Chapitre 19

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La suivante, Marina, je l'ai tuée très peu de temps après Stella.

Je partais en voiture, comme souvent, ramasser des huîtres roulantes.

Elle faisait du stop à la sortie de Saint Martin, pour aller à Rivedoux m'a-t-elle dit.

Le genre de fille qui n'a pas froid aux yeux du haut de ses 18 ans.

Dès que je l'ai vue au bord de la rue, le pouce levé, dans sa jupette en skaï noir et ses tennis, j'ai su que j'allais lui régler son compte. Ou, plus exactement, au vu de son allure délurée, je me suis dit que je pouvais tenter ma chance gentiment.

La suite dépendrait d'elle...

Elle a dû voir le panier en grillage sur le siège arrière et l'anodin piochon dedans.

A cette époque, le corps de Stella gisant au fond de l'eau, on n'avait encore officiellement tué aucune fille à coup de piochon sur l'Ile, et elle n'avait aucune raison de se méfier d'un retraité quinquagénaire qui occupe ses matinées à chercher des coquillages.

C'est ainsi sans réticence qu'elle est montée dans la bagnole.

A peine l'avais-je embarquée depuis un kilomètre que j'engageai brusquement la voiture dans un de ces nombreux chemins sableux qu'il y a sur l'Ile. Il semblait se diriger vers un bois de pins.

- Hé, qu'est-ce que vous faites ? me demanda-t-elle aussitôt d'une voix presque hystérique.

Je ne répondis rien. Je voyais du coin de l'oeil ses cuisses nues et la même pensée folle qui m'avait envahi devant Stella et son bikini me submergea.

- Mais où allez-vous comme ça ? demanda-t-elle à nouveau.

- On va passer un bon moment ici, ne t'inquiète pas lui dis-je. Je ne te ferai aucun mal.

- Mais vous êtes malade !!! hurla-t-elle en essayant de descendre en marche.

Elle avait déjà débouclé la ceinture de sécurité !

Heureusement, j'avais eu le temps d'éloigner suffisamment la voiture de la route, nous étions arrivés à l'orée du bois.

Je pilai brusquement, saisis le piochon à l'arrière et lui dis :

- Si tu te défends, je te plante ça dans la tête.

Elle se mit à hurler. Je descendis, fis le tour de la voiture, ouvris la portière passager et la sortis du siège en la tirant violemment par le bras.

Comme elle hurlait toujours, je lui assénai un coup du piochon et elle s'écroula.

J'avais tapé un peu moins fort que pour Stella, pour qu'elle reste vivante.

De cet endroit, on ne pouvait nous voir depuis la route. Je me jetai sur elle, lui arrachai la jupette et ce qu'il y avait dessous...

Capote obligatoire : cette nana, je me foutais pas mal qu'on retrouve son corps puisque, ne la connaissant pas, on ne pouvait faire le lien avec moi. Encore fallait-il ne pas laisser de traces.

Ses yeux étaient bleus.

Elle me fixait sans pouvoir rien dire ni se défendre. Je vis distinctement la vie la quitter.


J'avais une vieille bâche en plastique dans le coffre. Je mis son corps dedans et fermai le coffre à clé.

Après être allé ramasser les huîtres, je revins par la Flotte. Il était environ 13 heures et, à ce moment où le soleil écrasant a depuis longtemps fait rentrer promeneurs et joggers en tout genre, le chemin côtier était désert.

Je sortis le corps de la fille du coffre et le laissai là, bien en retrait du chemin, caché sous des branches.


Série noire sur Ré la BlancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant