Un nom n'est qu'un nom ( Todomomo )

Chapitre 2 :

- Quoi ? Mais pourquoi ? J'suis pas en couple, moi !

- T'es vraiment trop con, Eijiro-kun, rit Tooru en se tournant vers ses voisins de gauche. Kyôka-chan, Kaminari-kun ! Vous feriez quoi avec 21 000 yens ?

Ils prirent un instant pour ôter les écouteurs de leur oreilles - ils en partageaient une paire pour regarder un film sur le portable géant de Kyôka -, et regardèrent leur camarade, un peu surpris. Mina avait toujours tendance à penser qu'ils étaient amoureux, fous amoureux...seulement, trop immatures pour s'en rendre compte. Après tout, dans sa classe, qui allait avoir assez de courage pour demander à une fille de regarder un film en toute normalité ?

Réponse : aucun.

Ils allaient tous se mettre à bégayer, de peur de ce que pourraient penser les invitées et les spectateurs indiscrets...

Mashirao avait passé dix bonnes minutes à tourner autour du pot avant de proposer à Tooru de sortir prendre un verre dans un bar.

Izuku bégayait tout le temps dès qu'il regardait Ochaco plus de quelques secondes.

Tokoyami faisait toujours tout les efforts du monde pour paraître impassible alors que Tsuyu était dans les parages.

Eijiro semblaient être le seul à se moquer d'inviter quiconque à sortir avec lui, mais là encore, c'était à cause de sa naïveté innocente.

Denki n'était mal à l'aise qu'avec Kyôka mais se débrouillait systématiquement pour finir avec une prise jack dans les yeux.

Quant à Shoto...elle ne voulait même pas en parler tant il la désespérait.

- Avec 21 000 yens ? Répéta Kyôka, surprise. Euh...Je pense que j'emmènerais des amis au parc d'attractions de Kyoto.

- Moi, j'offre des roses à la femme de mes rêves, renchérit Denki en abordant un sourire fier.

Mina sourit, elle aussi et tira les mèches rouges d'Eijiro pour attirer son attention.

- Ça, c'est une réponse bien virile.

- Attends, tais-toi, Mina-chan, regarde !

- Hé ?

Elle suivit le doigt son ami roux et laissa tomber la mâchoire, surprise. Il montrait le miroir que le chauffeur utilisait pour surveiller les élèves, dans lequel se reflétait l'image d'une Yaomomo, le regard perdu dans la vitre, alors qu'un Shoto distrait lui caressait distraitement la cuisse souple qui était apparente puisqu'elle portait une jupe à volant - valant exactement 25 689, 99 yens, Mina l'avait vue sur un mannequin dans un magazine de mode, et avait voulu la même. Il lisait un livre, sans faire attention à ses gestes, et Yaomomo semblait trop perdue dans ses pensées pour réagir.

- Ils sont trop chou ! Exalta Mina en les regardant avec des cœurs dans les yeux. Vite, une photo ! Faîtes des sifflements de loups, vous autres.

Mineta ne sembla pas pouvoir se contenir plus longtemps, et hurla à travers tout le bus :

- Todoroki, sale traître ! Enlève tes sales pattes de Yaomomo-chan tout de suite !

Et là, l'image trop chou disparut, et tout le bus, y comprit Aizawa-sensei, se redressa pour mieux regarder la scène, qui s'était figée : la main de Todoroki était arrêtée très haut sur la cuisse de la princesse de la classe, et il regardait Mineta dans le miroir avec un regard intrigué, un peu blasé. Yaomomo s'était redressée elle aussi, plus expressive que ne l'était son voisin.

- Qu'y a-t-il ? Demanda-t-elle.

- Je n'ai pas compris non plus.

Non mais c'est pas possible d'être aussi dense, Shoto, pensa Mina à regret. Vas-y, défends-la de ce gros porc de Mineta, revendique-la comme tienne devant nous...Montre-nous ton amour pour elle, bon sang !