5SOS, fiction. ||Terminé||

Chapitre 48

« -Tu es amoureuse de moi ?
-Non. Je suis juste conne. »

Et je sors de la pièce en claquant la porte.

C'est en me retrouvant seule dehors que je me rends compte que je ne sais absolument pas quoi faire après cette sortie spectaculaire. Je dois avoir l'air maligne, plantée devant le paillasson, les bras ballants. Si j'avais été l'héroïne d'un film, j'aurais rageusement grimpé dans ma voiture, puis serais partie à l'autre bout de la planète sur un coup de tête. Mais je ne vis pas dans un film, et j'ai laissé mes clés de voiture à l'intérieur de la maison. Et puis les héroïnes de film n'ont pas le nez qui coule à force d'avoir trop pleuré. Quelle vie de merde.
Quelqu'un m'attrape doucement le bras. Je me dégage vivement et me retourne pour faire face à Ashton.
L'éternel bandana qu'il noue autour de sa tête est un peu défait et ses cheveux sont ébouriffés, comme s'il avait eu un début de bagarre avec quelqu'un. Il remarque mon regard sur sa coiffure et retire son bandana, passant rapidement ses doigts entre ses mèches pour les réordonner.
Il me lance un demi-sourire.

« -Il y a quelques petits problèmes à l'intérieur. Sasha m'a à moitié sauté dessus en me demandant de te laisser tranquille. Et Luke, Nathan et Calum sont en train de hurler les uns sur les autres.
-Et Michael ?
-Je crois qu'il a trouvé des restes de saucisson dans le frigo. »

Je laisse échapper un petit rire nerveux qui se transforme rapidement en fou rire. Les larmes continuent à perler sur mes joues. Ashton, qui me regarde d'un air inquiet pendant les premières secondes, finit par se mettre à rire lui aussi. Son rire enfantin augmente mon hilarité.
Mes côtes me font mal.

« -Putain, on le changera jamais. »

Je m'assieds contre un mur, tentant de reprendre mon souffle, bientôt rejointe par Ashton.
Il reprend une expression sérieuse.

« -Alors ?
-Alors quoi ?
-Tania tu viens de nous balancer, dans le même monologue, que tu étais en danger de mort pour une histoire de témoignage, que tu étais encore amoureuse de Luke, mais qu'il était très possible que tu tombes amoureuse de Nathan dans un futur proche. J'ai le droit à un peu plus d'explications ? »

Je n'ai pas envie d'expliquer une nouvelle fois l'histoire d'Aiden, mais je me résous à le faire à contrecœur. J'espère au moins que le choc que provoquera mon récit lui fera oublier ses questions sur Luke et Nathan.
Effectivement, il reste bouche-bée après que j'ai terminé.

« -Ca fait super peur.
-Merci Ashton. T'as toujours le mot qu'il faut pour rassurer.
-Désolé. »

Il renoue solennellement le bandana autour de sa tête, comme s'il enfilait une armure pour partir en guerre, se lève d'un air décidé et me tend la main pour m'aider à me relever.
J'essaie de changer de sujet pour détendre l'atmosphère.

« -Et toi, avec ton amie ? Ça avance ? Tu penses que c'est bien parti pour vous deux ? »

Il me dévisage, les yeux écarquillés, puis lâche un rire cristallin.

« -Tu t'en rends compte que tu viens de me dire qu'un psychopathe a l'intention de se débarrasser de toi et tu trouves quand même l'occasion de me demander comment va ma vie sentimentale ?
-Et ? Je ne vais pas passer mes journées à parler d'Aiden jusqu'à ce qu'on l'arrête. Et encore, imagine qu'on ne l'arrête jamais, je passerai ma vie à avoir un unique sujet de conversation. Je préfère parler d'autres choses.
-Ok. Alors pour répondre à ta question oui, j'ai l'impression que c'est bien parti. Je lui ai donné rendez-vous dans trois jours. Je pense que je vais l'amener au restaurant. Satisfaite de la réponse ?
-Plutôt. Ça montre que tout le monde n'a pas une vie de merde. »

Il me prend par les épaules et me force à le regarder dans les yeux.

« -Ca va aller.
-J'ai l'impression que c'est la phrase préférée de tout le monde en ce moment. « Ça va aller ».
-Tu voudrais qu'on te dise quoi ?
-« Oh Tania, Aiden a été arrêté et il va passer la fin de sa vie dans une prison infestée de rats ».
-Oh Tania, Aiden a été arrêté et il va passer la fin de sa vie dans une prison infestée de rats.
-Cool.
- C'était vraiment le bordel quand je suis parti. On devrait peut être rentrer pour s'assurer que personne n'est mort.
-Au moins comme ça quand Aiden m'aura tué, j'aurai un pote au paradis. »