CHAPITRE 1

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Porter l'uniforme de la Golden Eagle Institute est obligatoire et toute personnalisation est strictement interdite.

Astra

La Golden Eagle Institute, est le théâtre où se joue la plus grande hypocrisie de notre société. Les enfants des politiciens, des rois, et de toutes sortes d'élites feignent des relations amicales pour accumuler les contacts indispensables à leur avenir prospère. Cet endroit est une petite société à part entière.

Pourtant, bien que cette école rassemble tout ce que je méprise, j'ai passé ma vie à me battre pour y entrer, motivée par un objectif précis. J'ai excellé dans chaque domaine : mathématiques, langues, histoire - tout ce qu'il était possible d'apprendre, je l'ai maîtrisé avec une détermination inébranlable. Mon acharnement m'a permis de suivre des cours à Oxford et Cambridge avant même d'atteindre la majorité, impressionnant mes professeurs qui m'ont maintes fois qualifiée de génie.

Alors, lorsque le directeur de la GEI a été submergé de lettres de recommandation élogieuses à propos d'une jeune prodige, il a vu une occasion en or de rehausser le prestige de son établissement. Fier de pouvoir se vanter d'avoir un génie parmi ses élèves, il m'a offert une bourse complète, couvrant tous les frais de scolarité, dans l'espoir de faire briller encore davantage la renommée de la Golden Eagle Institute.

C'est la première école que je fréquente réellement, après avoir été éduquée à la maison. Quand ma mère m'a annoncé que j'étais prise dans cet établissement, j'ai ressenti une légère appréhension à l'idée de perdre mes repères.

Et si j'échouais ?

J'élimine très vite cette pensée, il n'est pas question que j'échoue. Je vais passer les dix prochains mois entre les murs de ce vaste complexe. Vu de l'extérieur, il semble majestueux, un immense manoir avec des dépendances toutes aussi grandes et des jardins magnifiques.

Mais, je sais mieux que personne à quel point l'intérieur des murs et les pensées d'ici sont avariés et corrompu.

Une des choses qui m'a le plus perturbée à mon arrivé, ce sont les fleurs. Elles sont toutes d'un blanc immaculé, tous comme les uniformes des élèves. Les seules touches de couleur se trouve sur les petites cartes noires épinglées sur chaque étudiant, les identifiants par leur nom, leur classe et surtout leur classement. Leur serment idiot prône le respect et l'entraide pourtant les profs, les poussent à s'entretuer pour la première place.

J'ai lu d'en leur dépliant que le premier ou la première avait le droit à des privilèges très intéressant. J'ai hâte de pouvoir en bénéficier et d'écraser la personne en première place, ça serait divertissant à côté de la montagne de travail que je vais avoir à faire.

— Mademoiselle Clark ? Monsieur Ashford vous attend, annonce enfin un secrétaire en costume strict.

Pendant mon attente, j'ai eu le temps de parcourir et de mémoriser les dizaines de règles de l'école que la femme à l'accueil m'a donné dans un petit livret. J'ai pouffé de rire en lisant la plupart d'entre elles. Mais j'ai dû me retenir de vomir face à tant de clichés et de superficialité.

Elles me semblent dépassées et surtout, elles visent à restreindre la moitié des libertés, la seule chose joyeuse dans cette lecture, c'est que j'ai déjà mille façons de contourner toutes ces règles.

LA VENGEANCE DU CYGNE NOIROù les histoires vivent. Découvrez maintenant