this is me trying || Amour Sucré

épisode quatre-vingt-trois

– Bien sûr que non, je réponds.

– Voilà, répond Rosalya. Je pense que si quelqu'un peut comprendre ce que c'est de devoir construire une relation saine sans avoir jamais bénéficié d'un cadre sain pour grandir, c'est bien lui.

Je médite ses paroles en prenant une nouvelle gorgée de ma boisson.

– Mais si ça te fais si peur, reprend Rosalya. Alors parle en avec lui, s'il y a un truc que tu as fait comprendre à Leigh, c'est bien le pouvoir de la communication !

Je m'esclaffe en me rappelant la galère qu'a été notre première rencontre.

– Et ne t'inquiète pas pour ça, ajoute Rosa. Cela ne sert à rien de planifier ou quoi que ce soit, ça arrivera quand ça doit arriver. Et puis si tu as vraiment peur de pas réussir à passer au-dessus, alors allez-y par étapes, petit à petit, en douceur. Je dirais même que c'est encore plus excitant !

– Je vois que j'arrive au bon moment...

Nous nous tournons toutes deux vers Ginny et nous redressons immédiatement.

– Alors ? je m'exclame tandis que Rosa se lève pour la faire s'asseoir. Avec Lysandre, ça a donné quoi ??

– Vous voulez bien me laisser commander à boire et à manger avant ? réplique Ginny.

J'interpelle un serveur pour lui demander gentiment un milkshake au lait de soja à la fraise et un roulé à la cannelle sans gluten (la patronne, une horrible femme qui m'a super mal regardé, m'a assuré que leurs produits sans-gluten étaient préparé dans un entrepôt spécial et avaient une place spéciale dans leurs frigos, empêchant tout risque de contamination risquant de tuer ma meilleure amie).

– Il s'est rien passé ! s'exclame Ginny. Absolument rien !

– Vous avez passé une heure et demie au parc rien que tous les deux et il s'est rien passé ? je réplique.

Elle se met à rougir avant de nous faire un compte-rendu dans lequel elle bégaye comme une gamine pour au final nous raconter du vent. Je laisse passer un moment durant lequel son petit cerveau tout perturbé a le temps d'encaisser toutes ces émotions, et je demande :

– Est-ce que... Enfin, est-ce qu'il serait possible que tu aies des... des sentiments pour Lysandre ?

– Je... commence Ginny en baissant les yeux. Je-Je crois... Enfin... Oui, je suppose.

Rosalya pousse une exclamation de joie avant de lancer un regard noir à la vieille dame d'à côté qui nous dévisage.

– Quoi ? réplique Ginny.

– Tu sais, certaines choses sont parfois évidentes. Toi tu as mis du temps à t'en rendre compte, mais ça crève les yeux ! Bon... Il faut dire aussi que vous êtes mes deux chouchous au lycée donc je ne pouvais pas ne rien remarquer !

Sympa pour moi.

– C'est horrible ! se lamente Ginny. Plus on passe de temps ensemble, moins j'arrive à me le sortir de la tête !

– Pourquoi tu voudrais te le sortir de la tête ? je demande, dans l'incompréhension la plus totale.

– T'as vraiment de drôles d'idées ! s'exclame à son tour Rosa.

– Parce que c'est pas réciproque ! Vous l'avez vu ?! C'est Lysandre ! Il est... Il est... Et moi je suis...

– ... Toujours en train de te dévaloriser, je complète.

– Leçon numéro 1 : ne jamais s'avouer vaincue si on n'a pas de bonnes raisons de le faire ! confirme Rosalya. Tant qu'il ne t'aura pas clairement fait comprendre qu'il ne veut pas être avec toi, je refuse de te laisser penser comme ça. En plus, franchement, je le trouve avenant avec toi.