNFAIRNESSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant